Il m'arrivais quelques fois de finir ma journée en allant boire un verre à mon bar. C'était principalement pour me détendre mais c'était aussi l'occasion de voir comment les affaires allaient. Et puis sur place on se rendait mieux compte des choses. Au fond je savais que ça mettais mal à l'aise mes employés et qu'ils avaient l'impression que je leur mettait la pression, mais ce n'était pas le cas et j'essayais vraiment de leur montrer que j'étais cool avec ça. Aujourd'hui on était samedi soir, il y avait un peu de monde et on avait une chanteuse qui se produisait. Du coup j'avais embauché une extra pour pouvoir gérer la soirée. Comme souvent j'avais donc appelé Eleanor qui avait répondu présente. Alors après avoir fermé la brasserie j'avais filé au bar. Evidemment j'étais resté quelques longues minutes au téléphone avec Ivy. Elle me reprochait d'encore passer la soirée au bar et pas avec elle et d'en plus avoir encore embauché la fille dont elle est le plus jalouse. Finalement je me prenais toujours autant de reproche par la tête. Je la rassurais autant que je le pouvais mais quand elle avait une idée en tête il était impossible de la faire changer d'avis. La soirée se passa plutôt bien, tout le monde bossait correctement et dans la bonne humeur. La chanteuse fini par s'en aller à la fin de sa représentation et par conséquent les clients commencèrent doucement à faire de même. Il se faisait de plus en plus tard et le bar fermait ses portes à 1h du matin. Une fois ce délais passé, quelques gars insistaient pour rester. Du temps qu'ils réglaient les boissons je ne disais pas grand chose mais, certains de mes employés s'agaçaient et ne voulaient qu'une chose : rentrer. Alors je proposais à ceux qui le voulaient de rentrer chez eux, me dévouant pour fermer le bar quitte à ce que ça dure jusqu'à six heure. Je préférais de loin rester ici que rentrer me faire incendier par ma copine. Mon regard se tourna ensuite vers Eleanor, il ne restait plus qu'elle. « Tu veux rentrer aussi ? Ca ne me dérange pas de fermer tout seul. Ces gars me font pas peur, même s'ils ont pas les meilleures tête au monde. » j'ajoutais une petite touche d'humour pour montrer que je ne lui en voudrait pas si elle partait maintenant. Et puis j'allais finir par les mettre dehors à un moment de toute façon, si à deux heures ils n'avaient pas déguerpi c'est surement à coup de pied aux fesses qu'ils allaient le faire. Ils avaient pas mal consommé d'alcool et comme l'heure avançait, la fatigue qui allait se mêler à leur comportement ne pourrai pas jouer en ma faveur. Mais si Eleanor partait maintenant et qu'un problème survenait au bar, j'avais une ligne directe pour la police, ça ne me dérangeait pas du tout de m'en servir. Si on pouvait éviter de faire sortir mon coté bagarreur ce soir, ce serait quand même mieux pour tout le monde.
Eleanor faisait un extra ce soir au bar de Lukas. Il lui arrivait de le dépanner comme ça et, ce soir, sachant très bien qu'elle ne se serait pas endormie avant trois heures du matin, elle avait accepté de l'aider. De plus, même si elle s'endormait tard, elle se réveillait tôt. Ca n'impactait presque pas sur sa fatigue. Elle verrait donc son fils qui n'aura pas besoin de la réveiller demain matin. Eli ne voulait pas être une de ces mères qui dorment tard le matin et qui sont systématiquement réveillées par leur enfant. L'âge pouvait être varié. Peu importe, la jeune femme était au bar et travaillait, quand elle vie la salle se vider de plus en plus. Elle fini de nettoyer un verre et Lukas lui demanda si elle voulait rentrer. Il lui fit aussi remarquer qu'il y avait de gros lourds un peu trop alcoolisés qui risquaient de créer des histoires. Eleanor regarda l'heure et dit finalement : « Non je vais t'aider à fermer si ça ne dérange pas. ». Elle ne savait pas que, par la même occasion, elle attisait la jalousie de la petite amie de son patron. Pour la blonde, il n'y avait rien de plus qu'une relation entre collègues ou patron/employée. Et elle était certaine que c'était la même chose pour Lukas. Elle ne comprendrait donc pas la jalousie d'Ivy. Quelque part, ça lui était égal. Parce que même si d'une certaine manière ça la concernait, d'une autre pas du tout. Tout ce don à quoi Eli pensait, c'était à son fils qui devait dormir à point fermé. Elle avait envie de le voir, mais elle savait aussi que si elle rentrait maintenant, elle irait au lit tôt, se retournerait encore et encore dedans et finirait par s'endormir après deux bonnes heures. De plus, ça arrangeait la nounou, qui serait payer un peu plus. Celle-ci devait aussi dormir, alors Eleanor la réveillerait et la laissera rentrer chez elle, à quelques bâtiments d'ici, la surveillant, au cas où quelqu'un lui suivait. C'était assez pessimiste comme façon de penser, mais parfois c'était nécessaire. Une jeune femme seule dehors à cette heure-ci, même pour cinq minutes, n'était pas en sécurité. Pas d'après Eleanor. Si elle avait eut une fille, elle n'avait pas envie d'imaginer à quel point elle serait parano. Mais, au juste, le serait-elle réellement ? « Je crois que tu auras besoin d'aide, on ne sait jamais. Et si ça part en cacahuètes, j'ai une petite bombe lacrymogène. ». Elle était contre toute forme de violence, mais si l'un d'eux était un peu trop embêtant, il recevrait ce genre de chose dans la figure.
Dernière édition par Eleanor Strauss le Sam 21 Nov 2020 - 19:45, édité 1 fois
gare à la crise de la quarantaine
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Re: Une fermeture agitée ✷ Eleanor
Sam 21 Nov 2020 - 13:38
✷
Eleanor & Lukas
Une fermeture agitée
Il m'arrivait quelques fois de travailler dans mon bar à la place des barman et, pour être honnête, ça me faisait du bien de faire autre chose que de l'administratif. Cette soirée s'était plutôt bien déroulée dans l'ensemble, il y avait bien eu quelques soucis mais ce n'était pas drôle si ça n'arrivait pas. Les heures défilaient, la chanteuse finit sa représentation et s'en alla, les tables commencèrent doucement à se vider et finalement arriva l'heure de la fermeture. Quelques gars voulaient rester picoler davantage. Du temps qu'ils réglaient ça allait, mais passé deux heure du matin peu importe l'excuse qu'ils sortiraient, je les mettrais dehors. Tous mes employés acceptèrent de partir et lorsque je demandais à Eleanor elle me répondit qu'elle allait m'aider à fermer. C'était gentil de sa part mais j'insistais tout de même un peu, parce qu'elle avait un enfant et des impératifs. « Tu es sûre ? » Je la laissais me répondre et m'appuyais contre le plan de travail derrière moi. Croisant les bras mon regard se posa sur les amis un peu alcoolisés qui parlaient fort entre eux. Ca devait surement être à cause de l'alcool mais c'était un poil agaçant. Et puis trois hommes se levèrent pour partir, il n'en restait plus que deux. Je me permis une petite remarque à Eleanor discrètement. « Bon ça fait toujours ça de moins à mettre dehors à coup de pied au cul. » Ca m'embêtais un peu qu'Eleanor reste pour m'aider à fermer, c'était de bon coeur je n'en doutais pas, mais elle avait surement mieux à faire que rester là à attendre que le temps passe. Elle avait une vraie conscience professionnelle et ça faisait plaisir à voir, j'étais content de bosser avec elle quand il m'arrivait de venir ici. Mais ça en restait là, Ivy avait toujours eu tendance à tout exagérer et donc elle s'était tout de suite fait des films par jalousie. Les femmes entres elles étaient vraiment pestes quand elles s'y mettaient. Mais je ne m'inquiétais pas plus que ça, si elle n'avait pas confiance en moi c'était son problème. Lorsque Eleanor me parlait de son spray au poivre je souris. « Oh on en arrivera pas à ce point, je pense pas. J'espère pas. » Je réfléchis un instant. « Tu es douée en self-défense ? » Et je me mis à rire, persuadé que ce genre de choses n'arriverai pas ce soir. Je pris un verre et me servait une dose raisonnable de bière. « Tu veux un verre ? Je te l'offre. Tu mérite bien ça pour rester à me supporter. ». Je relevais le levier de la tireuse pour stopper la boisson. Et alors que j'attendais qu'elle me réponde à ma proposition de verre, je bus quelques gorgées de ma bière. Pour patienter c'est toujours mieux comme ça. Et je finis par grimper sur le plan de travail où je m'étais appuyé un peu plus tôt, m'asseyant dessus. « En attendant qu'ils finissent de picoler tranquillement, on peu discuter un peu. » Je pris mon verre entre mes deux mains « Je trouve que tu bosses très dur et beaucoup pour le rendu que tu en as. Ca ne t'arrive pas, des fois, de penser à changer de travail ? » Ce n'était pas si évident, surtout pour un parent célibataire avec un enfant à charge, mais je me posais simplement la question.
Oui Eleanor avait des impératifs, mais pas à cette heure-ci de la nuit. Elle avait décidé de rester un peu plus longtemps, parce qu'elle savait qu'elle dormirait dans plusieurs heures et pas maintenant. Bien sûr, depuis qu'il était petit, Eleanor regardait son fils dormir quelques minutes. Bon...quelques heures lorsqu'il était bébé, mais elle avait vite appris qu'il valait mieux se reposer quand bébé le faisait. Ca pouvait paraître bête, de dire ça à une maman, mais ce n'était pas tout à fait faux. Ni totalement vrai. A vrai dire, Eli avait apprit énormément de choses depuis la naissance d'Haylann. Non seulement sur le monde de la maternité, mais sur elle-même également. Elle était capable de beaucoup pour lui, et son amour était indéniable et très grand. Sachant aussi qu'il était en sécurité, elle préféra aider. C'est ce qu'elle aime faire. Aider les autres. Son patron aussi avait le droit à un peu d'aide. Alors elle lui répondit : « Certaine. », avec un sourire amical. Il dit ensuite qu'il y aurait un peu moins de personne à faire sortir avec un coup de pied au cul. Elle s'empêcha de rire, pour ne pas paraître coupable devant des hommes ivres, et répondit à sa question suivante : « J'ai prit quelques cours, mais de là à dire que je suis douée en self-défence...hum...Non je ne pense pas. ». C'est vrai, petite, elle avait apprit à se défendre avec son père, mais ça n'avait jamais été très loin. Là où ça a été le mieux, c'est avec un vrai professeur, après avoir été suivie dans la rue un soir en rentrant du restaurant avec une amie. Elle avait eut sacrément peur ce soir là. Elle s'était fait tout un film : est-ce que si son petit de deux ans allait vivre sans sa maman à partir de ce soir ? La réponse était non, mais sur le coup, elle se la posait réellement. Puis il lui proposa un verre. Une petite bière ne pouvait pas faire de mal, mais elle refusa tout de même poliment. « Non merci ça va. Même si j'ai soif. ». Elle se baissa derrière le comptoir et sortie une petite bouteille de son sac. Elle prit quelques gorgées et la rangea. Lukas proposa ensuite de parler un peu, ce qu'elle accepta avec plaisir. Eleanor aimait parler, c'était indéniable. « Je pourrais, mais je n'ai pas envie ou il faudrait que je reprenne mes études. Je me vois mal jongler entre vie de maman, professionnelle et étudiante. ». Et non, ce n'était pas si simple. Sûrement avec une bonne dose de motivation y arriverait-elle, mais pour le moment, elle voulait assurer le confort de son fils.
Alors que je demandais à la jeune femme si elle était sûre de vouloir rester, elle me répondit qu'elle en était certaine. Un petit sourire s'afficha sur mes lèvres, elle avait toujours eu une bonne conscience professionnelle mais je savais aussi que ce n'était pas forcément qu'une qualité. Si en effet c'était très bien, ça pouvait souvent jouer des tours. J'étais bien placé pour le savoir, j'étais vraiment du genre à ramener du boulot à la maison. Mais trop de boulot tue le boulot, et je ne compte pas le nombre de personnes qui ont fait un burn-out après avoir autant tiré sur la corde. On peu aussi s'autoriser des pauses et souffler. Enfin, pour le moment j'étais tout de même content qu'elle accepte de rester. « Bon dans ce cas je te remercie. Mais je ne te laisse pas le choix, je te ramènerai chez toi. Il est hors de question que je te laisse arpenter les rues à cette heure là. » Même si on n'était pas vraiment parti du bon pied tous les deux parce qu'elle avait cru que j'avais pitié d'elle les premières fois où on avait bossé ensemble, aujourd'hui on avait surmonté ça et elle pouvait avoir confiance en moi. Et puis de toute façon je n'aurai jamais voulu qu'elle rentre seule dans la nuit noire à deux heures du matin, quel inconscient je ferai si je laissais faire une telle chose. Déjà qu'en temps normal une femme seule dans la rue peu, malheureusement, se faire agresser gratuitement, alors la nuit ce n'était pas mieux. Et même si c'était seulement professionnel notre lien, je tenais quand même un peu à elle et je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose. Pour plaisanter je lui demandais si elle était douée en self-défense et elle me répondit qu'elle avait déjà pris quelques cours. « Oh sérieux ? Tu as pris des cours ? Y'a une raison précise pourquoi ou c'était juste préventif ? » A la base sur le ton de la plaisanterie, le sujet avait viré au sérieux. J'étais intrigué par le fait qu'elle ai pu prendre des cours, et surtout en sachant qu'elle avait un spray au poivre dans son sac. Ou elle était très préventive, ou il lui était déjà arrivé quelque chose. Et alors que je me servais un verre de bière, elle refusa d'en prendre un pour boire dans sa bouteille. Je sorti une bouteille d'eau d'un des petits frigo qu'on avait sous le plan de travail arrière et lui donnait. « Ce sera quand même plus frais. » Depuis que je la connaissais je sais qu'elle n'acceptait que difficilement ce genre de petite attentions, alors que pourtant je lui offrais juste parce que j'avais envie et sans attentes particulières. Mais bon, une bouteille d'eau, elle devrait quand même pouvoir accepter cette fois. Je la laissais devant elle au cas où elle accepte de la prendre et m'assis sur le plan de travail arrière. Il ne restait plus que deux hommes et on se mit à parler de travail avec Eleanor. « Oui je vois, c'est vrai que c'est beaucoup trop d'un coup, je peux comprendre. Mais sans imaginer que tu doivent reprendre les cours ou quoique ce soit. Qu'est ce que tu aurais aimé faire comme travail à la base ? » J'attendais avec impatience et surtout avec curiosité sa réponse mais instinctivement mon regard dévia vers les hommes qui commençaient à hausser le ton. Je regardais aussi l'heure et remarquais qu'il était déjà une heure et demi passé. « S'ils continuent à s'engueuler je vais les mettre dehors bien plus tôt que prévu. Si c'était pour faire ça, ils auraient pu se faire la gueule dehors. » Je râlais oui, mais ça commençais à m'agacer qu'ils restent là à s'engueuler alors qu'on était censé avoir fermé depuis une demi-heure. Ils n'avaient aucun respect.
Eleanor n'avait pas peur de faire un burn-out. Elle n'avait jamais déclaré ce genre de choses auparavant. Pourtant il y avait plein de raisons pour qu'elle en fasse un. Elle était costaud, la petite (pas si petite) blonde. Même si, pour le coup, une personne très forte peut aussi sombrer dans un burn-out. Elle n'avait juste jamais vue personne dans son entourage qui en avait fait un. Alors oui, elle acceptait de rester un peu plus. N'allant pas jusqu'à parler à son fils de son boulot. Ou en tout cas, ne tenant pas une discussion entière en parlant de ça. « Mais avec plaisir. Et tu n'es absolument pas obligé. ». Elle s'arrêta une petite seconde et reprit « Oui non je n'ai pas le choix en effet. ». Après tout, elle n'allait pas se plaindre. Un gentleman qui la raccompagne. Là, il n'y avait aucun sous-entendu, aucune envie de plus que d'une relation amicale. Parce que, oui, elle ne dirait pas non à l'avoir dans ses amis. Même si au début elle le prenait pour quelqu'un d'un peu trop...culotté, elle avait fini par l'apprécier. Il lui demanda, en plus, si était douée en self-defense. « Au début c'était préventif. C'est mon père qui m'apprenait deux trois petits trucs. Puis j'ai cru que j'allais me faire agresser une nuit. Quelque part c'est toujours du préventif, mais en même temps pas trop. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. ». Elle pouvait être un peu confuse, Eleanor, mais ce n'était pas forcément mauvais. Dans le sens où elle n'allait pas parler de sa vie entière avec quelqu'un qui, elle le pensait, ne voulait pas perdre son temps à ça. « Merci. » dit-elle quand elle examina la situation et qu'il lui posa une bouteille d'eau fraîche en face d'elle. Elle en bue un peu, mais assez pour avoir mal au dessus du nez. Se le pinçant, elle ferma un œil, comme si ça allait l'aider à faire passer ce mal si injuste. Quelques secondes plus tard, ce fut bon. Elle rie légèrement, amusée par elle-même. Bah quoi, faut bien faire rire quelqu'un ? « Je me serais dirigée vers des études de soins animaliers. ». Elle adorait les animaux. Elle a eut un chien, Jupiter, qui est toujours vivant après dix années, et un petit chat. Et elle aurait aimé se rendre utile auprès des petites bêtes. Enfin...« petites ». Voyant que l'attention de Lukas se dirigeait vers les hommes un peu plus loin, elle les interpella. « Messieurs ! ». Et ça marcha assez rapidement. Jusqu'à ce que l'un d'eux lui fasse une remarque déplacée. Celle-ci : « Vous voulez quelque chose belle demoiselle ? ». Elle ne laissa personne répondre et lança : « Déjà je ne vous permet pas de m'appeler ainsi, et oui, j'aimerais que vous arrêtiez de crier ainsi, c'est très, très, désagréable. ». Ce n'était pas à elle de les mettre dehors, alors elle laissait ce soin à son patron.
Je proposais à Eleanor de la raccompagner puisqu'elle avait accepté de rester au bar jusqu'à ce que tous les clients s'en aille. C'était tout à fait normal et sans arrière pensée aucunes. Au contraire, je trouvais que c'était même normal de le proposer. Lorsqu'elle me répondit, ce fut pour accepter et aussi préciser que je n'étais pas obligé de le faire. C'était par pure politesse qu'elle avait terminé sa phrase de cette façon. Et je souriais à ces mots, parce que ces derniers temps personne ne me laissais vraiment l'occasion de choisir dans mon entourage. Même si j'allais la ramener quoiqu'il arrive pour éviter qu'il lui arrive un malheur sur le chemin du retour, c'était agréable d'avoir le choix. Et à me dire tout ceci à moi-même, me faisait réaliser à quel point je devais être malheureux en ce moment. Qu'est ce qu'on aurai pu faire contre ça ? La vie est faite de hauts et de bas, c'était comme ça. « Tu as le choix, mais, quand même. » Un petit rire s'échappa et je poursuivis un peu plus sérieusement mais toujours avec le sourire. « Ce sera toujours plus prudent. Et comme ça tu n'auras pas besoin d'user de tes talents en self-défense. » Alors que je prononçais ces derniers mots, je mimais une fausse prise d'art martiaux plus cliché qu'autre chose. Avec cette mauvais imitation j'espérais la faire rire. Comme on était plutôt parti du mauvais pied tous les deux, j'avais cette fâcheuse habitude de toujours essayer de détendre l'atmosphère et donc j'usais souvent de plaisanterie. Qu'elles soient drôle ou non d'ailleurs, mais certaines fois celles qui n'étaient pas drôle étaient tellement gênante qu'elles faisaient aussi rire. Je crois bien que j'étais irrécupérable. Et on en vient à parler plus sérieusement de ses cours de self-défense. Elle m'expliquait que ça avait toujours été plus ou moins préventif, qu'elle n'avait pas vécu d'agression mais qu'elle avait eu vraiment peur d'en être victime. C'était complètement différent pour un homme ce genre de choses et il m'était compliqué de me mettre à sa place. Cependant, j'imaginais assez bien que ça n'étais pas facile et pire, que c'était vraiment effrayant. « Oui je vois. En faite ton père t'as enseigné quelques trucs par pure prévention et finalement, c'est parce que tu as eu peur que tu as appris d'autres trucs. Et malheureusement aujourd'hui ce genre de chose est bien trop courant. Du coup je comprends mieux ton spray dans ton sac. » Je fis un sourire pour apaiser un peu l'atmosphère lourde et sérieuse avec le sujet qu'on venait d'aborder. C'était important comme sujet de discussion mais je n'avais pas l'intention de la faire flipper juste avant de rentrer chez elle et ça, même si je la raccompagnais. Cependant j'étais quand même un peu curieux. « Ca s'est passé il y a longtemps cette histoire ? » Autant vous dire que si ça avait été récent, j'allais gérer les fermetures de façon à ce qu'une femme ne ferme jamais seule -ni avec une autre femme puisque même ça, ça n'arrête pas un homme qui veux agresser- et essayer de faire en sorte que les deux personnes qui ferment n'habitent pas très loin l'un de l'autre histoire qu'ils fassent la route ensemble. En faite, en pensant à tout ça je me demandais pourquoi on ne l'avait pas fait avant. C'était beaucoup plus sécuritaire. « Oh c'est un super domaine ça. Tu devrais tenter ta chance, c'est pas évident c'est sûr mais qui ne tente rien n'a rien, non ? » Jongler avec sa vie professionnelle, les factures, sa vie de mère célibataire et des cours, je me doutais parfaitement bien que c'était très compliqué. Mais je trouvais qu'elle avait des nerfs solides et, si c'est compliqué ce n'est cependant pas impossible non plus. Et puis mon regard se posa sur les deux hommes qui commençaient à crier de plus en plus fort. Ca m'agaçais mais pour le moment je restais plutôt patient. Ce ne fut pas le cas d'Eleanor que je vis sortir de derrière le comptoir pour aller leur parler. Autant jusque là tout allait bien, autant là une certaine peur me pris. Je la suivais donc au cas où il y ai un problème, que je puisse intervenir. Un des hommes s'adressa à Eleanor sur un ton plutôt malsain, elle ne se laissa pas faire mais lui non plus et riposta. « C'est que tu montre les dents ma jolie ! » dit-il en se levant. Aussitôt je m'interposais entre eux, craignant tout de suite le pire. « Ohla stop, on se détend. Elle a raison, si c'est pour vous prendre la tête vous avez toute l'occasion de le faire dehors. Ca fait plus d'une demi-heure qu'on est censé être fermé, je suis dans mon droit de vous mettre dehors. » L'homme avait facilement une tête de plus que moi, mais je ne me laissait pas démonter pour autant. J'étais dans mon droit et il ne me faisait pas peur. Il commença alors à me provoquer, me demandant ce que j'allais faire s'ils refusaient de s'en aller. En guise de réponse je restais évasif, je leur disais juste de ne pas jouer à ce petit jeu avec moi. Et alors que celui resté assis commençait à vouloir partir, l'homme qui me tenait tête commença à me provoquer physiquement. Il me poussa une fois alors que je lui demandais poliment de sortir d'ici, et puis une seconde fois alors que je me répétais. A la troisième je perdis patience et je repoussais ses bras alors qu'il s'apprêtait à recommencer. Mais ce geste de défense il ne l'accepta pas ou au contraire, il le prit pour un appel au conflit. Tout se passa tellement vite que je ne compris pas vraiment l'enchaînement qu'il y avait. Je savais que j'avais pris des coups et que j'en avais donné pour que l'homme finisse par partir tiré dehors par son ami. Dans la foulée je ne savais pas si Eleanor avait pris des coups aussi et si tout allait bien pour elle, il faut dire que j'étais un peu sonné.
La jeune femme ne voyait aucune arrière pensée derrière les mots de Lukas. Au contraire, elle le connaissait depuis quelques temps maintenant et elle savait qu'il n'y aurait jamais rien entre eux. Même si, jusqu'ici, elle ne s'était pas posée la question. Sûrement parce qu'elle ne voulait plus rien avec aucun homme. Il y avait eut tellement de déceptions depuis le début de son adolescence (parce que son enfance s'était passé des plus calmement possible), qu'elle ne voulait plus rien. Que ce soit avec un homme ou avec une femme. Elle était très prévoyante, également, d'une certaine manière. Elle se disait que si elle amenait quelqu'un à la maison, si cette personne voyait Haylann et que ce dernier s'y attachait, elle s'en voudrait de voir partir cette personne. Eleanor se dirait qu'elle a encore fait quelque chose de travers. Les deux seules personnes qui pouvaient s'approcher d'Haylann, passer du temps avec lui, étaient sa maman et sa meilleure amie. Le seul homme qui aurait éventuellement peut approcher son fils était son père (ou grand-père pour Haylann), mais il avait décidé de la renier. Une chose à laquelle elle s'était faite. Après toutes ses années. Il y avait toujours plusieurs jours dans l'année qu'Eleanor avait du mal à passer. Son anniversaire qu'elle ne fêtait plus, Noël et Pâques. Enfin bref, Eli ne se disait pas qu'elle était à plaindre malgré tout ça. « Ou alors tu te cache et quand un gars vient vers moi je te fais la démo ? ». Ce n'était absolument pas une proposition sérieuse. Elle n'était pas masochiste. Eleanor aimait rire avec un peu tous ses proches. Et même si Lukas n'en était pas vraiment un, il pouvait le devenir. D'ailleurs, il la fit rire en mimant une prise d'art martiaux. « Je crois que mon père m'a fait peur, en fait. Il me disait toujours de faire attention, il me donnait des heures pour rentrer, me demandait de lui envoyer un message quand j'arrivais à la maison ou au collège/lycée. Il a fini par me faire devenir parano. Mais c'est compliqué aussi de ne pas l'être quand on est une femme. ». Puis il lui demanda si l'histoire de la possible agression était arrivée il y a longtemps. « Pas si longtemps que ça. Quelques mois. C'était assez effrayant. ». Parce que même si on ne se faisait pas agresser, la possibilité de la chose était effrayante. Pour tout le monde. Même, sûrement, pour les hommes. Eleanor parla ensuite du métier qu'elle aurait voulu faire si elle n'avait pas arrêté ses études, et Lukas lui dit une phrase qu'elle avait l'habitude de dire à son fils : « qui ne tente rien n'a rien. ». « En effet. C'est ce que je dis à Haylann. Et a mes amies aussi. ». Et les hommes qui se disputaient commencèrent à l'énerver un peu. Elle alla gentiment leur dire d'arrêter, mais un des hommes la provoqua. Lukas s'interposa et la défendit. Elle voulut le remercier, mais tout se passa presque aussi vite pour elle que pour Lukas. L'homme provocateur frappa le patron du bar (qui se défendit) et Eleanor essaya de les faire s'arrêter. N'y arrivant pas, se prenant un léger coup dans le ventre, elle demanda à l'autre homme de les séparer. Sur le coup, elle pensa qu'il n'accepterait pas, mais il les sépara, raisonna son ami et ils partirent. Le mal dans son ventre était de moins en moins présent, n'y faisant plus vraiment attention. Elle se pencha sur Lukas et lui demanda : « Ca va ? Tu as une trousse de secours ? Tu saigne un peu. Je me demande si il n'a pas ouvert ton arcade sourcilière. ». Elle était très calme, n'aimant pas paniquer. Elle regarda un peu plus ses blessures quand il fut moins sonné et fut rassurée. « Non ce n'est pas ouvert. Mais je vais désinfecter ça. Encore une fois, si tu as une trousse de secours. ». Elle avait l'habitude de soigner ce genre de choses. Dans son adolescence du moins. Son ex, « père » de son fils, était assez impulsif et se bâtait.
Je riais en l'écoutant me proposer de me cacher pour faire une démonstration. Je ne doutais pas un instant que c'était une plaisanterie même si je l'imaginais parfaitement en être capable, enfin il fallait tout de même éviter de jouer avec le feu. Je n'aurai pas voulu qu'elle se fasse agresser juste pour faire une démonstration de self-défense. « Oh mais si tu souhaite vraiment me montrer, pas besoin de me cacher, je fais comme si je t'attaque et bam ! Tu te défens. Promis je te fais pas de mal, je suis pas comme ça tu me connais. » Et un nouveau rire m'échappa, j'imaginais moins bien Elenor s'en prendre à moi et de toute évidence je ne me voyais pas du tout m'en prendre à elle. En faite cette proposition de démonstration était tout aussi surfaite bien que plus probable que la première. Mais je ne voulais pas faire semblant de l'attaquer juste pour qu'elle se défende et encore moins pour que je m'en prenne plein la figure. Je tenais encore à mon visage. « Ca devait être justifié, il avait peur pour toi. Même s'il a reporté cette peur sur toi du coup, il voulait juste te protéger. Je pense que beaucoup de père font pareil. Et oui, je suis d'accord, malheureusement aujourd'hui c'est compliqué pour une femme ne pas être parano. » Et puis je me demandais à quand avait eu lieu cet événement ? Si c'était plutôt récent ou non. Elle m'avoua alors que ça faisait quelques mois et je grimaçais. « Ah oui d'accord. Et bah sache qu'ici je vais modifier un peu les plannings en fonction des fermetures d'accord ? Que personne n'ai plus à rentrer seul chez lui. Surtout en fin d'année comme ça, quant la nuit tombe beaucoup plus vite. » J'avais un peu honte de lui dire ça, parce qu'en faite c'était quelque chose qui devait être déjà fait depuis longtemps à mon sens. Mais comme je ne suis pas au coeur des choses je ne vois pas du même regard, et la preuve, il a fallut que je bosse avec Eleanor pour m'en rendre compte. Et puis on se mit à parler de possible métier qu'elle voudrai faire, autre que travailler dans un bar. Elle me dit qu'elle aurai adoré bosser avec des animaux et je comprenait parfaitement qu'elle en ai envie. C'est pourquoi je lui proposais d'au moins tenter sa chance puisque c'est lorsqu'on arrête d'essayer qu'on subit un echec. Et vint alors l'altercation entre Eleanor et l'homme visiblement ivre. J'ai immédiatement pris peur pour elle c'est pourquoi je me suis approché de la scène et même interposé. J'aurai d'ailleurs dû éviter de répliquer auprès de ce type parce que je pris des coups de poings en guise de réponse de sa part. Alors qu'il s'était littéralement enfuit avec son ami je pris quelques instant pour réaliser ce qui venait de se passer et surtout pour ne plus être sonné. Eleanor eu tout de suite le bon réflexe en observant mes blessures. Ce n'était que superficiel heureusement. « Ca va toi ? Tu n'as rien ? » Dis-je alors qu'elle me demandait comment j'allais. Mon état n'était pas ma préoccupation, je n'avais pas suivit ce qui s'était passé tellement ça avait été vite alors je ne savais pas si elle avait quelque chose où non. Et puis elle insista sur ma trousse de secours. Je fis quelques pas vers le bar et m'appuya sur le plan de travail. Ma tête tournais un peu, j'avais quand même pris un sacré coup. J'ouvris un tiroir où était posé la trousse de secours. « Elle est là. » Je la pris et allait m'installer sur la chaise la plus proche avant que ma vision ne se brouille complètement. Une fois assis ça allait mieux. Mon regard se posa sur la jeune femme et je me permis une petite plaisanterie. « Bah alors ta démonstration ? Je l'ai pas vu. » Je riais de cette phrase, voulant détendre l'atmosphère.
Bien sûr qu'Eleanor était capable de faire ça. Le faire se cacher et lui faire une démonstration. Il aurait peut-être fallut la prendre au sérieux, sur ce coup là. Ou pas. Après tout, en rire était quelque chose de normal. On peut rire de tout après tout. Pas avec tout le monde tout simplement. Avec Eleanor, on pouvait rire de tout, sauf des parents qui rejettent leurs enfants. C'était, bien qu'assez lointain, une chose dont elle n'aimait pas rire. Lukas lui propose de faire une démonstration sur lui, ce qu'elle n'accepte pas tout de même, tout en riant. « Non je préfère m'en prendre à quelqu'un qui le mérite. Je ne voudrais pas te casser quelque chose. ». Elle rie légèrement. Eleanor était capable de casser le poignet, ouvrir l'arcade sourcilière. C'est ce qu'elle avait fait à son père, sans le vouloir. Elle l'avait fait une fois, il ne lui en voulait pas. Heureusement. Après tout c'était lui qui l'entraînait à faire ça. Il fallait forcément qu'il se prenne un ou deux petits coups. Bien loin là l'idée de banaliser les blessures « de guerre » comme on dit. La blonde avoue à son patron que sa petite frayeur datait de quelques mois. Il prit une initiative qui fit chaud au cœur à Eleanor. Les autres employés seraient également un peu plus en sécurité avec cette modification. « C'est vraiment sympa. Tu es un bon patron. ». Elle lui sourie et une altercation commença à naître dans le bar. D'abord entre Eleanor et un homme un peu baraqué, puis avec ce même homme et Lukas. Elle ne prit pas l'automatisme de montrer ses talents de self-defense. Sûrement parce qu'il ne s'en était pas prit à elle mais à Lukas. C'était là un peu plus compliqué. « Je vais bien. » Lui répondit-elle avec une petite grimace. Celle-ci voulait dire qu'elle était désolée que lui ne soit pas dans le meilleur des états. Il lui sortie la trousse de secours et elle le laissa s'asseoir sur une chaise. Elle était debout. Rester assise montrerait qu'elle tremblait légèrement. Elle savait mieux se contrôler quand son corps n'était pas plus ou moins détendue sur une chaise. Puis il lui fit une plaisanterie, qui la fit très légèrement rire. Juste légèrement. Son cœur battait encore assez rapidement. « Je crois que c'est allé trop vite pour moi. » . Puis elle se demanda si elle était réellement capable de se défendre elle-même. Parce que dans la rue ça allait tout aussi vite. Ou alors c'était tout autre chose. En tout cas, Eleanor prit une compresse et mit un peu d'alcool sur celle-ci pour désinfecter la plaie à ses sourcils et à sa lèvre. S'ils avaient été dans un film, la scène se terminerait par un baiser. Mais quelque part, aucun des deux n'était disponible. Lukas avait quelqu'un et Eli ne voulait personne. Son patron n'était pas non plus le genre d'homme de la jeune femme. Alors tout était réglé. Elle rie en imaginant la tête d'Ivy. Alors elle s'excusa et expliqua : « Pardon, j'imaginais la tête de ta petite-amie si elle nous voyait. ». Elle fini la lèvre puis s'attaqua à l'arcade sourcilière. Ça ne saignait déjà presque plus. Le sang commençait à sécher.
Lorsque je me proposais pour une démonstration, enfin qu'elle me démontrer ses talents en self-défense en s'en prenant à moi du coup, elle me répondit poliment en expliquant qu'elle ne voulait pas me casser quelque chose. En l'écoutant je ne pu m'empêcher de rire, on aurai dit que j'étais un être fragile dans ses paroles, c'était adorable. Alors je lui fis remarqué, faisant semblant d'être offusqué, que je n'étais pas si vieux que ça. Mais mon sérieux ne dura pas longtemps et je me remis à rire gentiment. Elle était très jeune et je pouvais comprendre que pour elle, avoir bientôt quarante ans c'était déjà être loin dans une vie. Mais pour moi ce n'était que le milieu et encore. En réalité je n'avais pas encore concrétisé des projets que la plupart des gens avaient déjà fait depuis longtemps. Je ne comptais plus le nombre de fois qu'on me demandait à quand j'allais me marier ou fonder ma famille, mais ce n'était vraiment pas mon envie actuelle. Je ne me projetais pas du tout là-dedans avec Ivy. Enfin, au début je l'envisageais mais notre histoire s'était dégradée rapidement et ce n'était plus vraiment d'actualité du coup. Aujourd'hui je me retrouvais dans une cage dorée, j'avais tout ce dont j'avais besoin sauf une relation amoureuse saine. Après qu'Eleanor m'ai dit que son agression était récente, je fus surpris et inquiet pour elle. Cette nouvelle me donna envie de changer certaines choses dans l'équipe qui fermait le bar. Les rues, le soir, n'était plus vraiment sûr pour personne alors autant que les personnes qui ferment soient toujours deux et vivent près l'un de l'autre pour faire la route ensemble. C'était toujours mieux d'être deux, que seul. Lorsque je lui exposais les changements que j'allais faire dans les plannings, elle me dit que c'était sympa de faire ça et que j'étais un bon patron. Ce compliment m'alla droit au coeur et je la remerciait avec un sourire sincère. Je sais à quel point c'était difficile de gérer une équipe et j'essayais d'avoir régulièrement des réunions avec tout le monde pour connaître les choses à améliorer, pour le coup c'était bien la première fois qu'on me disait ce genre de chose et pour le mal que je me donnais ça me faisait réellement plaisir. On ne pouvait malheureusement jamais plaire à tout le monde, mais du positif de temps en temps c'était toujours bon à prendre. On n'eut pas le temps de développer notre discussion qu'une altercation se déclencha avec les deux hommes bourrés qui tardaient à partir. Je n'avais pas accepté la façon qu'il avait eu de parler à Eleanor, même bourré c'était déplacé, et sans ça ils ne consommaient plus depuis un moment. En bref, rien n'allait et le plus grand des deux me menaça, me bouscula et finalement on finit par se frapper. Enfin ils partirent pour, surement, ne pas avoir plus de soucis et je restais un peu sonné par les événement. C'était allé très vite et un coup s'était perdu pour atteindre Eleanor mais elle m'affirma que tout allait bien pour elle. J'étais au moins rassuré pour ça. Elle me demanda ma trousse de premier secours parce que je saignais et, difficilement, je finis par lui ramener et m'asseoir sur une chaise avant de perdre connaissance. J'avais surement pris un coup sur le coté de la tête qui m'avais sonné plus que prévu et le fait de bouger avait déclenché ce malaise qui me pendait au nez. Mais finalement je pus m'en remettre une fois les feses posées sur ma chaise. C'est alors que je plaisantais en demandant où était sa démonstration de force. « T'en fais pas, c'est allé très vite pour moi aussi. On n'est jamais vraiment près à ce genre de chose. » Eleanor commença alors à nettoyer la plaie. et je la laissais faire, c'était très gentil de sa part de s'en occuper. Elle s'arrêta soudainement et se mit à rire, je fronçais un peu les sourcils dans l'incompréhension. « Me dit pas que je suis tellement bleu que je ressemble à un Schtroumpf ! » Avec les coups que j'avais pris, ça allait plutôt virer au rouge, au violet ou au noir en attendant. Mais ça m'amusais quand même de m'imaginer comme ça. Ou une version masculine de Violette dans Charlie et la chocolaterie. Et puis elle me dit qu'elle imaginait la tête d'Ivy en nous voyant. J'explosais littéralement de rire mais me retint un instant pour qu'elle termine de nettoyer la plaie de ma lèvre. « Je pense que tu pourrais carrément te rattraper sur la démonstration de self-défense si elle nous voyait. » Et puis une ombre de peine traversa tout de même un instant mon visage, c'était triste d'arriver à point dans une relation. Je finis tout de même par revenir à moi et m'inquiéter de la jeune femme. « Et toi au faite ? Tu as pris un coup ? »
Eleanor avait tout. Pour elle son fils était « tout ». Elle aurait peut avoir un mari. Ou un petit-ami. A cet âge là, on ne sait jamais. Elle aurait peut avoir son père auprès d'elle. Mais elle ne les a pas. Elle a Haylann. Et elle ferait tout pour lui comme il est devenu son tout depuis sa naissance. Elle se rappellera toujours de ce jour. En revanche, elle a aussi quelques regrets. Elle regrette de ne pas avoir donné un père à son fils. Il allait avoir huit ans et n'avait aucune figure paternelle dans son entourage. Aucun homme pour l'aider à grandir dans ce monde de brut. Alors sa maman faisait tout pour combler ce certain vide. Elle pensait aussi que le faire rire était une bonne façon de faire. Comme avec ses amis. Elle aime les faire rire, voir leur sourire sur leurs lèvres. C'est important, après tout. Le rire ne soigne pas tout, mais presque. C'est ce que dit Eleanor à Haylann. Peut-être n'est-ce pas si bien que ça, mais elle aimait idéalisait les choses avec son fils. Sûrement, encore une fois, n'était-ce pas une bonne chose. Bien sûr qu'elle lui disait les choses quand il le fallait, mais en attendant, elle idéalisait. Est-ce que cela faisait d'elle une mauvaise mère ? Lorsqu'ils parlèrent d'agression avec Lukas, Eli n'eut pas besoin de dire grand chose pour inquiéter son patron. Elle le vit assez rapidement. Mais il la rassura également lorsqu'il dit qu'il changerait quelques petites choses dans l'organisation du soir. Ce à quoi elle répondit que c'était un bon patron. Penser comme ça n'était pas le cas pour beaucoup de personnes. Beaucoup de patrons ne faisaient pas ce genre de choses pour leurs employés. Et Eleanor était bien placée pour le savoir. Son premier avait des arrières pensées, fermait tard et était très peu impliqué dans la vie de ses employés. Elle le méprisait vraiment, pour le coup. Deux hommes compliquèrent la situation ce soir et la serveuse ne fit pas une démonstration de ses talents en self-defense. D'ailleurs, quand tout se fit plus calme, Lukas lui fit remarquer. Elle s'en voulait un peu. Parce qu'elle aurait peut l'aider à ne pas se retrouver dans cet état. Mais elle n'avait pas réussi. Pourtant ce n'était pas si grave. Lukas et Eli allaient bien. Plus ou moins pour l'un des deux. Le soigner fut donc une façon de se rattraper. Elle rie en imaginant la tête de la petite amie du jeune homme et il rie également avant de devenir plus..sombre. La blonde se demanda si elle n'aurait pas mieux fait de ne rien dire. Mais Lukas fini par lui demander si elle avait prit un coup. Ce à quoi elle répondit : « Un petit au ventre, mais ça va. Je suis en pleine forme. Quoi que la fatigue commence à se faire sentir. En même temps, après une montée d'adrénaline comme ça, on ne peut que se sentir à la ramasse. A moins que je confonde avec une expression dans le genre. ». Elle sourie légèrement et termina de le soigner. « Ton nez est un peu tordu. ». Dit-elle pour rire, gardant son sérieux en se mordant la lèvre inférieure.
Tout s'était passé tellement vite, je n'avais pas eu le temps de comprendre ce qui se passait que c'était déjà terminé. Les deux hommes s'enfuyaient du bar, craignant surement que ça ne dégénère davantage. Et pourtant, c'était déjà bien assez parti en live. J'avais pris des coups et je m'étais défendu, l'homme avait d'ailleurs été surpris que je riposte. Normalement je n'aurai pas dû répondre, parce que mon job n'était pas de m'en prendre aux clients mais de les servir, sauf que lorsque je prenais un coup de poing j'avais tendance à rendre la pareil. Ainsi on avait été abîmé tous les deux. Eleanor, adorable comme elle était, voulu s'occuper de soigner mes plaies. Avec difficulté, j'arrivais à récupérer la trousse de premier secours et l'apporter sur une table. Le coté gauche de mon visage me faisait mal et d'autant plus à mesure que l'adrénaline baissait. Le frais du coton que passait la jeune femme sur mon arcade me fis réagir, et une nouvelle fois lorsque je senti le désinfectant. Mais si elle s'inquiétait pour moi, je l'étais aussi vis à vis d'elle. « Oh c'est vrai ? Tu... tu devrais vérifier que tu n'ai rien. Même si tu ne sens pas, des fois c'est parce que c'est encore à chaud. Et si tu as un hématome qui se forme je t'emmènerai à l'hôpital. On ne plaisante pas avec ça, je veux pas que ça s'aggrave. » Il était hors de question de jouer avec sa santé, un hématome au ventre pouvait signifier que des organes avaient été abîmés. Même si c'était un petit coup comme elle disait, il était plus prudent de faire attention. Un petit gars l'attendait et je préférais la lui ramener entière. Et puis dans sa défense elle m'expliqua qu'elle était un peu fatiguée, surement à cause du contre-coup de la situation. Et puis vu l'heure, rien ne jouait vraiment à notre faveur. « Je comprends, il se fait tard aussi ça n'aide pas. De toute façon on va fermer et rentrer là. » Après ce qui venait de se passer, je pensais que ni l'un ni l'autre n'avait envie de rester au bar. J'avais envie de rentrer chez moi me reposer et elle devait surement mourir d'envie de retourner chez elle aussi. Elle posa le coton qu'elle avait passé sur mes plaies et me dit que mon nez était un peu tordu. « Il m'a bien amoché. » C'est la toute première chose que je pensais, et comme elle ne semblait pas réagir à ma remarque je passais ma main sur mon nez pour constater les dégâts. Enfin c'était un grand mot pour ce que j'avais, mon nez semblait tout à fait normal. « Mais... » Elle venait de me faire une blague et j'avais foncé tête baissé dans son piège. « Et moi je te crois ! » J'éclatais de rire et la poussait gentiment. J'étais plutôt content que cette situation se termine sur la plaisanterie, c'était bien mieux. Mais il y a toujours une fin à tout et je me levais en fermant la boîte. « Aller ramasse tes affaires, je vais fermer. » Je la vit commencer à se diriger derrière le comptoir, comme ses affaires étaient la-bas je lui donnais la trousse de premier secours afin qu'elle puisse la remettre à sa place. Et je m'éloignais vers la porte d'entrée pour la fermer. Une fois qu'elle fut close, je vérifiais ce que faisait Eleanor. Et alors qu'elle était occupée à récupérer ses affaires et ranger la boîte, je souriais malicieusement en me faufilant derrière l'armoire de présentation des différents alcool qu'on servait en bouteille. Me demandant combien de temps elle allait mettre à se rendre compte de ma disparition et si elle allait penser que j'allais la laisser seule.
Ce genre de choses arrivaient toujours assez rapidement. Ce n'était donc pas étonnant pour Eleanor. En revanche elle aurait aimé réagir plus vite et d'une façon différente. Mais si elle s'en était prise à celui qui avait frappé Lukas, sûrement l'autre aurait prit le dessus sur elle et elle aurait eut plus qu'un simple coup dans le ventre. D'ailleurs celui-ci lui avait fait mal sur le coup. Pas après une ou deux minutes. Alors elle se rassurait, sans vraiment être sous le choc. Il y avait donc quelques petites choses à régler. Du moins à réparer. Comme les blessures de Lukas. Quelque part il s'était pris des coups pour elle et elle s'en voulait un peu. Parce qu'elle n'avait pas voulu que tout cela dégénère. Peut-être n'aurait-elle pas dû intervenir et laisser son patron s'en charger. Mais bon peu importe, c'était arrivé et maintenant ils étaient au calme. C'était donc le bon moment pour le soigner. Mais Lukas semblait s'inquiéter pour elle. Ce qui était légitime. Et Eli le rassura en lui disant qu'elle n'avait plus mal. Pour aller un peu plus loin, elle se retourna et souleva son haut (n'étant pas franchement exhibitionniste) et elle n’aperçut rien. Pas un bleu, pas un hématome. Elle se retourna et dit : « Je n'ai rien. C'est bon. ». Elle lui sourie. Un peu comme pour le rassurer, et termina de nettoyer ses blessures. Après avoir posé le coton, Lukas lui dit qu'ils allaient fermer et rentrer chez eux. Cette soirée avait été longue, dans un sens, alors l'idée de rentrer à la maison (ou l'appartement dans le cas de Eleanor) était bienvenue. Puis elle lui fit une petite blague de plus. Pour détendre l'atmosphère et pour enlever cette petite boule qui se formait dans le ventre d'Eleanor. Celle-ci rangea la trousse de secours à sa place et prit ses affaires derrière le comptoir. Alors que Lukas se cachait, la jeune femme regardait autour d'elle et ne le vit pas. « Lukas ? ». Elle balaya la salle du regard et se dit alors qu'il se vengeait gentiment pour les petites blagues qu'elle lui avait faites. La blonde se dirigea donc vers une table et mis deux chaises en face l'une de l'autre. Comme pour s'allonger. Mais ça ne serait clairement pas très confortable. Puis elle dit : « Bon bah tant pis, je vais dormir ici. ». Parce qu'elle ne voulait pas faire la blague de rentrer seule après la petite discussion qu'ils avaient eut un peu plus tôt.
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