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 Le jardin secret a des ronces [Richard]

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gare à la crise de la quarantaine
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Le jardin secret a des ronces [Richard]
Ven 31 Jan 2020 - 0:59


RICHARD & LORNA

LE JARDIN SECRET A DES RONCES...



Assise face à l'immense miroir orné de lumières qui lui renvoyait son reflet, Riley, enveloppée dans son peignoir de satin, sortait consciencieusement tout le matériel dont elle allait avoir besoin afin de se préparer pour la représentation de ce soir.
Il était 18h et c'était le moment de la journée où la jeune femme commençait à se sentir renaître. Où l'adrénaline et le plaisir l'envahissaient pour la faire plonger dans ces quelques heures toujours bien trop courtes à son goût durant lesquelles elle oubliait sa vie et un peu de son malheur, nourrie par la perspective de bientôt se retrouver sur scène à faire ce qu'elle aimait plus que tout au monde.
Car elle avait beau travailler dans un des plus beaux cabarets du monde, dans le Moulin Rouge de Hambourg, pour elle l'envers du décors était bien moins glamour et poétique que ce qui se passait sur scène.
Riley avait cru toucher du doigt son rêve lorsque trois ans plus tôt alors qu'elle travaillait à Paris, un homme s'était présenté à elle en lui promettant monts et merveilles. Il lui avait offert ce qu'elle avait toujours souhaité sur un plateau d'argent ; devenir la star de son spectacle dans un des plus beaux cabarets d'Allemagne !
Son vécu lui avait pourtant appris à toujours se méfier de la vie et de tout ce qui lui semblait trop beau pour être vrai, mais cette fois la jeune femme avait été incapable de résister, bien trop attirée par cette chance inespérée. Elle avait plus attirée qu'un papillon par une flamme lorsqu'on lui avait présenté le contrat. Elle s'était empressée d'y apposer sa signature, sans trop savoir ce qu'elle signait où ce que les papiers contenaient malheureusement. Ce salop avait profité de son illettrisme afin de l'attirer dans ses filets et aujourd'hui à cause de cela, il la tenait...

Passant une main sur son visage lisse, Riley soupira et ferma ses pensées à l'amertume de ce qu'elle ressentait pour se concentrer sur la soirée à venir. Elle était son répit dans cette vie si difficile qu'elle était contrainte de vivre. Chaque soir lorsqu'elle était sur scène, plus rien d'autre ne comptait et c'était comme si elle respirait enfin après une trop longue apnée. Comme si elle retrouvait sa terre sèche au cœur d'un océan trop vaste et déchaîné.
Il ne servait à rien de regretter ou de se fustiger pour ses choix. C'était trop tard. Elle était là dedans et elle ne pouvait plus rien y faire. Alors elle traversait les jours comme elle le pouvait, résiliée à son sort tel un corps sans âme qui ne semblait s'éveiller à la vie que lorsqu'elle chantait et dansait sous la lueur d'un projecteur de couleur.

Ses palettes, ses pinceaux et ses paillettes devant elle, Riley s'activa à sa mise en beauté. Elle aimait cette partie là et se sentait toujours comme la petite fille qu'elle n'avait pas eu la chance d'être dans son enfance lorsqu'elle se maquillait.
De ses parents qui la laissaient livrée à elle-même dans un appartement insalubre aux Services Sociaux et en passant par les familles d'accueil... peu accueillantes jusqu'à son adoption, Riley n'avait pas été gâtée et n'avait jamais vraiment eu droit à l'innocence des autres petites filles.
Quand elles jouaient à la poupée ou s'imaginaient en princesse, elle se protégeait des traitements de sa mère ou aidait son père ivre et dépressif à enfiler ses chaussettes du haut de ses 4 ans... C'était sans doute pour ça qu'elle aimait tant cet univers de beauté et de lumière. Ça contrastait drastiquement avec celui dans lequel elle avait été forcée de grandir.
Elle acheva de mettre en valeur ses yeux bleus de quelques strass avant de les souligner d'un trait de crayon noir, illumina ses joues d'un fard brillant rosé, puis termina par ses lèvres qu'elle teinta d'un rouge hypnotique. Elle se sourit dans le miroir et détacha ses cheveux afin de les coiffer avant d'estomper une petite tache de fond de teint sur sa gorge, lorsqu'une large main possessive qu'elle ne connaissait que trop bien vint caresser son épaule, la faisant tressauter et se figer sur place. Son patron se baissa à sa hauteur, glissant son visage contre le sien afin de les contempler tous deux dans le glace qui leur faisait face.

- Riley, Riley, Riley... Ma petite perle...
- Qu'est-ce que tu veux...?
soupira-t-elle, peu sensible au timbre suave qu'il s'évertuait à prendre.
- Hmmm tu sens bon.
- Qu'est-ce que tu veux ?!
répéta la jeune.

Elle le repoussa et attrapa sa brosse à cheveux qu'il lui arracha des mains avant de la reposer fermement sur la table.
Monsieur n'aimait pas être contrarié...    

- J'aurais besoin que tu fasses quelque chose pour moi.
- J'en fais déjà bien assez pour toi...
marmonna-t-elle avant qu'il ne lui saisisse le menton pour qu'elle le regarde.
- Je souhaiterais obtenir une nouvelle patente pour le cabaret histoire d'attirer un peu plus de monde.
- Tu fais salle comble déjà tous les soirs...
- Certes, mais j'ai en tête un publique encore bien plus... élitiste. Disons un soir ou deux par semaine...


Riley haussa un sourcil suspicieux :

- Élitiste du genre...?
- Tu le sauras bien assez tôt. Le producteur d'un rhum extrêmement rare et réputé est dans la salle et je compte sur toi pour décrocher le contrat d'exclusivité que je désire en étant plus fabuleuse que jamais ce soir, tu m'entends ?! Je lui ai vanté tes charmes sans lui vanter pour autant notre petit secret je ne fais pas encore confiance à ce trou du cul bourré de fric pour l'inclure dans les activités clandestines de mon cabaret aussi vite. Mais il doit ressortir d'ici illusionné et surtout... satisfait.


Le sous entendu qui n'en était pas vraiment un, crispa Riley qui serra si fort son pinceau de maquillage entre ses doigts qu'elle manqua le briser.
En gros son boss voulait qu'elle fasse croire à ce type qu'il lui plaisait et il la lui offrait afin qu'elle lui soutire un contrat ? C'était tout ce qu'elle valait à présent ? Une patente de rhum...?

- Ou sinon ? Si je le fais pas ?

Il n'y avait pas d'argent en jeu cette fois après tout ! Il n'avait pas de moyen de pression sur elle, c'était même elle qui en avait un sur lui pour une fois ! Visiblement il ne voulait pas que ce producteur sache pour le cabaret donc si elle n'allait pas vers lui, son patron ne pourrait pas la forcer étant donné qu'elle n'avait pas été achetée. Ce soir elle n'avait pas affaire à un client "normal". Les "privilégiés" du lieu savaient pour la prostitution alors elle ne pouvait pas vraiment s'y soustraire. Ils avaient payé et voulaient leur du...  
Mais ce soir elle avait la chance de dire non ! Et bordel elle allait la saisir !  

- Sinon rien, enfin ! Pourquoi crois-tu qu'il y a toujours une menace...

Parce qu'elle le connaissait tiens ! Et sa mine faussement insurgée ne la trompait pas !

- Cela dit, si tu obtiens le contrat, dit-il en posant sa main un peu trop haut sur sa cuisse dont elle s'efforça de lui interdire l'accès, je te laisserai tranquille...

Le cœur de la jeune femme fit un bond dans sa poitrine. Il la laisserait tranquille ? Elle avait peur de comprendre... Le souffle court, Riley releva son regard incertain vers son patron dont le petite sourire plein de fierté qu'il affichait en coin lui confirma sa question.
Riley crut mourir sous la déperlance de ce fol espoir qui la submergea. Pour de vrai ? Il était sérieux ? Ça allait cesser ? Bon sang elle aurait pu pleurer !

- Tu as bien compris. Je ne te vendrai plus. Du moins après cette nuit que tu passeras avec lui.
- Pour... Pour de bon...?
- Ne pousse pas, Riley. Le temps que dureront les négociations et la signature du contrat sera déjà très bien.


Evidemment...
Elle ferma ses yeux afin de contenir l'élan de douleur et de déception qui la noya de l'intérieur et ne les rouvrit -  légèrement larmoyants - que lorsque son boss se redressa après avoir déposé un écœurant baiser sur sa joue :

- Je compte sur toi. Il sera assis à la table 2. Ne me déçoit pas ma petite perle...

Sale con...
Riley le regarda s'éloigner et disparaître, avant de réaliser qu'elle avant serré ses poings si forts qu'elle venait de s'en ouvrir les paumes... Elle grimaça en ouvrant ses doigts mais elle n'avait pas le temps de se soigner. C'était pas grand chose après tout.
Elle avait perdue un peu de son sourire avec tout ça, mais elle se força à se concentrer sur la perspective de ne pas avoir d'homme dans son lit pour les prochains jours. Elle devait réussir. Qui que fut la personne dans la salle à séduire, elle devait y arriver. Il le fallait...

Mais l'heure tournait ! Il était bientôt 21h et la salle se remplissait de plus en plus ! En coulisse l'ambiance était électrique ! C'était l'effervescence à l'approche du levé du rideau et tout le monde se pressait partout !
Une fois prête, la jolie blonde fila aux costumes, attrapa ses éventails à plumes et courut se mettre en place. Elle était la vedette du cabaret. La star incontestée du numéro d'ouverture qui faisait la réputation des lieux travers tout Hambourg ! Elle allait faire son entrée en scène par le plafond. Le numéro commençait en trombe !
Bien qu'elle ait le vertige, Riley escalada les échafaudages en prenant sur son courage comme chaque soir afin d'aller s'asseoir sur le trapèze pailleté d'une cage d'or qui à mesure qu'elle descendrait, s'ouvrirait afin de la laisser apparaître tel l'oiseau de paradis qu'elle était supposée être. Alors elle pourrait enchaîner ses acrobaties et commencer sa chanson, jusqu'à être déposée sur scène
pour mener sa revue endiablée et majestueuse.

- Mesdames et messieurs bonsoir ! entendit-elle le maître de cérémonie commencer à chauffer la salle.

C'était parti !


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Re: Le jardin secret a des ronces [Richard]
Dim 16 Fév 2020 - 19:31


RICHARD & LORNA

LE JARDIN SECRET A DES RONCES... -2019



Il a entendu parler d'un cabaret sur Hambourg où a lieu des activités pour le moins illégales. De la prostitution. Pas que ça l'intéresse véritablement mais il a décidé d'aller voir de ses propres yeux si c'est un fait avéré ou non. Et si c'est bel et bien le cas il avertira les autorités de ce qu'il se passe tout en prévenant le chef de l'établissement qu'il est au courant de ses magouilles douteuses. Richard aime que les choses soient en ordre et la prostitution c'est un truc qui le dégoûte surtout qu'il imagine fort bien que les filles qui se prostituent y sont forcées donc pour ainsi dire ça ne lui plaît pas du tout. Il songe un instant à Olivia son ex femme et premier amour de sa vie, se demandant comment elle va. Il l'a vue récemment avec sa famille et apparemment elle allait bien. Elle est actuellement au bras d'un homme friqué avec qui elle semble heureuse. Ledit homme ne semble pas très heureux que Richard continue d'être proche de Olivia ainsi que de sa famille mais il ne connait pas le passif de vie compliqué de Richard ainsi que son contexte avec sa famille de sang. Donc il ne peut pas comprendre pourquoi Richie est aussi fusionnel avec la famille de Olivia ni avec elle. Ces gens sont sa bouée d'encrage. Des gens auxquels il est très attaché et même s'il est regrettable qu'avec sa famille de sang ça soit parti en vrilles il n'en reste pas moins qu'il est attaché aux Enderson. Ils ont toujours été bienveillants à son égard donc il les respecte beaucoup.

Alors qu'il arrive au cabaret vêtu d'un costard noir il file s'installer à une table tandis que le show commence avec tout un tas de danseuses qui s'amusent sur scène dont une, une jolie blonde, qui chante. Il est curieux Richard et se demande si les jeunes femmes qui dansent et celle qui chante sont prostituées comme il en a entendu parler. Du coup il s'interroge. Les gens regardent ces filles beaucoup trop maquillées et trop peu vêtues à son goût avec une certaine perversion qui alerte Richard qui ne peut s'empêcher de se dire qu'il y a un sérieux problème ici. Que ça ne tourne réellement pas rond dans ce club. Visiblement ces histoires de prostitution dont il a entendu parler sont bel et bien fondées sur des faits réels et il n'aime vraiment pas ça. Après un moment il entend un homme assez grossier discuter à la table d'à côté avec un type qui semble bien riche. L'homme qui semble être le patron des lieux vante les mérites de la chanteuse au plumard si on ose dire. Richard grimace aussitôt se disant que c'est vraiment grave de dire et de faire des choses pareilles. L'homme en question semble enchanté par ce qu'il entend de la bouche du patron et Richard a comme une certaine envie de vomir tant tout ceci le dégoûte. Il trouve ça répugnant de vendre des femmes aussi jeunes que cette fille dans son propre intérêt. Et tout ça pour quoi ? Pour du fric évidemment. Donc oui c'est à vomir. Alors, tandis que Richard songe à cela il voit le patron se lever tandis que le show se termine. Richie se lève ayant les réponses à ses questions mais ça n'en est pas terminé pour autant. Il file donc vers le patron « Bonsoir. Pourrais-je m'entretenir avec la jeune chanteuse s'il vous plaît ? Je crois bien qu'elle me plaît. » Dit-il à l'homme répugnant face à lui tandis que celui-ci accepte aussitôt en conduisant Richard jusqu'aux loges où la jeune femme ainsi que d'autres sont installées. Il s'y rend donc tapant à la porte de la loge de la blonde tandis que le patron répugnant se tire. « Bonsoir. Je m'appelle Richard. Richie. Engleman. Je suis le patron d'un pub en ville. J'ai apprit ce que vous et vos collègues devez faire ici. Sachez que vous avez tout mon soutien et que je vais tout faire pour vous sortir de ce merdier. » Qu'il promet à la jeune femme. « J'imagine que vous y êtes forcée vous comme les autres n'est-ce pas ? » Il demande mal à l'aise...
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Re: Le jardin secret a des ronces [Richard]
Dim 1 Mar 2020 - 0:40


RICHARD & LORNA

LE JARDIN SECRET A DES RONCES...



L'Oiseau de Nuit était d'apparence un paradis sur terre. Un endroit où on se rendait pour rêver et oublier la monotonie d'un quotidien pour certains trop morne. Le cabaret n'avait rien d'une petite salle de spectacle de quartier. Il était grandiose de sa façade emblématique jusqu'à ses intérieurs. Tout avait été imaginé, pensé et créé pour en mettre plein les yeux et provoquer une évasion totale à quiconque le foulait de ses pieds.
Aucun détail n'était laissé au hasard et chaque détail en faisait sa perfection. La décoration luxueuse, feutrée et pittoresque impressionnait les plus grands du milieu car ici, le spectacle n'était pas que sur scène ! La salle elle-même était un décors en soi. Et à l'intérieur de cet écrin dépaysant, le service et les attentions des employés à l'égard des clients étaient à leur summum. Chaque personne venant ici devait se sentir privilégiée et exceptionnelle et c'était une chose à laquelle le maître des lieux veillait drastiquement ! Le moindre faux pas n'était pas toléré et chacun le savait bien que ce soir, une erreur de placement avait malgré tout était faite... Une erreur qui ferait découler bien des choses en temps et en heure...

En attendant, le personnel était fière et heureux de travailler ici. C'était un honneur et une fierté de participer à la renommée du cabaret prestigieux en apportant sa pierre à l'édifice ! C'était vrai pour tous. Tous à l'exception de Riley et des quatre autres filles qui connaissaient l'envers véritable du décors...
Chaque soir lorsque le rideau tombait, pour tous cela signifiait la fin de la journée et l'impatience d'être à demain pour recommencer. Mais pour la belle hannovrienne et ses 4 acolytes c'était une autre sorte de show qui commençait. Personne parmi tout le staff du cabaret n'était au courant de ce qui se passait pour elles après chaque représentation.
Le secret amer était jalousement gardé... Pour leurs collègues, elles avaient juste la chance de vivre entre les murs de l'Oiseau de Nuit et quoi de plus normal, étant donné qu'elles en étaient les étoiles et la lune...

Assise sur son trapèze, la vedette du show guettait le moment de son entrée, solidement agrippée. Elle n'était pas à l'aise dans les hauteurs mais elle savait que la peur qui faisait trembler ses mains et se crisper ses jambes allait disparaître dès que ce serait à elle d'entrer en scène.
Inspirant profondément, ses yeux fermés, Riley se concentra et savoura le frais de l'air tant qu'elle le pouvait encore car bientôt la chaleur des lumières de couleurs qui la suivrait l'en priverait jusqu'à la fin de la soirée !
Le maître de cérémonie termina son speech d'introduction, la musique démarra et le rideau se leva enfin sur les danseurs et les danseuses qui débutèrent leur show ! La jeune femme pouvait ressentir les tremblement de la scène où évoluaient ses collègues afin de préparer son arrivée ! La musique qui raisonnait en elle et excitait son adrénaline autant que celle du public qui ne parvenait plus à détacher ses yeux de la scène. Riley aimait ce moment où elle observait le monde mais où le monde ne la voyait pas.
Mais elle ne s'y laissa pas absorber trop longtemps ! C'était bientôt à elle ! Elle vérifia une dernière fois que tout était en place au niveau de son costume et fit signe au mécanicien de qui elle dépendait qu'elle était prête et que tout était okay. La cage d'or se referma alors sur elle et elle entra dans son univers de posésie...

Le mécanicien parla dans son micro et soudain, après l'explosion d'énergie au milieu des décors extraordinaires, le silence se fit sur scène au cœur d'une lueur bleutée où tous les oiseaux figés regardaient vers un faux ciel étoilé parsemé de quelques fumées.
Assise dans une pause d'une sensualité inhumaine, Riley demeura immobile le temps que la cage ne descende assez pour qu'elle soit visible de tous tandis que la musique reprenait. La mélodie se fit d'abord secrète, envoûtante telle un murmure, puis plus mystérieuse à mesure que la lumière venait caresser la silhouette de la jeune femme pour la révéler toute entière.
Elle commença à chanter, doucement, d'un timbre irréel, faisant voler un frisson délicieux à travers toute l'assemblé en haleine qui la contemplait, jusqu'à ce qu'enfin, la cage ne s'ouvre telle une fleur à cinq pétale et que Riley ne déploie sa magie depuis son trapèze sur lequel elle se mit à danser serrée dans son corset de lumière sur des notes de suite plus vive.
Elle avait beau avoir le vertige, perdue dans son univers elle ne le ressentait plus. Sa passion prenait le dessus. Ludwig la fit valser au dessus du public avec habileté. Elle tournait, volait, virevoltait, effleurait quelques têtes de ses plumes, jusqu'à ce qu'on ne la dépose sur la scène, récupérée par deux danseurs.

Avec grâce elle enchaîna son numéro chanté et dansé, avant de disparaître un instant derrière un voile d'eau pailleté de toute beauté. C'était le moment crucial ; changement de tenue sur scène ! L'oiseau de paradis s'effeuillait et dévoilait son corps ! Tout commençait vraiment maintenant ! Il fallait faire vite car tout était minutieusement chronométré ! Il ne fallait surtout pas casser le rythme du spectacle et faire en sorte que le tout soit fluide et à l'abri des regards sans toutefois paraitre trop long !
Les filles évoluaient autour d'elle et animaient la distraction de leurs éventails tandis que la costumière qui l'avait rejointe grâce à une trappe l'aidait à enfiler l'autre tenue et à se parer de sa coiffe démesurée. En moins d'une minute, c'était fait ! Riley se releva, traversa la cascade pailletée et réapparut dans une explosion de plumes et de couleurs, ondulant avec un érotisme poétique captivant et fascinant. Elle reprit sa chanson, mise en valeur au cœur du spectacle et de tous les performeurs. Elle se sentait tellement vivante ! C'était pour ça qu'elle existait ! Pour ces moments là où il n'y avait plus que du beau, de la magie et du rêve !

La représentation allait bon train. Tout le monde courrait en coulisse et se pressait dans tous les sens pour les changements de tenues, retouches maquillages etc. C'était l'effervescence comme chaque soir, mais tout était calé et se passait bien.
Debout près d'un miroir, Riley se faisait induire le corps de peinture dorée pour le dernier tableau qui forcément se voulait le plus spectaculaire, mais aussi le plus redouté en général par elle et les quatre autres "marchandises" du cabaret ; le don du collier...
Le patron entra en coulisses et donna ses instructions à chaque fille. Hasard ? Non tout était réglé comme du papier à musique ici... Mais l'illusion était comme tout en ces lieux : parfaite. La règle était simple et les codes clairs pour ceux au courant des activités clandestines du cabaret ; le rideau se levait, les filles dansaient, chantaient, paradaient. Les disponibles portaient toujours un ras de cou en strass. Si l'une d'elles retenait l'attention d'un client, un signe au patron suffisait. Cette dernière devait alors descendre de scène remettre son collier à celui qui serait son partenaire pour quelques minutes ou quelques heures selon la somme déboursée. Premier arrivé, premier servi.
Pour le public, on expliquait ce petit manège en annonçant au choix des danseuses les heureux gagnants, de places de spectacles offertes ou de rencontre en coulisse avec les danseuses... Riley elle, ne portait pas de collier. Elle n'en avait pas besoin. Elle était la star du show, la vedette du cabaret et elle, c'était aux enchères qu'elle se jouait. C'était au plus offrant et à payer comptant...

Ce soir, il ne donna pas de numéro de table à Riley qui aurait pu en pleurer de bonheur, mais alors qu'elle courrait se mettre en place pour la fin du show, il l'attrapa par le poignet et la retint un instant, lui faisant manquer un battement. Ah non ! Il n'allait pas changer d'avis quand même ! Il ne pouvait pas lui faire ça !

- Ne me le fais pas regretter.

La jeune femme soutint le regard de son employeur avant de lui arracher son bras afin de filer rejoindre les autres. Elle retourna sur scène pour le fameux tableau doré où tout, absolument tout sur scène n'était qu'or, de l'eau qui coulait, aux tenues, jusqu'aux décors, en passant par la peau des danseuses.
Quasiment nue au milieu de tous, lorsque Riley fut dévoilée, une pluie de paillette lui fut versée sur le corps, l'habillant des pieds à la tête d'une pellicule scintillante à couper le souffle qui soulignait chacune de ses courbes voluptueuses.
Alors qu'elle menait sa revue, elle put voir ses acolytes descendre dans la salle offrir leur collier ce qui la fit tiquer, mais elle fit de son mieux pour ne rien montrer de son trouble. Elle ne devait surtout pas commettre d'impair ce soir ! Show must go on ! Quoi qu'il arrive... C'était malheureux pour les filles, mais tant mieux pour elle... Pour autant elle n'oubliait pas ses consignes ; table numéro 2. Sur sa dernière note et son dernier pas de danse, elle lança une rose d'or juste devant l'homme qui se présenterait bientôt à elle sous le nom de Richard...

Le rideau tombé, la belle hannovrienne s'éclipsa comme à son habitude afin de se démaquiller et se laver. Elle ne se mêlait jamais vraiment au reste de la troupe. Elle ne se mêlait jamais vraiment à grand monde à vrai dire à part peut-être Petra qui était une des rares personnes ici avec qui elle partageait quelques moment de complicité parfois.
Un fois son corps lavé de toute cette peinture et de toutes ces paillettes, Riley s'enroula dans un peignoir de soie et reprit place face à son miroir histoire de se refaire une beauté pour l'homme qu'elle était en charge de séduire cette nuit...
Une nuit. Une seule se répétait-elle et elle aurait droit à un peu de répit. Elle devait tenir. Discrètement, elle ouvrit son tiroir histoire de vérifier qu'il lui restait de quoi rendre le moment plus... supportable en cas de besoin mais malheureusement elle se rendit compte qu'elle était presque à court de substance. Il faudrait qu'elle aille remédier à ça rapidement.
Depuis trois ans presque chaque nuit c'était la même rengaine. Elle devait se donner à celui qui se l'était offerte. Mais ce soir pour la première fois depuis ce qui lui paraissait être des lustres, elle avait presque hâte car au matin, elle ne s'appartiendrait qu'à elle durant un temps si tout se passait bien.  

Pour autant la jeune femme ne se doutait pas que cette soirée avait été un enchainement de malentendus ! Le producteur de rhum tant espéré par son patron n'avait pas été placé à la bonne table et c'était à un autre qu'elle avait donné sa rose. Une rose qui avait incité le maître des lieux à baisser sa garde et à amener le loup, ou plutôt le berger dans la bergerie...
Le secret des activités clandestines du cabaret était plus que bien gardé. Le propriétaire de l'Oiseau de Nuit n'accordait pas sa confiance facilement et lorsque sa langue se déliait quant à ses activités, c'était qu'il avait bien préparé son terrain et ses assurances en amont. Pourtant il avait commis un faux pas qui allait lui coûter cher ; accepter sur recommandation d'un fidèle un homme à la langue trop bien pendue qui avait laisser fuiter son plaisir d'avoir pu s'offrir la vedette de l'Oiseau de Nuit. Des mots insignifiants qui à certaines oreilles pouvaient pourtant faire mouche...
La prostitution n'était pas illégale en Allemagne. Mais elle était drastiquement régulée et clairement les activités du cabaret étaient loin d'être officielle !

- Bien entendu !

Le patron des lieux, un homme au charisme imposant et évident conduisit Richard jusqu'à la loge de Lorna, persuadé d'avoir affaire à son producteur de rhum en vue. Il était visiblement ravi que son petit plan fonctionne même si le malentendu perdurait entre lui et Richard.
Il pensait l'homme séduit par Riley, comme il lui avait ordonné de le faire alors c'est sans méfiance qu'il l'emmena en coulisse, puis jusqu'à sa loge :

- Riley ? Quelqu'un pour te voir ma petite perle ! minauda-t-il avant de prendre congé. Je vous laisse en très agréable compagnie monsieur.

La jeune femme inspira profondément et acheva de passer ses dessous avant de refermer son vêtement sur elle. Elle devait envoûter cet homme. Sa "liberté" en dépendait. Alors elle comptait bien y arriver.
Après un dernier regard dans le miroir, elle ajusta son rouge à lèvre et se leva afin d'aller ouvrir la porte. Elle fut d'abord troublée par le physique de l'homme qui lui faisait face. Il était indéniablement bel homme et avait cette espèce de... douceur dans ses yeux... Il semblait différent des autres ce qui un instant la perturba.
Elle s'écarta néanmoins pour le laisser :

- Monsieur ?
- Bonsoir. Je m'appelle Richard. Richie. Engleman. Je suis le patron d'un pub en ville.
- Oui, j'ai entendu parler de vous...
s'appuya-t-elle sensuellement à sa coiffeuse sans le quitter de ses grands yeux bleus en laissant son vêtement dénuder une épaule.

Faux. Elle avait entendu parler du rhum qu'il produisait et qu'elle devait obtenir rien de plus mais elle était dans son personnage pour une fois. Car en temps normal jamais elle ne faisait d'effort pour plaire à tous ces paons bourrés d'argent qui s'offraient son corps pour une heure ou pour une nuit...

- J'ai appris ce que vous et vos collègues devez faire ici.

Euh... Hein ?
Pour le coup la jeune femme tiqua et se redressa, l'observant avec une certaine méfiance. Comment ça il avait appris ce que elle et ses collègues devaient faire ici...?

- Vous voulez dire danser jusqu'à épuisement ? On en redemande ne vous inquiétez pas. tenta-t-elle d'humoriser.
- Sachez que fous avez tout mon soutien et que je vais tout faire pour vous sortir de ce merdier.

Ok là elle commençait à avoir chaud. De quoi il parlait putain ? Prise de court, Riley regarda autour d'elle avant de revenir sur Richard.

- J'imagine que vous y êtes forcée vous comme les autres, n'est-ce pas ?

Son souffle se fit court. Elle resserra son peignoir sur elle et se recomposa une contenance aussi vite qu'elle le put :

- Pardon mais j'ai du mal à comprendre ce dont vous parler monsieur Engl... ce nom imprononçable ! Richard... A quoi pensez-vous que nous sommes forcées au juste...?

Il fallait qu'elle détourne la conversation ! Qu'elle le détrompe sur ses suspicions si il en avait ! Bon sang mais comment c'était possible qu'il en aie ?! Tout était tellement bien rodé depuis tant de temps ! Elle devait rattraper le tir et vite ! Il ne savait pas dans quoi il se fourrait et pire, dans quelle situation il la mettait...



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Re: Le jardin secret a des ronces [Richard]
Ven 20 Mar 2020 - 15:28


RICHARD & LORNA

LE JARDIN SECRET A DES RONCES... -2019



Il y a des gens qui ont la langue bien pendue après avoir bu un petit peu plus que d'habitude. C'est le cas d'un de ses clients qui, après avoir un peu trop picolé, a raconté à Richie qu'il allait dans un Cabaret nommé l'Oiseau de Nuit sur Hambourg et qu'il se tapait les prostituées de là-bas. Choqué et dégoûté par les aveux de client et ami Richie n'a pas eu d'autres choix que de s'y rendre. Que la prostitution soit tolérée en Allemagne est une chose mais il doute fortement que la façon dont la prostitution a lieu dans cet endroit soit très légale.... Et puis ça l'emmerde, le droit des femmes on en parle ? Alors attention Engleman n'est pas féministe mais il y a quand même des limites. Les femmes qui font ça en sont elles forcées ou bien elles font ça en connaissance de cause et en étant pleinement consentantes ? Richie en doute sincèrement c'est pourquoi il décide de s'y rendre.

A peine arrivé il est ébloui par la beauté du lieu et bientôt le show commence sur scène. Une blondinette dénudée lui envoie une rose à un moment donné et il craint bien fort qu'elle tente de le séduire. Pas de chance pour elle Richard est très amoureux de son meilleur ami depuis de nombreuses années donc même après ce lancé de rose elle n'a aucune chance avec lui et puis merde... C'est une gamine donc certainement pas une proie envisageable pour lui. Puis de toute façon il a tendance à préférer le sexe avec un homme plutôt qu'avec une femme. Question de goût on va dire. Mais pour l'heure le brun finit par aller voir le gérant du cabaret lui demandant ainsi à rencontrer la blonde tout à l'heure et il accepte avec plaisir. Ils vont donc ensemble jusqu'aux coulisses et l'homme qui doit prendre Richard pour quelqu'un d'autre le laisse en bonne compagnie. Richie se faufile à l'intérieur pénétrant dans la loge de la blonde "Monsieur ?" Il lui sourit constatant son petit accent qui n'a rien de l'accent hambourgeois. Il se présente donc à elle "Oui, j'ai entendu parler de vous..." Il sourit en acquiesçant satisfait du succès de son club. Il lui parle alors de la raison de sa visite en ces lieux aujourd'hui. "Vous voulez dire danser jusqu'à épuisement ? On en redemande ne vous inquiétez pas." Il penche la tête sur le côté pas convaincu par cette réponse. Il lui dit donc qu'il la soutient elle ainsi que ses collègues et qu'il va tenter de les sortir de cet Enfer puis il finit par lui demander si elles y sont forcées ce qui est le but de sa visite ici "Pardon mais j'ai du mal à comprendre ce dont vous parler monsieur Engl..." Il sourit voyant bien qu'elle bug sur son nom "Richard... A quoi pensez-vous que nous sommes forcées au juste...?" Pour le coup son sourire disparaît laissant place à une fine grimace blasée « A de la prostitution. J'ai eu vent de ceci. Donc je voulais voir si c'était vrai ou non. Et vu combien vous semblez contrariée j'en conclu que ce que j'ai entendu est vrai. N'est-ce pas ? » Dit-il en la scrutant. « Vous voulez m'en dire plus ? Vous avez besoin de parler ? » Qu'il propose en la fixant...
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gare à la crise de la quarantaine
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Re: Le jardin secret a des ronces [Richard]
Sam 21 Mar 2020 - 4:24


RICHARD & LORNA

LE JARDIN SECRET A DES RONCES...



Lorna ne se dit pas que quelque chose n'allait pas lorsque Richard entra. Elle ne se dit pas que la douceur dans son regard était étrange, pas plus que le fait qu'il ne la dévisage pas tel un bout de viande qu'il était prêt à savourer après 15 jours de pénitence. Et pour cause pour une fois, il n'était pas un "client" comme les autres. Il n'avait savait pas ce qui se passait ici et il n'avait pas enchérit de façon acharnée auprès du propriétaire des lieux afin de parvenir à l'obtenir...
Il allait profiter de son corps oui, puisque c'était ce qu'on attendait d'elle. Elle devait... comment il avait dit déjà ? ah oui ; l'illusionner et le satisfaire... Car c'était bien connu, les hommes dépensaient toujours pour plaire à une femme. Lorna devait l'inciter à payer pour lui plaire. En échange de quoi, si elle réussissait, elle gagnerait un peu de tranquillité ce qu'elle souhaitait désespérément. Que tout ça cesse ! Au moins pour un temps...
Mais tout cela bien sûr, Richard l'ignorait. Peut-être plus tard son patron le mettrait-il dans la confidence des activités clandestines du cabaret mais en attendant elle devait l'amadouer et lui donner envie d'investir dans l'affaire en le séduisant.
C'était étrange pour elle d'adopter ce comportement. Sur scène, Lorna savait être sensuelle et désirable mais derrière le rideau de velours c'était très différent. Elle restait belle bien sûr mais elle ne faisait jamais en sorte de plaire à quiconque. Elle était déjà bien assez sollicitée comme ça chaque soir pour vouloir leur donner envie de revenir... Très souvent afin de mieux supporter la nuit qui se dessinait pour elle entre les bras de ces hommes qu'ils fussent des inconnus ou des habitués, elle se droguait.
Jamais en grande quantité. Elle avait déjà été forcée de vendre ce genre de trucs par le passé alors elle savait parfaitement les dégâts que ça pouvait engendré sur le corps autant que l'esprit mais bien qu'elle s'était jurée de ne pas y toucher, elle n'avait pas eu le choix... Ou si mais elle n'avait vu que cette option là pour l'aider à tout supporter.
Un quart de cachet rien de plus. Un demi lorsque vraiment elle se sentait prête à craquer et que ça devenait vraiment trop dur mais dans l'ensemble elle parvenait à se raisonner afin de ne pas en abuser. Une fois elle avait regardé la plaquette en se disant qu'elle pouvait simplement tout avaler et que ce serait terminé, mais elle avait frémi avant de la lancer au fond d'un tiroir. Jamais de la vie ! Elle était une battante elle l'avait toujours été et elle ne ploierait pas comme ça !
Non elle prenait juste ce qu'il lui fallait pour s'évader... Juste assez de substance pour endormir ses sens et permettre à ses pensées de s'envoler vers un ailleurs hors d'attente... Le matin était toujours difficile car une fois les effets de la drogue dissipé, Lorna gardait malgré tout le souvenir de ces hommes sur son corps que ce fut leur semence autant que le souvenir de leur touché, la marque de leurs ongles ou de leurs lèvres... Il n'y avait pas de remède pour ça malheureusement et c'était pourtant au final ce qui la blessait peut-être le plus. Qu'importe combien de temps elle restait sous la douche et frottait son corps à s'en arracher la peau, d'une certaines façon tous restaient encrés en elle, croulant sous son derme. C'était comme si chacun la marquait au fer rouge et qu'aucun baume, pas même le temps n'était assez fort pour en effacer les stigmates. Richard en serait un de plus, mais différent. Dans d'autres circonstances, elle aurait presque pu apprécier la douceur du regard de cet homme.
Presque...

Mais il la troubla. Il parlait de soutien, de la sortir de ce "merdier", son visage légèrement tendu et une curieuse tension émanant de sa large silhouette. Il parlait d'être forcée comme les autres... C'était bizarre. Elle aurait juré que... qu'il savait ? Non ça c'était impossible. Personne ne savait. Son boss mettait un point d'honneur à la discrétion quant à ce qui se passait ici et en faisait entrer dans la combine que des gens très fortunés à qui il faisait totalement confiance quant à leur discrétion. Enfin confiance... C'était un bien grand mot. En vérité il leur faisait confiance dans la mesure où le fait qu'ils fréquentent le cabaret et s'offrent les filles leur nuiraient assez pour ne pas vouloir en parler. Le business était bien rodé. Il mettait toujours du temps faire entrer un nouveau venu dans le cercle. Il fallait être l'ami d'un très bon "ami" ou entrer dans ses très bonnes grâces auquel cas il évaluait les risques et avantage avant de décider quoique ce soit. Alors non Richard ne devait pas savoir. Pas déjà du moins !
Et si c'était le cas... pourquoi lui proposerait-il de l'aider ? Ca n'avait aucun sens. Les hommes qui payaient pour elles ne voulaient pas l'aider ! Jamais. Ils la voulaient elle. La chaleur de ses cuisses et la volupté de ses formes. Ils la voulaient à eux. Son bien à elle n'était jamais en question...
La jolie hannovrienne essaya donc au mieux de feindre l'incompréhension et de lui demander plus clairement de quoi il parlait. Car encore une fois, elle était persuadée que son pressentiment était idiot et si il s'avérait juste, elle devrait absolument faire en sorte de lui faire croire qu'il se trompait ! Autrement elle ne donnait pas cher de sa peau une fois qu'il quitterait les lieux...

- A de la prostitution.

Oh putain ! Lorna cligna des yeux et déglutit péniblement tout en resserrant plus fort son peignoir sur ses formes, son ventre soudain noué. Elle le dévisagea, hébétée comme si elle était en train de tomber dans un gigantesque trou sans fond.

- Euh... Q...quoi ?
- J'ai eu vent de ceci. Donc je voulais voir si c'était vrai ou non.


Son cœur s'accéléra son fort et si vite dans sa poitrine qu'elle ne put rester assise. La jeune femme se leva précipitamment et tourna le dos à Richard le temps de réfléchir à toute vitesse, assaillie de mille questions et réflexions.
Qu'était-elle supposée faire ?! Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire ?!

- Donc je voulais voir si c'était vrai ou non, continua-t-il alors qu'elle se retournait vers lui, visiblement inquiète. Et vu combien vous semblez contrariée j'en conclue que ce que j'ai entendu est vrai. N'est-ce pas ?

Lorna était coite devant Richard, incapable de bouger ou de dire quoique ce soit. Elle n'était clairement pas prête pour être confrontée à une situation pareille et tout ce qu'elle avait en tête, c'était la raclé qu'elle risquait de se prendre si jamais ce qui était en train de se dire dans cette pièce revenait aux oreilles de son boss.
Sa panique grandissant à cette idée, elle œilla nerveusement vers la porte close de sa loge qu'elle craignait de voir s'ouvrir d'un instant à l'autre.

- Vous avez voulez m'en dire plus ? Vous avez besoin de parler ?

La jolie blonde était plutôt une force de la nature dans son genre étant donné tout ce qu'elle avait traversé depuis sa naissance, pourtant là elle se sentait si acculée qu'elle avait une vulnérabilité palpable et ébranlante dans son regard vert.

- C'est faux je sais pas qui vous a dit que...

Bon sang c'était sa voix qui était aussi chevrotante ?! Et pourquoi elle voyait trouble tout à coup ? Pourquoi sa gorge était-elle si nouée ?
Désemparée, elle regarda autour d'elle... Bon sang est-ce qu'elle pouvait vraiment nier ? Elle était nue sous un peignoir de soie et il y avait du champagne posé sur une tablette près d'un lit... Aucune loge d'artiste n'avait un lit ! Cette pièce, autant que le bâtiment de l'Oiseau de Nuit lui-même, était une ode à la sensualité et à la luxure. Ce n'était pas sa vraie chambre ici... Ce n'était pas sa vraie loge de préparation avant de monter sur scène non plus... Non ici, c'était un mise en scène. De quoi donner l'illusion à ceux qui payaient pour elle qu'ils étaient au cœur de l'écrin de sa vie d'artiste. Tout était là pour ça ; les lumières, les drapés, la coiffeuse garnie de maquillages et produits de beauté présents pour laisser fleurir l'imagination. Un tube de rouge à lèvre ouvert par exemple histoire de laisser l'imagination de ses messieurs dévier. Elle avait peint ses jolies lèvres pulpeuses avec. Elle s'était faite belle ici pour eux... Il y avait aussi quelques costumes ça et là disposés comme si ils avaient été retirés et laissé négligemment. Oui tout était fait pour stimuler le désir et plonger le client dans un songe éveillé.
Lorsque les yeux craintifs de Lorna revinrent sur Richard, elle vit bien qu'il n'était pas dupe. Qu'elle aurait beau nier, il avait compris et que si il avait eu le moindre doute, clairement elle les avait dissipé tant il l'avait prise de court.

- Vous devez rien dire. Je vous en supplie si jamais il sait que vous savez...! Si vous voulez m'aider comme vous l'avez dit vendez lui juste votre rhum. Si vous faites ça, j'aurai plus à...

Provisoirement mais ça il n'était pas obligé de le savoir...
Sauf que voilà, Richard n'était pas le producteur de rhum en question avec qui elle était supposée être... Ce qui risquait doublement de poser problème !


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