Sultan, quel nom prestigieuse, quel nom plein d’un passé glorieux, un nom emprunt de reconnaissance et de capacité de commandement, qui sonne comme l’armée, la guerre, le soldat. Pour un shar-pei, ça rend le nom quelque peu ridicule. Mais bon Alan n’avait pas choisi le nom du chien, sa belle-sœur l’avait fait avant lui, avant de lui donner le chien qu’il l’accompagne désormais. Mais si le nom n’avait rien de glorieux pour Alan, cela prend tout son sens pour lui dans la situation présente. Si le chien était content d’aller voir le vétérinaire en sachant qu’il passerait un petit moment avec son pote dogue allemand. Pour son maître, c’était tout le contraire.
"-La semaine dernière, tu cours après un écureuil et tu te tapes dans la barrière. Avant-hier, tu décides de renifler un hérisson et tu as le nez blessé. Hier, tu décides de lécher une converse et tu te coupes la langue. Et aujourd’hui, tu as glissé ton nez dans je ne sais quel buisson et tu te retrouves avec les yeux qui pleurent, rougis et à demi-fermés. Tu m’auras tout fait, c’est quoi la prochaine fois ? Tu vas rentrer dans un pressing et revenir tout déplissé ?"
Le chien regarde son maître avec un mélange d’incompréhension et de joie, ne se doutant même pas de son exaspération. L’écrivain soupire, impossible d’atteindre l’animal, d’aller au-delà de sa loyauté et de l’amour qu’il porte à l’humain. Arrivé tous deux devant la clinique, ils entrent et Alan s’entretient avec la secrétaire médicale.
"Alan Scott, pour Sultan. Oui je sais, encore. D’accord j’attends le docteur."
L’écrivain n’attend pas longtemps et il se lève en serrant la main de la vétérinaire.
"Bonjour, docteur. Sultan a joué les explorateurs et est revenu ainsi."
Il suit alors la médecin des animaux dans son cabinet, attend d’avoir le diagnostic.