Bienvenue




Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le Bundle Lot 6 Boosters Fable ...
Voir le deal

Partagez
 

 What are you doing here?!

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
gare à la crise de la quarantaine
Invité
avatar
Invité
What are you doing here?!  Empty
What are you doing here?!
Mar 18 Juin 2019 - 15:30
What are you doing here?!

Je pousse un carton qui repose sur le sol de mon appartement depuis mon arrivée dans l’espoir de retrouver le pinceau bien spécifique que je cherche depuis plus d’une dizaine de minutes. J’aurai du écouter ma mère qui m’avait conseillé de ranger méthodiquement mes cartons pour ensuite les défaire dès mon arrivée à Hambourg… Mais non, j’ai toujours été têtue et je ne vois pas pourquoi mon déménagement aurait échappé à cette règle.

Alors que je sors d’un carton un énième objet non-identifié, j’abandonne et me repose quelques instants le dos contre le mur. Impossible de terminer la peinture sur laquelle je travaille depuis le début de la journée à cause d’un foutu pinceau perdu et j’essaye de contenir mes larmes de frustration.  C’est sûrement la fatigue qui me pousse à agir de la sorte. J’arrivai dans une ville inconnue, sans repère, obligée de parler une langue que je parlais certes couramment mais que je n’avais pas pratiquée depuis des mois. Oui, c’était une expérience fatigante qui pousserait n’importe qui au bord du gouffre. Cependant mon mal de cœur me rappelle que ce n’est pas que ça qui me donne envie de pleurer après un inconvénient si commun. L’absence d’Anthéa y joue beaucoup et je ne peux pas le nier, qu’importe ce que dévoile les pots de peintures étalés un peu partout sur le sol de ma chambre que j’ai recouvert d’une bâche.

Ma mère me demanderait sûrement de me relever, de me recoiffer et de retirer cette combinaison couverte de peinture. Elle me dirait de ranger un peu, qu’on ne peut pas se sentir bien dans un endroit si désorganisé… Elle a peut être raison après tout, car ça ne me fait pas du bien de chercher pendant des heures dans des cartons pas organisés des affaires que j’aurai du ranger dès ma première semaine à Hambourg mais maintenant c’est trop tard et c’est le dernier de mes soucis.

 Ne pas avoir croiser Anthéa depuis mon arrivée à Hambourg avait été en même temps une bénédiction et un malheur. Je rêvais d’envie de la revoir, qu’on s’explique, que peut être tout redevienne comme avant… Mais en même temps, je n’ai aucune idée de la façon dont je réagirai si je la croisai par hasard dans Hambourg. Que lui dire ? Que faire ? Hurler ou bien fondre en larmes ? Lui dire que je l’aime toujours et que je l’attends ? Je suis tombée amoureuse d’Anthéa en partie car elle ne se compliquait pas la vie et que notre amour sonnait juste, pas compliqué, spontané, tellement doux que je n’imaginais pas la possibilité que la tristesse se réinstalle dans ma vie si soudainement. Et maintenant, rien n’est simple et à chaque décision prise le tableau semble se complexifier.

Mes yeux dérivent vers l’horloge que j’ai accroché au mur. Elle affiche 17h et dans une heure et demi, je dois assister à ma première réunion LGBT+ à Hambourg. J’ai hâte, l’envie de sortir de cette appartement que j’ai trop peu quitter en journée me titille de plus en plus depuis le début de la semaine. Si j’ai eu le temps en 3 semaines de découvrir la vie nocturne d’Hambourg, je n’avais pas souvent vu la ville animée par les bons citoyens que l’on croise en journée. Et non, ce n’est sûrement pas la meilleure façon de trouver Anthéa… Mais je ne peux m’empêcher de fuir cette rencontre en même temps que je m’y accroche comme un naufragé à la mer. Anthéa est là, dans mes pensées, de jour comme de nuit. Dans mes peintures, dans le journal télévisé jusqu ‘à dans les nouilles chinoises que je commande des souvenirs d’Anthéa traîne et me rappelle constamment ce que j’ai perdu.

Le pinceau est loin de mes préoccupations quand je décide de me lever pour rejoindre ma douche, je suis couverte de peinture et mes cheveux ont aussi souffert de ma séance de travail. La réunion me permettra de me changer les idées, Anthéa ne s’était jamais vraiment engagé pour la cause LGBT+ donc je ne risquai pas vraiment de la croiser là. De plus, me concentrer sur l’organisation de la Pride d’août m’aidera à garder mes pensées loin de mes problèmes personnelles. C’est une des membres de l’association rencontrée dans un bar gay d’Hambourg qui a réussi à me convaincre de me déplacer pour assister à une des dernières réunions de l’année avant les vacances d’été. Il me reste un peu plus d’une heure pour me préparer pour rejoindre la salle où ça se déroulera, si j’ai bien compris c’est à une demi-heure de chez moi… Mais je ne suis jamais sûre, mon sens d’orientation à Hambourg est limité à mon manque de connaissance de la ville. Je m’enferme dans la salle de bain avant de retirer ma combinaison pleine de peinture, ma peau n’a pas échappé au massacre et j’allume les jets d’eau de ma douche pour faire partir les dernières traces de peinture.
Il est 17h passé et Anthéa avait l’habitude de rentrer dans notre appartement un tout petit peu plus tard pour partager avec moi des pâtisseries qu’elle avait acheté sur la route en rentrant du boulot. J’avais l’habitude de me doucher à cette heure-là, juste avant qu’elle ne rentre. Je me rappelle parfaitement des gâteaux aux chocolats qu’elle ramenait dans notre appartement qu’on partageait devant des mauvaises émissions de télé-réalités alors que je me laissais entourée par son parfum quand nos jambes s’entrelaçaient. Je souris à ce souvenir et laisse l’eau couler sur ma peau un peu plus longtemps que nécessaire pour m’accrocher à ces pensées. Mais je suis bien obligée de sortir de la douche et devant le miroir, le sentiment d’abandon revient. Une question, une seule en boucle : Pourquoi est-ce qu’elle est partie ? Est-ce que je ne suis pas assez ?

Avec un peu de chances, les quelques membres de l’association accepteront de prolonger la soirée dans des bars d’Hambourg. Je n’aime pas rester seule en soirée, surtout en ce moment. Une combinaison rouge pour me vêtir, il me faut un peu plus que 20 minutes pour venir à bout de mes cheveux avant d’attraper mes clefs et mon sac. Direction la réunion, je serai un peu en avance et tant mieux. Je n’aime pas trop arriver en retard.

Je finis par sortir mon téléphone de ma poche pour utiliser le GPS au bout d’un bon quart d’heure de marche dans les rues d’Hambourg et il ne me faut que quelques minutes de plus pour trouver l’endroit, une porte simple où une affiche indique la tenue de permanence LGBT+ et de réunion régulière. Je prépare mon plus beau sourire en poussant la porte, dans la pièce il y a déjà 3 personnes qui discutent tranquillement.

« Bonjour ! » Je commence, reconnaissant de face la fille qui m’a présentée l’association il y a de cela quelques jours. Elle se retourne immédiatement et me fait un grand sourire avant de se rapprocher de moi.

« Daliah ! » S’exclame t’elle alors qu’elle est à ma hauteur pour me prendre dans ses bras. Je lui souris et lui rend son embrassade alors qu’elle ne tarde pas à m’entraîner vers le petit groupe qui a continué de discuter. Je distingue, de là où je suis avec mes yeux qui ont du mal à voir à cause de l’obscurité, deux personnes de dos et une autre de face.

Et c’est là que je la reconnais, sa silhouette, alors que je ne suis plus qu’à quelques mètres d’elle. Elle est de dos, ses cheveux bruns tombent le long de ses épaules et je ne sais pas si j’ai envie de hurler ou de pleurer quand elle se retourne et qu’elle perd quelques secondes son sourire en me voyant.
Anthéa est là, elle n’a pas changé depuis la dernière fois que je l’ai vu. La seule différence c’est que depuis elle m’a abandonnée.
Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
gare à la crise de la quarantaine
Invité
avatar
Invité
What are you doing here?!  Empty
Re: What are you doing here?!
Ven 21 Juin 2019 - 16:39

WHAT ARE YOU DOING HERE ?

Ma première réunion LGTB+, j’y avais été invitée par Alexandra, la meilleure amie de ma sœur Pippa. Depuis mon retour à Hambourg, je voulais militer pour la cause mais j’avais des réticences parce que je ne savais pas trop ce que cela impliquait. Je n’avais jamais été attirée par une femme avant Daliah ou plutôt, je n’avais jamais sauté le pas de vivre une relation avec une femme, ni même une relation d’un soir ni même un simple baiser… Alors, en partant, je n’aurais jamais cru devoir expliquer à ma famille qu’à présent, je savais que j’étais bisexuelle. Mes parents viennent d’une famille bourgeoise, je les vois mal accepter avec un grand sourire mes tendances sexuelles. Quant à mes deux grandes sœurs, je n’étais pas vraiment sûre non plus. Pippa ne serait pas contre, sa meilleure amie militant avec nous mais Antonia, elle est encore de la vieille école aussi comme nos parents. Bref, je m’étais lancée parce qu’aujourd’hui, cette cause me tenait à cœur. En couple pendant un an avec une femme, j’avais dû faire face de temps en temps à des remarques déplacées quand nous nous promenions dans les rues de Copenhague. Même si les Danois étaient plus tolérants que d’autres membres de l’union européenne, il ne restait pas moins que la discrimination sexuelle était encore de mise chez certaines personnes.

Je pousse la porte de la salle où se tiennent les réunions habituellement et je m’engouffre à l’intérieur où Alexandra est déjà présente. Je suis là bien à l’avance, j’avais peur de rater le début et d’arriver comme un cheveu dans la soupe. Mais j’ai eu la frousse de ne trouver personne que je ne connaissais mais ce ne fut pas le cas, Alex était bien là. Je suis en pleine conversation quand j’entends un petit bonjour au loin, je ne reconnais pas sa voix et je ne me doute pas encore de ce qui va m’arriver. Il me semble entendre quelqu’un prononcer son nom, ce nom que j’ai tant murmuré… Mais, je dois me faire des idées, voilà ce que je me dis, je ne pensais pas que la femme que j’aimais m’avait suivie jusqu’à Hambourg, pas une seule seconde je n’aurais pu croire cela possible.

Puis, je me retourne et je la redécouvre, cette femme qui m’avait fait chavirer le cœur lors d’un vernissage de galerie d’art, cette femme sublime qui l’était encore plus que dans mon souvenir. Daliah était en face de moi, en chair et en os, dans une magnifique combinaison rouge qui me rappelait rapidement des souvenirs heureux. Jamais je n’avais été aussi heureuse qu’auprès de cette femme, l’amour était si simple avec elle, sans complication, sans problème, les choses coulaient de source sans effort. Nous étions faites pour être ensemble… Et pourtant, je l’avais abandonnée et je ne savais pas quoi lui dire. Mon sourire s’évanouit quelques secondes, le temps de me rendre compte que j’allais devoir m’expliquer. Une fois de plus, j’avais fui ma vie et une fois de plus, il fallait que je m’excuse. Je l’avais fait à de nombreuses personnes en revenant à Hambourg et je n’avais pas encore fait le tour. Maintenant, Daliah ici, il fallait que je m’excuse. Parce que j’étais partie comme une voleuse, la laissant sans explication parce ces explications allaient lui faire du mal et je ne voulais pas voir son visage décomposé… Je connaissais les problèmes qu’elle avait eus avant de me connaître et je n’y avais pas pensé quand je l’avais quittée….

« Daliah ? Qu’est… ! »

Je n’arrive pas à terminer ma phrase, je la prends doucement par le bras parce que je ne veux pas devoir tout explique devant autant de monde, j’avais besoin d’intimité. Ce contact me fait frissonner, des souvenirs me remontent en tête et je suis plongée par le bien-être qu’elle me procurait.

« Je suis désolée, je … ! »

Je ne termine pas ma phrase, je ne sais pas quoi lui dire de plus…

« Je suis désolée ! »

Je termine en lâchant son bras et en sentant les larmes me monter aux yeux. Mais, je dois rester forte parce que je n’ai pas le droit de craquer alors que je suis la méchante de l’histoire….

:copyright: nightgaunt
Revenir en haut Aller en bas
gare à la crise de la quarantaine
Invité
avatar
Invité
What are you doing here?!  Empty
Re: What are you doing here?!
Ven 21 Juin 2019 - 18:11
What are you doing here?!


Elle ne comprend Anthéa ce que je fais là alors que je suis pétrifiée quand elle approche vers moi. Moi qui pensait me transformer en lionne en colère quand elle réapparaitrait dans ma vie, je suis réduite à une pauvre statue qui n’a jamais appris à parler. Je sais que les quelques membres de l’association nous regardent et je n’ose imaginer ce qu’ils sont en train de penser. Qu’importe. Ce qui compte c’est qu’Anthéa est là et que tous les souvenirs remontent à la surface alors qu’elle me parle. Elle ne finit pas sa phrase, elle semble tout aussi perdu que moi alors que peut être elle réalise ce qu’elle m’a fait subir pendant ces longs mois. Elle attrape mon bras pour me tirer plus loin car elle ne veut pas faire de scènes devant les autres. Je comprends et les mots se bousculent dans ma tête alors qu’elle cherche un endroit calme.

Oui, j’existe encore. C’est la première chose que j’ai envie de lui dire mais je me mord la joue pour taire les mots qui blessent. J’ai peur qu’elle disparaisse de nouveau, qu’elle n’essaye même pas de s’expliquer et qu’elle parte encore. On dit souvent que l’on ne se rend jamais compte à quel point quelqu’un nous est nécessaire jusqu’à ce que cette personne disparaisse.  Cependant, c’est quand je me retrouve devant les grands yeux surpris et apeuré d’Anthéa que je réalise à quel point j’ai besoin d’elle dans ma vie pour fonctionner normalement. Notre routine me revient, la façon dont je me levais tôt le matin pour lancer la cafetière alors que je préfère largement rester au lit, la manière qu’elle avait de me tenir contre elle quand nous dormions ensemble… Nos fous-rires, nos courses dans Copenhague, l’air de la mer et nos pieds dans l’eau glacé. Nos premiers week-ends, nos premiers repas… Comment ai-je pu retrouver un train de vie ordinaire après avoir perdu autant d’habitudes en si peu de temps ? Non, la véritable question me pend aux lèvres. Est-ce que j’ai vraiment retrouver un train de vie ordinaire après le départ d’Anthéa ? Mon déménagement à Hambourg, les cartons remplis qui ne désemplissent pas depuis 1 mois, la solitude, les larmes qui me serrent la gorge et qui m’empêchent de parler en ce moment-même sont des preuves qu’après sa disparition je n’avais plu était qu’une pâle copie de moi-même.

Je n’arrive pas à parler et pour la première fois depuis des mois, Anthéa me facilite la vie en prenant la parole en première. Elle serre toujours mon bras dans sa main et je ne peux m’empêcher d’apprécier ce contact tout en me rendant compte à quel point j’ai l’air pathétique à cet instant.

« Je suis désolée… Je » Elle est perdue Anthéa et même si je n’avais pas partagé sa vie pendant des mois, j’aurai pu le deviner. Elle ne sait pas où se mettre, elle ne sait pas où regarder. Elle ne finit pas ses phrases et répète des excuses. Moi qui attendait une explication claire, je me retrouve à la voir retenir ses larmes. Et ça me fait mal car je l’aime encore. J’aimerai lui donner une chance de s’expliquer… Lui donner une chance de réparer ce qu’elle a cassé. Nous étions bonnes l’une pour l’autre dans le passé… Pourquoi faudrait-il compliquer les choses ?

Elle lâche mon bras et j’essaye de reprendre un peu de contenance alors que le silence tombe autour de nous. Les larmes ont déjà mouillées mes joues depuis de longues minutes alors que je reconnais l’air qu’elle prend pour essayer de cacher ses larmes et sa tristesse. Je la connais trop bien pour supporter cette situation alors que je sors de ma poche un mouchoir pour essuyer mon visage. Je renifle et trouve enfin le courage de prendre la parole.

« Anthéa, pleures pas s'il te plaît. On peut toujours prendre un café et s’expliquer quand on sera calmées si tu veux. Mais pleures pas, c'est déjà assez difficile comme ça. »

Et ma dernière phrase est un murmure car j'ai peur que ma voix ne se casse si j'essaye de hausser un peu le ton. N'importe qui serait sûrement dégoutté de la tendresse qui existe encore dans ma voix quand je dis son prénom mais je ne peux m'en empêcher. Anthéa est Anthéa et j'ai l'impression ne jamais pouvoir guérir d'elle.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
gare à la crise de la quarantaine
Invité
avatar
Invité
What are you doing here?!  Empty
Re: What are you doing here?!
Mer 17 Juil 2019 - 15:11

WHAT ARE YOU DOING HERE ?

Qu’est-ce qu’elle fait là ? Je ne cesse de me poser la question parce que je ne suis pas prête à lui faire des excuses. Ce n’est pas qu’elle n’en mérite pas, justement, elle en mérite de très bonnes et surprise comme je le suis, je ne suis pas préparée à lui faire les excuses qu’elle mérite. Je l’ai trahie, je suis partie sans dire un mot parce que je lui aurai brisé le cœur et ça, ça me rend malade. En même temps, partir sans dire un mot n’allait certainement pas la préserver d’un cœur brisé. Où avais-je eu la tête quand j’avais décidé de la quitter pour retrouver un autre homme ? Un homme dont elle ne connaissait pas l’existence, je ne lui en avais jamais parlé. S’il y avait bien une seule chose dont je ne lui avais pas parlé, c’était la véritable raison de mon départ d’Hamburg pour Copenhague. Je lui avais bien parlé de mes problèmes récents, de ce que je ressentais, de mon envie de me recentrer sur ce qui comptait vraiment pour moi. Par contre, j’avais omis de parler de mon errance amoureuse parce que je voulais oublier et que je ne voyais pas l’intérêt de troubler notre relation si parfaite. Parce que la perfection, je l’avais vécue avec Daliah, elle avait été la femme parfaite pour moi. Elle m’avait fait tout oublier et surtout, je revivais avec elle, je me sentais vivante et pleine de joie. Elle m’avait fait connaître tant de choses que je m’étais interdites jusqu’à présent et j’étais libre, à ses côtés, j’étais libre…

Et j’avais foutu tout ça en l’air pour rien du tout, ou plutôt pour devenir la maîtresse d’un homme marié, tout homme qu’il était et que j’aimais, je n’avais jamais voulu l’avoir dans ces conditions. A nouveau, j’étais mal et me sentais coupable, j’étais à nouveau pas bien dans mon corps et ma tête. En réalité, je pourrais même croire que me retrouver à Hamburg était mauvais pour moi, que ma vie à Copenhague était salutaire et que je devais y retourner… Peut-être aurais-je dû le faire depuis longtemps mais mes sœurs et surtout mes amis n’avaient vraiment manqué et je m’en rendais compte à présent que j’étais de retour. Seuls mes proches me retenaient encore dans cette ville, ville qui était destructrice pour moi…

Nouveau coup de théâtre, Daliah était venue jusqu’à Hamburg et il était difficile de croire qu’elle n’était pas venue ici pour moi… J’étais abasourdie et surtout, mal à l’aise parce que mes excuses feraient pâles figures. Je n’en avais pas en fait, je l’avais humiliée en la laissant sans dire un mot alors que tout allait bien pour nous. Elle ne pouvait décemment pas accepter mes excuses et pourtant, je lui en fis tout en l’éloignant des autres membres de l’association. Je n’avais pas envie que l’on soit l’attraction du jour, cette histoire ne regardait que nous et je ne voulais pas afficher un peu plus ma bien-aimée. Parce que malgré tout ce que je lui avais fait, j’étais toujours amoureuse d’elle. La voir ici me fendait le cœur et surtout, me retournais le cœur. Derrière la peur de la voir se cachait la joie de la revoir et de la toucher à nouveau mais je n’en avais plus le droit, en tout cas, je ne voulais pas le faire sans son accord. Je lutte pour ne pas pleurer, je ne veux pas qu’elle croit que je feins ma peine, parce que me retrouver en face d’elle me fait comprendre combien j’ai été lâche et méchante avec elle et surtout, combien je l’aime… Je ne peux plus retenir mes larmes quand je vois les siennes couler le long de ses joues, je ne peux plus résister quand je la vois prendre son mouchoir pour s’essuyer les yeux Difficilement, elle prend la parole pour me demander d’arrêter de pleurer et qu’elles pouvaient aller prendre un café pour s’expliquer une fois qu’elles seraient calmées. Je lui en suis reconnaissante, elle est certainement fâchée mais elle ne le montre pas. Elle m’épate, dans la même situation, d’autres auraient éclaté de colère mais elle restait calme et je me demandais quand est-ce que sa rancœur allait sortir… Sa voix s’est cassée et je sens bien combien elle a été touchée par mon départ et je me demande comment j’ai pu croire que cela lui ferait moins de mal que de lui annoncer que je partais pour retrouver un homme que j’aimais depuis toujours…. Je renifle à mon tour et sort un mouchoir un peu usagé de ma poche avant de me moucher et de prendre la parole :

« Il y a une petite salle derrière, tu veux qu’on y aille pour parler et prendre un café ? »

Son petit discours m’avait permis de reprendre un peu mon calme et même si j’étais toujours sous le coup de la panique, j’avais réussi à me calmer légèrement. Je savais que je ne pouvais plus retarder l’échéance et j’allais devoir tout lui avouer, même si je savais que ce serait dur et que j’allais peut-être la perdre… Je lui indiquais la petite porte qui menait derrière parce que je ne pouvais plus attendre pour lui parler, il fallait que ce soit fait…

:copyright: nightgaunt
Revenir en haut Aller en bas
gare à la crise de la quarantaine
Invité
avatar
Invité
What are you doing here?!  Empty
Re: What are you doing here?!
Lun 5 Aoû 2019 - 22:44
What are you doing here?!



J'ai l'air de quoi ? Dans ma blouse rouge, trop sophistiquée pour moi, des larmes coulent le long de mon visage... Je n'ose pas imaginer à ce que je ressemble alors qu'Anthéa se tient devant moi, en bonne santé, des couleurs plein le visage. Un peu pâle à cause de l'émotion sûrement... Mais si je n'étais pas tombé là, peut être qu'elle aurait pu continuer de vivre heureuse sans problème. C'est ça qui fait le plus mal, de savoir qu'elle, elle peut s'en sortir sans moi. Et je me tiens devant elle, mes cernes et ma fatigue, mon teint terne et mes larmes impudiques qui lui confessent que je ne suis pas comme elle. Que je n'ai pas réussi à me détacher. Ce genre de rencontre devrait être programmé, on devrait être préparé psychologiquement à croiser la femme qu'on aime disparue dans une réunion où elle n'a aucune chance d'être... C'est comme si l'univers se joue de moi alors qu'Anthéa essuie ses larmes suite à ma remarque. Elle renifle ; ça me fend le cœur de la voir comme ça. Mais Anthéa a toujours été forte, sans même le savoir, elle possède cette force fragile qui me déstabilise dès qu'elle se voit confronter à des difficultés. Elle reprend son calme dès que je lui en offre l'occasion, pas complètement, mais assez pour parler et pour me proposer un café et un peu d'intimité dans la salle de derrière. J'accepte d'un hochement de tête, comme si j'avais la force de refuser quelque chose de sa bouche.

La porte est derrière moi et, dès que je ne peux plus voir son visage, je laisse un lourd soupire s'échapper de mes lèvres. L'ambiance me pèse, j'ai mal au cœur comme j'ai eu mal quand elle m'a quitté. Mais c'est nécessaire, c'est comme une épine que je dois me retirer du pieds, je dois faire face à elle pour pouvoir reprendre un cour de vie normal. Je ne peux plus vivre dans son ombre.

Bien sûr que je peux, il suffirait qu'elle me laisse une petite place dans sa vie, dans son cœur et je resterai là auprès d'elle. Si elle ne veut pas que je sois à ses côtés, alors tant pis, je serai là en pensée. Je n'ai jamais aimé quelqu'un si fort et je ne peux m'imaginer la perdre. L'impression d'avoir trouvé l'amour d'une vie m'entoure trop le cœur et les pensées pour que je sois objective alors que j'ouvre la porte derrière laquelle une pièce vétuste se dessine.

Une machine à café, quelques friandises sur la table, une table et des chaises... Je reconnais le type de salle qu'on utilise pour les permanences d'aide aux personnes LGBT+ qui ont besoin de se confier. Ma main se porte à ma poche où une pièce de 2 euros repose depuis le début de la journée où je suis sortie acheter de quoi fumer. J'évite de croiser le regard d'Anthéa alors que je commande un café court. Tirant une des chaises, je m'assois avant que mon café ne soit prêt. Pas trop loin, assez prêt pour l'attraper sans devoir me mettre debout, ma légendaire paresse et fatigue gagnant sur mon envie d'être fière. Quelques secondes de silence et j'attrape la petite boisson brulante en me reprochant de la table, les coudes sur cette dernière j'ose lever les yeux sur Anthéa qui est toujours debout. Les mots se bousculent, j'ai encore envie de pleurer et ma gorge me brûle mais j'essaye de ne pas le montrer. J'aimerai lui dire tout et rien. Commencer une conversation qui n'a pas de sens, parler de météo, de chiens, de peinture, de son travail... Mais on a pas ce luxe, on a plus le luxe de ces conversations ordinaires et privilégiés depuis qu'elle est partie. Alors, naturellement, comme si la question s'échappait de la prison qu'est mon cœur, je demande mes yeux bruns dans les siens :

« Pourquoi tu es partie ? »



Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
gare à la crise de la quarantaine
Invité
avatar
Invité
What are you doing here?!  Empty
Re: What are you doing here?!
Ven 30 Aoû 2019 - 10:48

WHAT ARE YOU DOING HERE ?

Malgré tout ce qu’il s’était passé depuis mon retour à Hambourg, revoir Daliah me fend le cœur et pas seulement pour ce que je lui ai fait. J’ai le cœur brisé parce que la voir me rappelle combien je l’aime encore. Je l’ai quittée, oui, mais pas sans peine, à l’époque, j’étais aveuglée par mon amour de jeunesse, celui que j’allais perdre à tout jamais. Alors, j’ai saboté ma belle histoire avec Liah pour quelque chose que je savais, au fond de moi, être sans espoir. Est-ce que je fuyais le bonheur ? Est-ce que j’avais peur d’être heureuse ? Est-ce que mon subconscient s’amusait avec moi parce qu’il avait peur de s’attacher ? J’avais toujours tendance à me mettre dans des situations amoureuses impossibles, où il m’était impossible d’avancer et d’être heureuse. Ça n’avait pas été le cas avec Liah, bien au contraire, rien ne clochait dans notre relation, tout allait pour le mieux et nous nous apportions chacune la paix… Il a fallu que je gâche tout… Et aujourd’hui, j’étais dans une position compliquée à nouveau, j’avais entamé une relation avec Jonas qui ne me convenait pas, bien que je l’aime aussi… Et maintenant, Daliah se rajoutait au tableau et je ne savais pas quoi faire, d’autant plus que je venais d’apprendre ma grossesse…

Après avoir séché difficilement mes larmes, je lui indique la porte de derrière, je ne voulais pas que tout le monde nous entende. Cette discussion allait être difficile et je ne voulais pas que l’une comme l’autre, nous pleurions devant tout le monde. L’idée n’était pas de faire de notre histoire une télé-réalité. Elle accepte d’un hochement de tête et me suis dans une ambiance tendue. Comment pouvait-il en être autrement alors que des tonnes de non-dits planaient entre nous ? J’avance dans la pièce et me retourne vers Liah qui évite soigneusement de croiser mon regard. Je reste interdite et debout, ne bougeant pas, gardant mon regard vers elle. Je suis inquiète de lui avouer la vérité, je sais qu’elle va mal réagir et je ne pourrais pas lui en vouloir. C’est légitime parce que c’est injuste, c’était injuste de lui faire autant de mal pour rien du tout, de troquer le bonheur contre du malheur… Non pas que l’idée d’être mère ne me réjouissait pas mais pas dans ces conditions… Daliah prend une chaise et s’y installe, attendant son café près de la machine pour éviter de devoir se relever. J’ai un tout petit sourire parce que c’est tellement Liah ça… Et ça me manque, elle me manque… Une fois le café terminé, elle l’attrape et pose ses coudes sur la table. Enfin, elle lève les yeux vers moi, je n’ai pas bougé, je suis toujours debout et je la fixe… Comme si je n’étais plus là… De but en blanc, elle en vient à ce qui nous tend, à ce non-dit qui est le plus dévastateur entre nous… Pourquoi je suis partie… Je m’assois à mon tour parce que j’ai les jambes qui commencent à flancher… C’est comme un sparadrap, il faut que je le dise au plus vite, sans passer par quatre chemins. Je lui dois au moins ça….

« Je veux d’abord que tu saches que je ne suis pas partie parce que je ne t’aimais plus ou parce que je n’étais pas heureuse ! »

Je commence alors que mes mains se perdent vers les siennes, comme si je voulais la consoler… Mais mon geste s’arrête quand je me rappelle que je ne suis plus celle qui la console mais celle qui la fait pleurer…

« Je suis partie pour la même raison qui m’avait fait venir à Copenhague… »

Je ne sais pas comment tourner mes mots, je ne veux pas que ce soit un coup de massue même si je sais que de n’importe quelle façon, cette histoire la fera souffrir… Quoique je dis, comment je le dis, qu’importe, l’idée est la même et est tout aussi douloureuse.

« Je suis partie… ! »

Je baisse les yeux avant de continuer ma phrase dans un murmure…

« Pour retrouver un homme que j’aime et qui allait se marier… Qui s’est marié… ! »

Je n’ose pas la regarder dans les yeux mais je dois affronter ce que j’ai fait alors, difficilement, je relève la tête et mes mains se rapprochent à nouveau d’elle. Je pose mes mains sur les siennes et je dis, des larmes dans les yeux et la gorge :

« Je suis désolée Liah ! Je suis tellement désolée ! »

C’était sincère mais le mal était fait et je savais que jamais, je ne reviendrai en arrière. Si c’était le cas, je serai restée avec Liah, à Copenhague et je serai si heureuse, encore…

:copyright: nightgaunt
Revenir en haut Aller en bas
 
What are you doing here?!
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
40 is the new sexy :: Espace détente :: Rp abandonnés-
Sauter vers: