whisky fever (elias)

La vie frappe, la vie se vit, la vie tue. T'as connu chacun des volets de l'histoire. T'as bûché longtemps pour vivre une vie à toi. T'as bûché pour donner une vie à tes enfants. Tu croyais y arriver, tu croyais avoir réussi. Tout ce que tu demandais, c'était qu'ils vivent, qu'ils respirent, qu'ils rient. Tes enfants sont devenus ta vie avec le temps, avec ta femme. Il t'en a prit du temps avant de réaliser à quel point ils te suffisaient. Il t'en a prit du temps pour comprend qu'ils te mettaient se sourire au visage. T'as le coeur chambranlant depuis un an, l'âme sensible depuis la mort de ton fils. Il n'y a rien de sein à devoir enterré son enfant. Tu t'es cru aveugle de ne pas avoir vu les choses arriver, encore aujourd'hui tu te demandes ce que tu as bien pu manquer, comment est-ce que tu as pus manquer ça. Tu en viens même à penser que tu as peut-être manqué quelque chose avec ton aîné et ta cadette.

Tu rentres là, dans ta maison, par le garage, vidé depuis un an. Tu y es sûrement resté une vingtaine de minute à fixer le vide, à revoir sa silhouette allongé au sol. Tu avais eut ce sourire toute la journée et pourtant, un simple pied à la maison et ce n'est plus pareil, la bouteille t'appelles, elle hurle de sous l'évier de la cuisine. T'as mit le pied dans la maison et cette odeur, l'odeur de chaque membre de ta famille. Tu fermes les yeux, tu la sens cette chaleur et pourtant, la maison est vide, tu es seul. Ils te manquent, ils te manquent tous un peu, ta femme la première, mais ce qu'elle te demandait, tu n'y arrivais pas. D'un pas lent tu t'es rendu à la cuisine y déposant face première ton portable et jetant ta veste contre la chaise de la cuisine. Le bras bien allongé, tu récupères ton poison et enfile le pas vers l'escalier. Le bouchon dévissé, il te glisse d'entre les doigts et dévale les quelques marches que tu avais monté, mais tu ne lui donnais aucune attention. Tu t'es rendu à ton arrivé déjà le whisky engagé. Quelques pas de plus et te voilà te laissant tomber contre cette chaise à fixer ce qui restait de la chambre de Vince. Tu as su descendre la bouteille sans vraiment t'en rendre compte, toi qui ne buvait jamais, ou presque jamais. L'alcool est devenu ta maîtresse. Tu ne penses plus, tu restes ternes, les muscles relâchés et vide. La dernière gorgée se glisse en douceur dans ta gorge et tes paupières deviennent lourdes, tu sombres dans un sommeil inconfortable.

Ton frère n'est plus de ce monde depuis un an déjà. Cela est toujours très douloureux pour toi, mais tu es le seul qui n'est pas affecté mentalement et physiquement. Tu y penses souvent et te poses beaucoup de questions, mais tu vois ta famille heureuse être bouleversée malgré que la vie continue. Tu es silencieux, tu observes sans rien dire, mais... Il y a cette tension sombre chaque fois que tu vois ta mère, ton père et ta sœur. Tu dois faire quelque chose pour les ramener vers la lumière, mais ils t'enfoncent et t'emportes avec eux lorsque tu te retrouves en leur présence. Tu passes beaucoup de temps à faire du sport pour te changer d'air, penser à autre chose, tu ne te laisses pas couler au fond. Aujourd'hui, tu as pensé à ton père, l'homme qui a toujours été là pour toi sans que tu t'en rendes vraiment compte jusqu'à ce que tu le vois vraiment. Cet homme plein de vie, qui riait toujours et qui avait un si bon cœur remplit par le bonheur, il est passé où ? Tu as terminé ton chiffre et tu as décidé d'aller chercher une pizza pour aller rendre visite à ton père. Dans ta voiture, tu as mis un peu de musique et tu conduis prudemment, mais un peu trop vite étant emporté par ta bulle de metalleux et ta musique de fou. Lorsque tu entres dans le stationnement de chez tes parents, tu rentres un peu trop vite et tu arrêtes ta voiture avant de débarquer. Les pieds qui montent deux par deux les escaliers, tu entres sans frapper - Hello !! C'est moi ! Papa t'es là ? La maison est plongée presque dans le noir, personne ne répond et pourtant, il y a une voiture dans la cour, celle de ton père. Tu enlèves tes souliers et fais quelques pas, mais personne. - Hey oh ? Tu écoutes pour voir si tu entends un bruit...

Tu es là, perdu soudainement dans le sommeil. Un sommeil particulier, agité et perturbant. L'alcool ne te fait pas et ne te fera sûrement jamais, mais elle te calme, elle te permet de dormir. Ton coeur se serre à chaque respiration, tes cauchemars te couvre de honte. Un père incapable de reconnaître la douleur chez son propre fils. C'est tout ce que tu crois. T'as enterré ton fils et tout ce que tu te dis, encore et encore c'Est que tu es responsable, d'ou ton état. Tu es là, sur cette chaise, silencieux, endormi. Tu ne te rends pas compte qu'on a passé la porte à l'étage du dessous, tu n'entends pas ces mots si fort qui aurait sûrement réveillé un ours en hibernation. Ce qui as réussi à te réveiller, c'est cette bouteille vide qui te glisse entre les doigts et se heurte au sol dans un vacarme. Du sursaute et te redresse d'un bon. Tu te racles la gorge et te mets sur tes pieds. Tu titubes sur place et passes tes mains sur ton visage. Tu grognes, tu récupère la bouteille au sol et traverse mollement la pièce. Tu as le pas lourd, toujours tes bottes aux pieds. Tu fermes les yeux descendant lentement les marches. T'es étourdie et tes membres aussi. La bouteille pend au bout de tes doigts. Tes pieds rencontre des souliers laissés à l'entré et tu n'y portes même pas attention. Tu continues ta route sans regarder derrière. C'est ton odorat qui éveille soudainement tous tes sens. Tu te redresse le dos droit et tes yeux deviennent rond. Tu tournes sur toi-même et remarque enfin la paire de chaussure supplémentaire. La gorge nouée tu regardes au loin. « Elias ? » Et merde, t'es grillé. Tu baisses les yeux vers la bouteille et tu la poses dans les escaliers et passe tes mains sur ton visage pour t'allumer un peu. Tu soupires. Comme si tu pouvais cacher cette odeur d'alcool.

Tu écoutes, tu entends le silence et puis tout à coup, le son sonore de quelque chose qui tombe et semble rouler. Cela vient dans haut... Tu lèves les yeux en fronçant des sourcils et tu te rapproches un peu en voulant aller voir vers les escaliers qui monte à l’étage. Quelques grognements, quelques pas pour finalement te rendre compte qu’ils descendent les escaliers. Ton père apparaît devant toi, manque de trébucher sur tes souliers. Puis, il ne prend pas conscience de ta présence, ton père il s’en va dans l’autre direction, celle opposée. Tu arques un sourcil silencieux un peu surpris et tu baisses les yeux sur la bouteille qu’il a dans la main, il est saoul ? Tu t’accotes donc l’épaule sur le cadrage de l’entrée et racles légèrement la gorge lorsqu’il s’arrête de marcher soudainement. L’odeur de la pizza dans tes mains peut-être ? Ou bien, il vient de réaliser qu’il n’est pas seul. Ton père se retourne et t’aperçoit, son air surprit sur son visage « Elias ? » lâche-t-il. L’homme baisse les yeux sur la bouteille et la dépose sur l’escalier, il a l’air d’un adolescent qu’on aurait surpris en train de fumé ou de boire. Toi tu pinces les lèvres et tu t’approches. Tu fixes ton père dans les yeux en te retrouvant tout près de lui et tu prends délicatement la bouteille qu’il a posée pour l’observer 3 secondes... Seconde après, tu lui mets sous le nez, - Elle est vide... Tu lèves les yeux vers ton paternel - Tu bois depuis combien de temps papa ? demandes-tu doucement. Tu te doutais que ton père n’allait pas bien, tu l’avais observé et depuis la mort de Vince, tu sais qu’il a de la difficulté avec ses émotions. Tu reposes la bouteille sur l’escalier et poses une main sur l’épaule de ton père et d’une voix réconfortante, tu lui proposes d’aller au salon manger avec toi. - On va au salon manger ? J’ai apporté de la pizza. Tu souris, même si tu es inquiet pour lui. Tu ne veux pas le brusquer, cela ne sert à rien de lui mettre la corde au cou pour une situation pareil, au contraire, lui offrir ton aide est la solution.

Pour être grillé, tu l'étais et pas qu'un peu. Tu ne t'étais même pas rendu compte que ton fils était juste là, dans l'entré, juste à côté de toi. Tu avais assurément trop but. C'était peut-être un peu trop dangereux de boire, non? Mais non... T'as juste perdu quelques sens voyons ! C'est tout. En fait, tu y crois dure comme fer. Tu devrais arrêter et pas demain. Ta femme te l'avais déjà dit, l'alcool allait te détruire et allait détruire ta famille. Tu perdais déjà ta femme, tiens tu vraiment à perdre tes enfants aussi. Tu as cette drôle de gueule, une moue de défaite. Tu t'attends au même sermon que sa mère. Tu as poussé un soupire, tu as baissé les yeux vers ses souliers qui traînaient ça et là à cause de ta mal adresse. T'as essayé d'éviter le sujet de la bouteille, mais ses mots te reviennent comme une gifle. « Elle est vide... [...] Tu bois depuis combien de temps papa ? » Tu pousses tes mains contre ton visage, enfonçant légèrement tes yeux dans tes orbites en grognant. Tu te racles la gorge avant de fixer le vide à côté de lui. Tu n'as jamais été du genre à mentir, tu t'étais mit à cacher des choses, c'est vrai, des habitudes, des sentiments. « Un an environ. » Ton regard fini par se poser dans celui de ton fils sans trop de vie restante. Tu avais épuisé tes réserves de la journée. Tu as suivis du regard chacun de ses gestes redoutant, tu ne sais quoi et pourtant, ce n'est que sa main qui fini sur ton épaule. Qu'est-ce que tu pourrais espérer de plus ? Tu pourrais en afficher un rictus et pourtant, ce n'est que le coin de tes lèvres qui s'élèvent pendant quelques secondes. « On va au salon manger ? J’ai apporté de la pizza. » Tu lui balances un léger coup contre son torse, en fait, tu lui en offres trois avec douceur. « Pizza hein? D'accord, ça me va... » Ta main fini ensuite contre sa joue avec ce faible sourire meurtri et tu tourne sur toi même allant d'un côté et puis de l'autre jusqu'à ce que ton équilibre revienne. Tu passes tes mains dans tes cheveux pour les replacer de façon convenable et tu t'appuies sur les murs pour te rendre au salon. Tu finis par te laisser tomber contre le canapé.