Je me lève sous un soleil radieux. Hum, cela présage d'une bonne journée ! Pourquoi pas sortir cet après midi et profiter de ce beau temps ? Oui, je pense que je sortirai ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite ! Ni une, ni deux, je range ma chambre à coucher en dansant, ravie de ma bonne humeur. Je n'y peux rien, la météo a un certain pouvoir sur mon humeur. Donc c'est toujours en dansant, enivrée par la joie, que je vais aller faire le thé du réveil. Je m'installe à la terrasse de mon domicile, tout en sortant mon téléphone de ma poche.
" Coucou ma chérie, petit message juste pour te dire que je t'aime et que je pense fort à toi. N'oublie pas de passer dans la semaine à la maison, pour le dîner. Je t'embrasse, prends soin de toi. "
J'appuie ensuite sur Envoyer. J'ai toujours une petite pensée pour ma fille Lisa au réveil. Mon petit rayon de soleil à moi ! Je passe le reste de la matinée à ranger la maison, répondre à mes mails pro, etc. Ce n'est pas parce que je suis à la maison que je n'ai pas de travail à faire, au contraire !
Vient enfin l'heure qui sonne le début de l'après midi. Comme je m'étais promis au réveil, je vais sortir prendre l'air. Hum, la dernière fois que j'étais sortie, je suis allée voir une pièce de théâtre. Changeons un peu. Pourquoi pas simplement une petite activité sportive ? Allez, je vais chercher mon bikini dans le placard ! L'ayant trouvé, je l'enfouis dans mon sac à dos ainsi qu'une serviette et de la crème pour bronzer. Au moment de mettre mon maillot de bain dans le sac, je le regarde. Un petit bikini simple rouge décolleté, rien de tel !
Je monte dans ma voiture et me dirige vers la piscine, de la musique positive à fond dans la voiture. Je trouve une place dans le parking et me dirige dans la bâtiment, l'air de la musique dans ma tête.
Je me change, ressentant le tissu tout léger sur ma peau. Comme souvent, je me sens comme une jeune adolescente là dedans ! J'ai beau avoir eu un enfant, j'ai eu de la chance d'avoir gardé ma taille fine de mes jeunes années. Trêve de flagorneries, j'avance enfin vers un bassin. Lequel choisir ...
Détente, confort ..; c'est définitivement le bassin extérieur qu'il me faut ! D'un pas prudent pour ne pas glisser, j'avance vers le bassin si accueillant avec sa fumée qui présage d'une température idéale pour se détendre.
Soudainement, mes yeux sont attirés par tout autre chose. Un homme passe devant moi, se dirigeant également vers le même bassin que moi. J'ai le temps de le regarder passer sans qu'il ne me remarque. Le regarder ... Non, sois honnête avec toi même, Ruth ! Tu le mattais, telle une adolescente !
Mais en même temps ... Que dire de plus ? Un dos ayant l'air musclé, des cheveux ébouriffés, une démarche d'un homme mature, juste ce qu'il faut ... Ruth ! Ecoute toi penser ! Ressaisis-toi, voyons ! Tu ne veux pas retourner dans le piège des hommes, si ? Hum, il est difficile pour moi en cet instant d'approuver ma conscience. Je le dévore du regard, et cela m'étonne fortement. cela fait assez longtemps que je n'avais pas ressenti cette sensation chaud en moi. Ce volcan qui se réveille peu à peu...
Hoplà ! Je saute dans le bassin pour chasser toutes ces pensées peu catholiques de mon esprit mais je n'avais pas anticipé l'atterrissage ! En courant vers le bassin, le trébuche et tombe la tête la première dans la bassine, donc forcément, je bois la tasse, devant les yeux ébahis de tous les clients ! Je me relève non sans mal et sors du bassin rapidement.
Je me baisse, en toussant, pour extraire l'eu de mes poumons. Ruth, bien joué ... Plus sexy, tu meurs !
Génial, Ruth ! Dès que tu vois enfin un bel homme qui te perturbe, toi, tu tombes la tête la première dans l'eau ! Entrée plus sexy, tu meurs ! Non, mais franchement, Ruth ! Stupide Ruth !! Éternelle célibataire et ce sera bien fait pour toi, aimant à soucis !!
Difficilement, je tousse toute l'eau restée dans mes poumons, mais tout d'un coup, quelque chose m'interrompt. Oh God ... Je sens une main sur mon épaule se poser doucement, pour ne pas m'effrayer. je me relève avec un regard froid tandis que, bien entendu, je crache encore, et là, je le vois. L'Apollon venu à ma rescousse. J'arrête de suite mon regard froid quand mes yeux entrent en contact avec les siens. Je parie qu'à cet instant, je suis devenue rouge pivoine ! Encore plus sexy. Ruth, tu t'enfonces ... Non sans mal, je pose ma main sur la sienne pour l'enlever délicatement et essaie de me relever.
Au milieu de toussotements plus séduisants les uns que les autres, j'essai d'articuler :
" Merci. tousse... Oui, oui, ça va ...toussealler !
Si je pouvais, je me foutrais une gifle, là, de suite ! Il vient t'aider et toi, Ruth, tu l'envoies bouler !! Alors qu'il y a à peine quelques minutes, tu te faisais tout un tas de scénarios dans lesquels sa main aurait été très utile !! Ravale ta peur, sois gentille avec lui, après tout, cela ne veut pas dire forcément grand chose. Il veut peut être simplement t'aider, sans plus ! Arrête d'être si renfermée !
Essayant d'écouter ma conscience, j'essaie d'avancer vers ma serviette, gelée comme pas possible. Il passe son bras sur mon dos comme pour m'aider à marcher. Je ne peux m'empêcher de tourner mon visage vers lui en essayant à tout prix d'éviter son regard. Oh mon Dieu, j'avais raison. Un délice à regarder... Regardez-moi ce torse... Ruth, tu as un peu de bave, là ... Damn it, reprends-toi !
" Je ... je vous remercie beaucoup de m'avoir aidé. Puis-je savoir le nom de mon sauveur ? " demande-je avec un sourire timide.
Mon sauveur ?? Tu crois pas que t'en fais un tout petit peu beaucoup ?
Je m'asseoir sur ma serviette et avance mes jambes près de moi et les entour de mes bras. Briouu, qu'il fait froid !
Thanks, my savior but ... I can't.. Men are Danger
Nos regards ne se croisent quasiment jamais, à croire que ce cher Apollon est aussi gêné que moi. Allez, rattrape le coup, Ruth, fonce ! Il est charmant, assez gentleman et attends voir ... Le temps qu'il ne le remarque pas, j'analyse ses doigts. Pas de bague de marié. Fonce, ma poule !! Ouais, plus facile à dire qu'à faire ...
Il me donne son nom. Erwin. Oh, original. Je crois que j'aime bien sa voix. Non, sérieusement, tu va fantasmer sur la voix d'un inconnu ? t'es si désespérée que ça ?!? Je lui souris timidement quand il m'explique la raison de son " sauvetage " . C'est officiel, c'est un gentleman. Je note +1 pour lui dans mon esprit. Oui, oui, dans ma tête, cet homme est un vrai dilemne. D'un coté, il y a la peur qui me dit de m'enfuir aussi vite que je peux et de l'autre, mon coté femme, je dirais. Mon coté qui me hurle " déssape le encore plus, vas-y, Ruth ! Ruth Schuylers, ça sonne pas si mal ! " Et pour le moment c'est un peu à égalité ... Tâchons de voir s'il gagne des points !
Eh, mais où va t-il ? Tandis que je me ressers encore plus contre moi, je le vois revenir. De loin, j'avoue que je l'ai un peu admiré, lui et sa démarche d'homme adulte et tellement sexy. Mais quelque chose cloche justement dans sa démarche. Il n'a pas l'air vraiment assuré de lui même... je devrais essayer d'en savoir un peu plus avant de tenter quoi que ce soit. La plupart des hommes son t des bad guys, des gens pas très sympas en somme, mais il en va de même pour les femmes. Je devrais peut être faire attention à mes paroles tout comme à mes actes si je ne veux pas le voir s'envoler des kilomètres plus loin ! Il ne revient pas seul. Il tient sa serviette sèche dans la main qu'il me tend en n'oubliant pas de me lancer une petite pique sur mon spectaculaire plongeon.
" Ahah, je vous remercie, il est vrai que je suis assez douée pour les entrées ! Moi qui voulais attirer votre ... Merci pour la serviette ! " J'te jure, une vraie ado ...
Il commence à me demander mon nom avec une autre petite pique amicale mais deux secondes après, il revient sur sa blague. Oooh, j'y crois pas, il est trop chou quand il est gêné, regardez moi ce gentleman qui s'emmêle les pinceaux. +1 pour lui, encore !
Je pose ma main sur son bras pour le rassurer. Et en lui souriant, je lui réponds : " Vous ne m'importunez pas, au contraire, Mr Schuylers. Je me nomme Ruth Chapman. " Je ne peux m'empêcher de triturer une mèche de mes cheveux en disant ça, toute timide. " Je ne vois pas pourquoi je me sentirais importunée, vous m'avez tiré d'une situation assez humiliante et de plus, vous avez l'air tout à fait charmant, donc rassurez-vous, il n'y a aucun souci. "
Je viens de réaliser que tout du long, ma main était restée sur son bras. Je me contente de regarder ma main, ne sachant pas s'il faut que je l'enlève ou non . Est-ce too much .. ? .
Ohlala, je ne pensais pas qu'il allait faire ça ! Au pire des cas, j'aurais pensé qu'il allait retirer ma main de son bras avec un petit sourire gêné, mais jamais je n'aurais pensé qu'il poserait également sa main sur la mienne, de façon si douce. Toujours accompagné de son petit sourire inconsciemment espiègle. Je souris intérieurement en remarquant que sa main est sur la mienne et relève mes yeux sur lui. Quel regard, God !
De plus en plus, je me plonge dans ses yeux, dans ce regard si troublant mais en même temps tellement envoûtant que je ne peux être que spectatrice de moi même tombant dans les abîmes de son regard. De plus en plus profondément, avec de moins en moins de difficultés. Lorsque je suis tombée amoureuse de Sloan, certes, il était superbe, mais, je ne sais pas ... Il n'avait pas ce " truc " que j'aperçois dans le regard d'Erwin. Cela m'intrigue et me perturbe bien plus que je ne puis me l'avouer.
Soudain, sa voix me ramène à la raison. Il me demande poliment et non sans une petite blague ( il a l'air pas mal de se raccrocher à l'humour quand il est gêné, c'est assez chou, il faut le dire ) ce que je fais de beau dans la vie. Je reviens à la raison en décrochant enfin mon regard du sien, non sans mal, vous l'aurez deviné. Bon Dieu, cela faisait combien de temps que je le dévisageais de la sorte ?!?
Je toussote et tout en essayant de ne pas recroiser son regard de peur de ne retomber dans les abysses, je réponds :
" Je suis architecte. J'ai mon bureau, je suis patronne de l'entreprise. Je pense que je ne suis pas très loin en ville d'ici. Cela doit faire ... des années, je crois. Ce boulot est pas mal, cela m'a permis de dessiner les plans de ma propre maison. " je ris doucement avant d'ajouter " Vous viendrez visiter un de ces quatre, pourquoi pas ? "
Attends, Ruth, lui faire visiter quoi ? Tes bureaux ou ta maison ?!? Oh, Ruth, on sait très bien de quoi tu parlais ...
Je ne rêve pas, la, j'ai bien entendu ? Il aimerait voir mes créations ? Attends une minute, il a bien compris que je parlais de mon domicile, hein ? Oh, damn it, je ne le pensais pas si avenant et assuré ! Bon, on ne va pas reculer en arrière, ça a l'air bien lancé ! On ne va quand même pas s'arrêter en si bon chemin tout de même. J'acquiesce et continue de l'écouter, avec grand intérêt. Il a un tel éclat dans les yeux lorsqu'il se met à parler de son métier. Je le reconnais bien, ce regard là. La passion, l'envie de faire ce que l'on aime. J'ai le même regard lorsque je dessine des maisons, des plans .. La passion, juste ça, rien à rajouter.
" Votre métier ne construit pas de maison, certes, mais il est tout aussi important que le mien, je vous l'assure ! Vous enseignez, vous apprenez des choses clefs de l'Histoire, des choses que les gens d'aujourd'hui ont besoin de connaître. Vous transférez votre connaissance à la génération future, et avec passion et envie, cela se voit dans votre façon d'en parler. Je construis des maisons, mais vous forgez les gens qui vont y vivre, Erwin. Je trouve ça très pratique et utile, au contraire ! " rétorque-je quand je sens qu'Erwin ne trouve pas trop d'utilité à ce qu'il aime enseigner. Cela a été plus fort que moi, j'ai dit tout cela avec une telle fougue ! C'est sorti tout seul.
Je ne sens plus sa main sur la mienne depuis un moment ... Baissant les yeux, je comprends pourquoi. Elle n'y est tout simplement plus. Il ne me laisse pas le temps de bouder dans mon fort intérieur qu'il plante ses yeux dans les miens. Et ce qu'il me dit ... Mon Dieu, je suis devenue rouge pivoine. Son coté " ça fait longtemps que je n'ai pas dragouillé, m'en veux pas, je suis rouillé " le rend encore plus attachant. Je n'ose pas reprendre sa main dans la mienne, mais pourtant Dieu sait combien j'en ai envie, mais je me contente juste de lui répondre, en passant ma main dans les cheveux :
" On va dire que je suis une grande bosseuse. Je sors certaines fois, forcément, mais pas tant que ça. Je passe quasi la plupart de mon temps à dessiner des plans de maison ou bien à aller voir ma fille. "
A mon tour de planter mes yeux dans les siens, dans un regard fixe, intense, qui ne laisse aucune place au doute :
" Si j'avais su que vous alliez vous baigner ici, cela ferait depuis longtemps que je serais venue piquer une tête ... "
Mais à l'instant actuel, c'est dans ses yeux que je plonge. Here we go again !
Je souris lorsque je remarque que j'ai tapé dans le mille. Il aime autant son métier que moi le mien. Cela nous fait un point commun, je note. Dans mon fort intérieur, je ne peux m'empêcher de glousser telle une enfant qui rencontrerait enfin l'amour de ses rêves. Ruth, non mais vraiment.
Je ris lorsqu'il explique pourquoi il n'aime pas la course à pied. Mon rire est sincère. C'est vrai qu'il n'a pas tort. J'ai entendu dire que certains, pour qu'ils courent plus vite, s'imaginent être pourchassés par un Rottweiler. Chacun ses délires, j'imagine. Je ne suis pas adepte non plus de ce sport. Quelquefois, ça doit m'arriver, mais très rarement !
Oh, il parle de ma fille ! Encore un bon point ! Attends ... Comment ça, elle est déja grande ? Hum, je suis vieille ? Mais non, Ruth, reprends-toi, il veut seulement dire que si elle était mineure, tu n'aurais pas à aller la voir ! Ruth, tu n'as pas à être méfiante envers l'Apollon sauveur de la piscine ! Tu va le froisser si tu prends mal ce qu'il dit. Déja qu'il est assez maladroit. Mais ça a un coté charmant malgré tout. Craquant, oserais-je dire. Je lui souris, timidement, pour le rassurer. Non, ta répartie ne m'a pas blessé, sois rassuré, cher Apollon. " Eh bien, oui. Elle est majeure. Elle s'appelle Lisa. " réponds-je. Un élan de fierté me traverse et cela doit se voir sur mon visage. Mais en même temps, comment ne pas être fière de ma petite puce ? " Elle veut devenir avocate et travaille avec les plus grands. Elle en a traversé dans la vie, mais jamais elle ne s'est arrêtée dans ses projets. Elle est déterminée et aime son boulot, tout comme moi. On est très proches. Notre passif nous a soudées. Je suis heureuse de l'avoir. Sans elle, je ne sais pas où j'en serais. "
Mais attends .. Peut être que les gosses, c'est pas son truc. Ne fais pas fuir cette opportunité, Ruth, rattrape-toi ! Et fais-le comme une femme, si tu vois ce que je veux dire.
En écoutant ma conscience, je fais glisser la serviette de mes épaules pour la laisser tomber doucement sur le sol. Je me retrouve donc en maillot de bain. Espérons qu'il aime ce qu'il voit. Je me relève un peu, prend mes longs cheveux qui pendaient sur mes épaules et les relâche en arrière, derrière ma nuque. Je me tourne enfin vers lui et plante mes yeux dans les siens. Je ne me lasserai jamais de faire ça, je crois bien.
" Et vous, les enfants ? " Je me rends compte que posée comme ça, la question est assez intime. Après un toussotement, je reprends : " Je veux dire, vous en pensez quoi ? Enfin, je veux dire, cela vous gênerait que certaines femmes que vous trouvez plaisantes aient des enfants ? Enfin, je ne sous entends pas que je vous plais, mais .. Serait-ce un frein ? Je veux dire, en général, hein, je ne parle pas forcément de moi. "
Tais-toi Ruth ! Tout de suite !!
Je finis ce magnifique monologue par un rire nerveux. Eh ben bravo, Ruth, bravo ... !