Terence ♔ Sweet madness

La journée est enfin terminée. Du moins la journée de travail. Et même si elle apprécie fortement son travail, Victoria n'est pas fâchée que ses heures soient derrière elle, car les meilleures sont certainement devant. En quittant son poste au musée ce jour-là, saluant le reste des employés, elle envoie un message à Terence comme ce dernier a probablement finit sa journée, aussi. Ce message, c'est pour s'assurer qu'ils ont le champ libre, qu'Armie, le père de la jeune femme, n'a pas invité son ami pour prendre l'apéritif, ou ne s'est pas fait inviter chez ce dernier. Rapidement, le mobile de la demoiselle retrouve une place dans le sac à mains de cette dernière et elle prend la direction du parking sur lequel elle s'est garé le matin même et elle prend place derrière le volant. Rapidement elle met le contact et chemine vers son petit appartement, du côté d'altona, pour passer prendre une douche et se changer, préparer un sac d'affaires au cas où elle resterait chez Terence comme ce dernier vient de lui offrir une réponse positive pour la soirée. Alors qu'ils ne peuvent pas encore vivre ensemble, l'envie de passer le cap est bien présente, mais la jolie brune n'ose pas laisser d'affaires chez ce dernier, de peur que son père ne tombe dessus, même si en soit elle oublie parfois une affaire ou deux, involontairement, parce qu'elle a tendance à tout laisser traîner un peu n'importe où, contrairement à son cher et tendre.

Rapidement prête, Victoria prend son sac d'affaires pour la nuit, son sac à main également et elle ressort. Sa voiture s'engage rapidement dans la circulation hambourgeoise et elle jette un regard à l'heure sur son cadran. Dix-neuf heure trente, quasiment. Elle a encore un peu traîné. Mais elle n'a pas finit le travail à l'heure, non plus, alors que son dernier groupe l'a quelque peu retardé. Peu importe. Elle tombe sur la fin de l'affluence des retours de travail, heureusement, si bien qu'elle rejoint assez rapidement le quartier de Bergedorf, se garant finalement à deux pas du portail de Terence. Attrapant ses affaires elle quitte le véhicule et ouvre le portillon, remontant l'allée jusqu'à la porte et elle toque pour manifester sa présence. Il ne faut qu'une poignée de secondes pour qu'elle entende la porte cliqueter et celle-ci s'ouvre sur la silhouette de son partenaire. Victoria lui adresse un large sourire avant d'entrer et se pend rapidement à ses lèvres.

«- Bonne journée ?» questionne-t-elle entre deux baisers.

Il a eu une journée tranquille, le Ashbourg. Pas de nouvelles enquêtes pour le moment, mis à part celle sur laquelle il réfléchit depuis la semaine dernière. Il faut avouer qu'il s'agit là d'un cas plutôt intéressant, bien qu'il ne puisse pas en parler avec Victoria, sa petite amie actuelle. À dire vrai, il évite de trop lui raconter ce qu'il peut bien voir d'avoir, avec son travail. Il se souvient des regards dégoûtés que lançait sa mère à son père, quand il n'était qu'un gamin. Si Léo a toujours été fasciné par le comportement humain, il va de soit que tout le monde n'est pas comme lui et le beau brun l'accepte facilement. Ce n'est que lorsqu'il reçoit un message de la belle Shonen que Terence sort de ses pensées, alors qu'il lisait le journée, fièrement installé dans son fauteuil, sur le perron de sa maison de ville à la peinture extérieure encore fraîche du mois dernier. Il a refait l'extérieur à neuf, pour mieux s'y sentir et Terence doit avouer que cela rend bien plus joli ainsi. Il répond positivement à la demoiselle, qui vient de lui demander si son père n'a pas décidé de le suivre jusqu'à chez lui. Pour ce soir, ils ont champ libre, mais Terence doit avouer que cette situation commence à peser. Évidemment, Armie ne sait pas qu'il couche avec sa fille. Ce serait le comble. Il est son meilleur ami après tout et ce, depuis le collège. Avouer à ce papa poule qu'il sort avec sa petite fille chérie n'est pas une chose dont il a réellement envie. En revanche, il adorerait se montrer avec Victoria au grand jour. Il ne lui fera jamais de mal, bien au contraire. Il tente de la rendre heureuse, du mieux qu'il le peut, malgré les longues années qui les séparent.

Moins d'une heure après son message, Victoria vient frapper à sa porte et Terence, qui vient à peine de sortir de la douche pour être tout beau, vient lui ouvrir, encore un boxer, les cheveux humides. « Tiens. Je pensais que tu serais moins rapide. » Il sourit en coin, la laissant rentrer, refermant la porte derrière la jolie brune avant de l'embrasser avec tendresse, glissant une main sur sa hanche pour l'attirer à lui. « Plutôt bonne, et toi ? Tu m'as manqué. Tu penses rester dormir ? On commande quelque chose ? » Il demande, tout sourire, alors qu'il dévore littéralement la belle jeune femme du regard. Victoria a été gâtée par la nature, Terence ne peut pas nier une telle chose et il est plutôt heureux de l'avoir pour lui tout seul, malgré le fait qu'il prend le risque de perdre son meilleur ami à tout jamais, en sortant avec elle comme il le fait. Mais que voulez-vous ? Comment peut-on résister à l'amour ? À ces sentiments qui déchirent les entrailles, et qui font battre le cœur humain plus fort que d'accoutumé ? Terence a été faible. Une fois. Et depuis, ils ne se quittent plus. « Laisse-moi juste enfiler un jean et un haut et je te rejoins dans le salon, d'accord ? » Il sourit, volant un baiser à la douce demoiselle, montant rapidement les marches jusqu'au premier étage pour aller s'habiller. Autant être présentable jusqu'au bout.

Victoria a l'impression d'être en retard quand elle regarde l'heure et qu'elle voit qu'il est aussi tard. Mais elle ne se rend pas compte du temps qu'elle a mit en réalité. Seulement, elle voudrait passer plus de temps avec lui. Donc quand elle voit que la soirée est entamée, elle convertit cela en temps manqué aux côtés de son cher et tendre, en regrettant encore leur train de vie instable et soumis aux aléas de la vie, de son père, surtout. Cependant, malgré son impression, il semble qu'elle ait fait plus vite que prévu, alors que son amoureux lui ouvre, encore vêtu de son boxer et les cheveux humides. Il le dit rapidement, d'ailleurs, qu'il pensait qu'elle mettrait plus de temps.

«- Je suis la reine des surprises, tu ne le sais pas encore ?» demande-t-elle en riant.

Elle le rejoint, se glisse contre lui pour échanger un baiser alors qu'il la ramène contre lui, en posant une main sur sa hanche. La jeune femme frissonne, appréciant de rester contre lui, s'attardant un peu en le questionnant sur sa journée. Savoir qu'elle lui a manqué ne manque pas de la ravir. Il lui a manqué, lui aussi. Il lui manque de plus en plus tout le temps, pour être honnête.

«- J'ai pris mes affaires pour la nuit au cas où oui ! Et on peut commander.... Pizzas ?»

La question qui ne se pose pas, il le sait qu'elle adore ça, que ce plat italien est son art de vivre, ou presque. Qu'elle met ce met au-dessus, bien au-dessus, des plats traditionnels allemands. La pizza, ce n'est pas une surprise clairement. Et elle minaude, alors que l'homme la regarde, la détaille. A vrai dire, elle ne se fait pas prier pour faire de même et la vue lui est agréable, évidemment. Se souvient-il qu'il ne porte qu'une pièce sur lui ? Il semblerait, tout à coup, comme il parle d'aller s'habiller et de la laisser l'attendre un peu.

«- Oh tu n'es pas obligé non plus, le spectacle est agréable.»

Elle arbore un sourire mutin, presque innocent alors que ses mots contrastent avec l'air qu'elle se donne. Cependant elle le laisse gagner l'étage et passe au  salon pour l'attendre, en pianotant sur son téléphone, dégainant son application de restauration pour passer commande, comme prévu.

Terence essaie de se contenir ; de ne pas trop coller la jolie brune qui vient à peine d'arriver chez lui. C'est pourtant une chose bien difficile, que de rester éloigner d'elle alors qu'elle est enfin en face de lui. Le joli minois de Victoria le fait sourire avec tendresse, alors qu'il la serre contre ton torse nu avec douceur. Elle est adorable et il ne peut s'empêcher de rire avec elle, l'accompagnant gracieusement dans sa bonne humeur. « Si, je le savais déjà, reine des surprises. » Avoue-t-il, tout en secouant doucement de la tête. Le quarantenaire apprécie de la voir un peu ce soir, même si la soirée risque de passer à une allure folle, comme toujours. Il ne lui en veut pas, Victoria a le droit de vivre elle aussi, elle n'est pas forcée d'être toujours ici. Surtout pas si son père se pointe sans prévenir. « Va pour des Pizzas. Tu me commandes une au saumon ? Supplément champignons, comme toujours. » Annonce Terence, alors que la belle brune le détaille du regard. Il lui lance un clin d'oeil, ne répondant pas à sa remarque. Évidemment que la vue est agréable, le beau brun ne peut pas nier être un homme plutôt beau à regarder.

Pourtant, Terence monte rapidement s'habiller, enfilant des vêtements confortables, tout en lui allant à la perfection. Passant par la cuisine pour amener de la citronnade faite par un producteur de la ville avec deux grands verres, le beau brun s'installe à côté de la jolie demoiselle, lui embrassant l'épaule. « Encore sur ton téléphone ? » Il hausse un sourcil, taquin, tout en servant les deux verres de sa boisson fraîche, non alcoolisée, favorite. « Donc, tu restes dormir à la maison ? On devrait être en sécurité durant la nuit. » Il glisse à l'oreille de la jeune femme, tout en l'attirant contre lui pour s'installer confortablement contre cette dernière. Ils pourraient faire ce genre de choses tous les jours, après une rude journée de travail, mais Terence se garde bien de dire une telle chose. Ce serait déplacé, venant de sa part. « Tu as changé de rouge à lèvres ? » Qu'il demande soudainement, tout en la dévorant du regard, un sourire illuminant son beau visage.

Elle rit, de bonne humeur, alors que l'homme reconnaît qu'en effet, elle est la reine des surprises et qu'il était déjà parfaitement au courant de ce fait. Bien. Il est l'homme le mieux placé pour la connaître, après tout. Enfin, après le père de la demoiselle. Mais elle rit comme il confirme la chose en reprenant le terme de reine des surprises. Cependant la discussion passe rapidement au sujet du dîner et si Victoria dit être douée pour surprendre les gens, sa requête de pizzas est pour le moins prévisible. Mais cela ne semble pas déranger le moins du monde Terence qui accepte volontiers la requête de la jeune femme, demandant une pizza au saumon, avec un supplément champignons. Elle prend un air outré, comme souvent.

«- Mais comment peut-on mettre sérieusement des champignons dans une pizza au saumon !? Des épinards oui, du poireaux je comprends, de la roquette évidement... mais des champignons !? C'est une attaque contre les origines Italo-Norvégiennes que je n'ai pas !» proteste la jeune femme amusée.

Elle le laisse monter se changer, donc, prenant dans un même temps ses aises au salon. Son sac est posé, négligemment, sur la table, avec ses clés. Sa veste traîne sur le fauteuil, comme s'il n'y avait rien de plus adapté pour la pendre. Victoria ne se rend même pas compte, à vrai dire, du bazar qu'elle a déjà semé alors qu'elle redispose les coussins du canapé à sa manière, pour en placer un dans son dos et être plus confortablement installée dans le canapé.

«- Il faut bien que je m'occupe pendant que tu m'abandonne !» fait remarquer l'historienne, en lui adressant une petite moue boudeuse. «Mais maintenant que tu es là, plus besoin !»

Et disant cela elle pose l'objet sur la table basse, éteignant l'écran avant de reporter son attention sur Terence qui, assit près d'elle, vient lui embrasser l'épaule et lui donne un verre de citronnade fraîche dont elle ne tarde pas à se délecter.

«- Si tu veux bien de moi dans ton lit, je reste oui...» souffle-t-elle en arborant une mine mutine, digne d'une conspiratrice, comme l'homme lui fait savoir qu'ils devraient être tranquille.

Elle espère bien, à vrai dire, qu'Armie ne fait pas de virées nocturnes chez son pote en pleine nuit. Mais à bien réfléchir elle était déjà allée en pleine nuit chez une amie pour consoler cette dernière et elle avait déjà vu sa meilleure amie, les yeux bouffis, sur le pas de sa porte à des heures pas possibles. Elle avait répondu présente. Pourtant la situation lui semblait moins probable quand les deux protagonistes étaient, non pas deux jeunes adultes mais deux quadragénaires.

«- Mhhh je crois que tu es le seul homme au monde qui puisse remarquer ce genre de détail ! Mais oui, Kat von D a sortie ses nouvelles couleurs et je n'ai pas put résister à l'envie de m'en prendre deux ! Tu aime ?» l'interroge-t-elle en souriant.

Elle reste contre lui, alors que l'homme l'attire et elle ferme les yeux, profitant de ce moment de retrouvailles. Elle se sent complète, alors, totalement en adéquation avec elle-même, papotant avec son cher et tendre.

«- Aujourd'hui le patron m'a raconté un truc qui lui est arrivé il y a quelques semaines. Une gamine qui a tagué les toiles et statues du musée, t'imagine ? J'aurais voulu être là pour voir ça ! Y'a vraiment des profs qui ne sont pas doués pour canaliser les étudiants, je ne pense pas que j'étais aussi terrible moi !» raconte la jeune femme en appréciant son verre.

Qu'elle est bien, là, avec lui. Comme elle voudrait vivre cela plus souvent, pour ne pas dire tout le temps. Après un an à être ensemble, l'envie de se voir plus régulièrement, de pouvoir partir en vacances ensemble et se retrouver le soir après le boulot se fait de plus en plus présente évidemment. Mais dans leur situation, elle évite. Sa pensée est interrompue par la sonnette de l'entrée.

«- Ah ça doit être le livreur... Il a fait vite ! Tu vas ouvrir ?» demande la jeune femme, évitant toujours soigneusement la porte d'entrée, de peur qu'un jour, ce ne soit son père derrière celle-ci, qui ne comprendrait pas forcément de voir sa fille dans une tenue plus ou moins adéquate pour une visite chez un vieil ami de son père.

Terence ne répond rien, alors que la jeune femme semble choquée par ses envies du moment. Pourtant, aux yeux du beau brun, mélanger saumon et champignons dans une pizza est une très bonne idée. Chacun ses goûts, après tout. Et heureusement d'ailleurs. Car si tout le monde pensait de la même manière, le monde serait bien ennuyant. Finalement, une fois habillé, le quarantenaire rejoint sa petite amie en toute tranquillité, apportant avec lui, de quoi boire de la citronnade faite par un particuliers. « Tu aurais pu venir mater le spectacle ! » Glisse-t-il en prenant un air charmeur, avant de sourire tendrement, lorsque la jeune femme pose finalement son téléphone portable sur la table basse. Bien ! Terence n'est pas vraiment un grand fan de ce genre de technologie. Il préfère de loin passer du temps avec autrui, mais bien-sûr, il fait des efforts pour Victoria. Ainsi, ils peuvent se parler plus souvent, quand ils ne peuvent pas se voir et Terence doit avouer que cela lui fait un bien fou, de pouvoir avoir de ses nouvelles à n'importe quel moment de la journée.

« Pourquoi ne voudrais-je pas de toi dans mon lit ? Je dors beaucoup mieux quand tu es dans mes bras. » Avoue-t-il, tout en venant frotter son nez contre la joue de la demoiselle. Si Victoria n'avait pas été la fille de son meilleur ami, Armie, les choses seraient certainement plus faciles à gérer. Terence n'aurait peut-être pas aussi peur de se montrer au grand jour avec elle, malgré certains regards qui pourraient être indiscrets. À dire vrai, le beau brun se fiche bien du regard des autres, seulement, il ne veut pas perdre Armie. Il a une place importante dans sa vie, mais il sait que tôt ou tard, l'ex militaire apprendra ce qu'il se passe entre sa fille et son meilleur ami. Terence ne donne pas cher de sa peau lorsque ce jour arrivera. « Pourquoi ? Je passe mon temps à te détailler du regard. Alors même si la teinte a légèrement changer, il est normal que je le remarque. D'accord. En effet, ça te va bien. Mais tu es toujours très jolie, tu sais. » Terence sourit tendrement, amusé, alors que la demoiselle semble apprécier le fait qu'il aie remarquer un tel détail.

Son regard se perd sur les alentours, alors qu'il câline avec douceur la belle brune, fronçant légèrement les sourcils, lorsqu'il remarque que Victoria a déjà commencé à laisser traîner ses affaires dans la maison. Hmpf. Saloperie. Il caresse les bras de la demoiselle, tout en l'écoutant parler avec attention, appréciant grandement ce genre de retrouvailles avec cette dernière. « Ah oui ? Je me souviens que tu pouvais faire de sacrés conneries, tout de même toi aussi. Mais pas à ce point, c'est carrément un affront à l'art lui-même, ça. Je pense qu'à sa place, je lui aurais brisé un tableau sur la tête sous la colère. » Indique Terence, d'un air outré. Comment une telle idée peut-elle venir dans la tête de certains gamins ? Il y en a qui sont bien trop timbrés pour lui et le beau brun se dit qu'il est bien heureux de ne pas avoir eu d'enfants. Moins de soucis. Moins de responsabilités. Il en a déjà bien assez avec son travail.

Lorsqu'on frappe à la porte, Terence se redresse, souriant tendrement en entendant la voix de Victoria. Évidemment, cette dernière ne daigne jamais aller ouvrir à la prote et le beau brun la comprend. À dire vrai, si Armie venait à se pointer à l'improviste que sa fille venait lui ouvrir la porte chez son meilleur ami, il va de soit que les deux protagonistes seraient vites cramés. « J'y vais ma belle. » Dit le quarantenaire alors qu'il se lève, en profitant pour attraper le sac et le manteau de la belle brune pour les accrocher au prote manteau dans l'entrée. Quant aux clés de la demoiselle, nonchalamment posées sur la table basse, Terence les pose rapidement dans la petite boîte aux clés, fraîchement installée contre la porte d'entrée. Il s'occupe ensuite d'accueillir le livreur, réglant les deux pizzas, tout en prenant le soin de laisser un pourboire. Il verrouille ensuite la porte d'entrée, passe prendre du sopalain dans la cuisine, avant de venir s'étaler dans le canapé de nouveau, en profitant pour allumer la télévision. « Voilà, tout est là ! Tu veux de la sauce piquante ? Et au fait, combien de fois vais-je devoir te demander de ne pas laisser traîner ta veste et ton sac ? » Il hausse un sourcil, claquant un rapide baiser sur l'épaule de la jolie brune, avant de lui tendre la télécommande. « Je te laisse choisir ! » Il sourit tendrement, détaillant Victoria du regard, avant de prendre une première part de sa pizza pour en croquer un bout avec appétit.

La jeune femme adopte un léger sourire comme son «petit ami», mais le terme lui semble étrange pour un quadragénaire, lui fait savoir qu'elle aurait put venir avec lui pour admirer un peu plus longtemps le spectacle. En effet, elle aurait put. Mais il ne l'avait pas invité à le faire. Et elle ne manque pas de le lui faire remarquer, en jouant avec lui et le charmant de ses mimiques, venant embrasser légèrement sa mâchoire.

«- J'aurais pu... mais tu avais oublié de me donner mon billet d'entrée...» souligne la brune avant de déposer un baiser, sur les lèvres de son partenaire cette fois. «Je me rattraperai tout à l'heure.» promet-elle. «Tu me feras un show privé !» suggère la jeune femme joueuse, avec un petit jeu de sourcils.

Alors que l'homme demande si elle reste bien dormir ce soir, la brune répond par l'affirmative, s'il veut bien d'elle et la remarque de son petit ami la fait sourire. De même que ce mouvement de nez qu'il a sur sa joue. Oui, en effet, pourquoi ne voudrait-il pas d'elle entre ses bras pour dormir ? Après avoir luté un moment contre leurs sentiments respectifs, après avoir finalement succombé face à ce qui semblait être inéluctable, après ce qu'ils avaient traversés pour accepter d'être ensemble de fait et tout les doutes qui s'étaient emparés d'eux, il serait assez anormal aujourd'hui qu'ils préfèrent rester seuls de leurs côtés.

«- Je ne sais pas. Je sais que je suis indispensable.» répond la demoiselle en battant des cils.

Alors que l'homme réalise son changement de rouge à lèvre, Victoria remarque que ce doit être l'un des seuls hommes au monde capable de voir ce genre de changement sur les lèvres de sa compagne, alors que les autres n'y font pas toujours attention, ne remarquent déjà pas quand leur partenaire se rend chez le coiffeur, et ne font généralement pas attention aux modifications physiques que ces dernières effectuent dans le seul et unique but de leur plaire toujours plus. Elle frissonne comme le quadragénaire souligne le fait qu'il est toujours en train de la regarder. C'est vrai. De la couver du regard même, comme si elle était une pierre précieuse. Et il la complimente encore en admettant que si cette couleur lui va bien, elle est toujours très jolie.  

«- Vil flatteur.» murmure-t-elle à son oreille.

Elle ne remarque pas le regard de son partenaire sur le bordel qu'elle a déjà commencé à éparpiller un peu partout alors qu'elle vient tout juste d'arriver et elle raconte l'anecdote que son patron lui a raconté, riant finalement quand Terence affirme qu'elle était aussi capable de faire de belles conneries mais pas à ce point.

«- Ahah non sinon on ne peut pas du tout espérer récupérer la toile. Et j'étais une adolescente vraiment adorable, médisant !» proteste la demoiselle.

Du moins elle n'était pas une enfant en révolte, cherchant l'attention de son père ni de sa mère. Elle n'avait pas à se plaindre sur ce point et pouvait facilement modérer, de fait, son comportement. Avec un père comme le sien de toute façon, elle n'avait pas eut d'autres choix que de suivre les règles, après tout.

«- Parfois, ce que certains voient comme une connerie est seulement une leçon. Et parfois même c'est une chose à laquelle on donne une chance et on est vraiment fier, après, de l'avoir fait.»

Victoria parle d'eux, sur ce point. Parce que sortir ensemble pouvait passer pour être une connerie aux yeux de beaucoup de monde mais pour sa part, elle était fière de cela, heureuse qu'ils se soient donnés une chance même si ça n'avait pas été évident de l'accepter au commencement. D'autres auraient peut-être continués de nier l'évidence, en se faisant plus de mal encore à se tenir éloignés. Ce n'était pas la voix qu'ils avaient choisis de suivre. Et même si ce n'était pas tout les jours facile, jamais elle ne considérerait, pour sa part, que cela avait été une erreur.

L'homme se lève pour aller chercher les pizzas comme on sonne et Victoria remarque qu'il attrape ses affaires, au passage, sans rien dire à ce sujet, si bien qu'elle lève un sourcil en songeant que ce n'est pas normal. C'est en revenant avec les pizzas et après avoir demandé si elle veut de la sauce piquante que le sermon attendue tombe et la brunette adresse à son cher et tendre un sourire innocent, comme si elle n'avait rien fait.

«- Mhhh... désolé ?» demande la jeune femme.

Comme d'habitude. Et l'un et l'autre savent parfaitement qu'à la prochaine visite de Victoria, ils auront probablement la même discussion au sujet de ses affaires qui traînent trop souvent. Elle récupère la télécommande qu'il lui tend et cherche une chaîne, alors qu'il a déjà attaqué sa pizza. Victoria pose l'objet pour prendre une part de la sienne et croquer dedans avant de recommencer à chercher une chaîne, s'arrêtant sur des sketchs humoristiques. Se recalant dans le canapé, elle pose la tête sur l'épaule de Tery et zieute une seconde sa pizza.

«- Et c'est vraiment bon ton truc ?» demande-t-elle sceptique. L'art de demander un crock, selon Victoria.