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 We're fucked up anyway, so... [Johann]

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We're fucked up anyway, so... [Johann]
Lun 18 Mar 2019 - 19:02


JOHANN & AMALIA

WE'RE FUCKED UP ANYWAY, SO...



~ 10 years ago ~

Un paquet de Pringles sous le bras, une bière dans une main et le nez dans le congèle, Amalia farfouillait à la recherche de son pot de glace préféré. Chaque fois qu'elle débarquait chez sa meilleure amie, c'était l'orgie de mal bouffe. Ou plutôt de BONNE bouffe ! De méga bonne bouffe ! Car à l'armée, elle n'avait pas le loisir de manger ce genre de trucs. La cantine n'était pas immonde, mais ce n'était pas folichon non plus et lorsqu'elle était en déploiement, les menus étaient... disons rustiques.
Du coup lorsqu'elle annonçait sa visite à Harriet, cette dernière lui faisait toujours la surprise d'avoir rempli son frigo et ses placards de bonnes choses pour son arrivée.

- Lili ?

La jolie brune leva le nez du congélateur et observa son amie par dessus la porte. Cette dernière éclata de rire en la voyant chargée telle une mule refermer le frigidaire et le compartiment surgelé.

- Hmm ?
- Je dois y aller... Mais t'es sûre que tu veux pas que je reste avec toi...?
- Non. Vas-y t'inquiète. Je vais rester là et mater Netflix avec mes potes Ben et Jerry. Je serai pas seule,
lorgna-t-elle le pot de coogie dough avec un œil faussement plaisantin.

Elle ne la trompait pas et Amalia le savait parfaitement, mais elle se devait de faire bonne figure. De faire comme si tout allait bien. Comme si ELLE allait bien... Car si jamais elle flanchait, si jamais elle relâchait sa garde ce jour précis, elle allait s'effondrer et ça c'était hors de question. Si ça lui arrivait, elle aurait la sensation de se briser en mille morceaux et de remonter le temps... De revenir à ce moment où sa vie s'était arrêtée.

- Amalia...
- C'est bon, Harri. Vraiment.
- Ok... J'ai mon portable.


Amy hocha la tête, comprenant bien le sous entendu qu'elle pouvait appeler si besoin, mais à dire vrai elle préférait être seule et son amie n'insista pas. Harriet ne la connaissait que trop bien et savait quand c'était peine perdue avec elle lorsqu'elle avait une idée en tête. Puis elle savait quel jour on était. Elle savait que son amie avait sa façon à elle de gérer cette date particulièrement difficile.

La porte fermée, seule avec elle-même et ses idées douloureuses, Amalia se laissa tomber dans le canapé et décapsula sa bière qu'elle vida quasiment de moitié avant d'ouvrir son pot de glace et ses pringles. Elle alluma la télé mais rapidement son attention s'en détourna et le goût sucré de la crème glacée au cookie la laissa indifférente.
Ses pensée partirent à la dérive. Elles la portèrent en Arizona, chez elle au ranch, où elle aurait du être. Lili frotta son bracelet de cuire, souvenir dont elle ne se séparait jamais et sentit sa gorge se nouer à son contact sous la pulpe de ses doigts. Sept ans... Sept ans aujourd'hui que son père s'était tué sous ses yeux lors d'une compétition de Bull Riding... Chaque année pour ce funeste anniversaire, Amalia avait pour habitude de rentrer chez elle afin d'être avec son grand père et d'aller fleurir la tombe avec lui, mais rentrant tout juste d'un déploiement, elle avait raté la correspondance de son avion...
Du coup elle avait décidé d'aller rejoindre Harriet à Hambourg. Prendre un autre vol n'aurait servi à rien, ça ne l'aurait de toute façon pas faite arriver à temps... Elle aurait pu malgré tout y aller, profiter de son grand père, de ses chevaux, voir son chien, mais elle ne s'était pas sentie les épaules de se rendre au ranch sachant qu'elle n'aurait pas été là le jour J. C'était la première fois qu'elle manquait ce rendez-vous depuis la mort de son père et elle ne le vivait pas bien du tout malgré la contenance qu'elle s'évertuait à arborer aussi bien seule que face à Harriet.

D'ailleurs la télé commande en subit les conséquences. Amalia zappait nerveusement - pour ne pas dire violemment... - sans même voir les chaines défiler tout en retenant les larmes qui lui brûlaient les yeux, puis elle soupira et éteignit. Ca ne servait à rien ! Il fallait qu'elle sorte d'ici sinon elle allait sombrer et ça ne serait pas beau à voir et encore moins à endurer. Elle devait s'occuper l'esprit absolument. Sa meilleure amie aurait pu lui être utile et ne demandait même que ça, mais Amalia ne tenait pas à lui infliger son état. La jolie brune n'avait jamais été une femme pudique étant donné la façon dont elle avait été élevée, aussi bien concernant son corps que ses émotions, sauf quand il s'agissait de chagrin. Dans ce cas là, elle s'affublait d'un masque de fer afin de ne surtout pas montrer sa vulnérabilité. Elle pouvait se porter seule. Elle n'avait pas besoin d'impliquer ceux qui ne le méritaient pas et Harriet était la dernière personne au monde que Lili souhaitait mettre mal à l'aise face à sa détresse et à sa peine.
C'était pour cette même raison aussi qu'en général elle rentrait au ranch. Là bas elle pouvait s'échapper à cheval dans le désert et gérer ses émotions comme elle l'entendait, sans aucun spectateur à des kilomètres à la ronde pour la dévisager. Puis cet endroit avait le don de l'apaiser. De la ressourcer. Ça lui manquait de ne pas être là bas et elle s'en rendait compte.
Alors plutôt que de ruminer et de persister à se faire du mal, Lili se leva avec humeur et fila tout droit vers le placard de sa meilleure amie afin de trouver un truc à se mettre :

- Et merde mais qu'est-ce que je fous ?!

Elle avait envie de boire ! Pas de se pomponner puis de toute façon ce n'était pas dans ses habitudes. Son jean et son débardeur feraient l'affaire !
Décrochant son blouson, elle l'enfila puis quitta l'appartement à son tour en claquant la porte. Dehors il pleuvait et c'était tant mieux. Amy décida de marcher. Elle avait besoin de respirer. La pluie était à l'image de son cœur ; torrentielle. C'était comme si le ciel traduisait ce qu'elle retenait...
Un temps merdique pour une journée merdique... Voilà ce qu'elle se disait ! Quelle ironie... On n'aurait pas tourné une scène de film différemment tiens, se dit-elle sarcastique. La fille en perpétuel deuil de son père qui broie du noir en marchant dans les rues désertes de Hambourg sous un orage avec les gouttes d'eaux qui se confondent avec ses larmes...
Poétique...

Une bonne demi heure plus tard et trempée jusqu'à la culotte - ou le shorty parce que c'était ce qu'elle préférait porter - Amalia poussa la porte d'un bar dont elle avait entendu parler en mode sexy as hell pour tout regard masculin lorsqu'elle secoua sa veste de cuire et décolla ses cheveux trempés en les frictionnant de ses doigts.
Elle ignora les œillades et se dirigea illico vers le bar auquel elle s'avachit à moitié et commanda une peinte de bière qu'elle vida d'une traite sous les yeux médusés de l'entourage.  

- Une autre ! Et ouvre une ardoise, dit elle au barman d'un ton morne.

Nonchalante, Amalia se laissa tourner sur le tabouret et observa la salle, ses coudes appuyés au comptoir du bar. Les mecs au billard la mataient allègrement. Tous la mataient à dire vrai. Quoi ? Ils avaient quoi tous ?
Lili baissa son regard sur son débardeur et se rendit compte que ses cheveux avaient mouillé le tissu et que ne portant jamais de soutif, ses tétons apparaissaient en légère transparence. Elle leva les yeux au ciel et soupira avant de se détourner !

- Hé ! Encore...

Un autre soir, elle se serait sans doute cherché un amant afin de se divertir. Mais aucun des mecs présents ici ne la tentait. Elle n'était pas d'humeur à ça. Là elle avait juste envie d'embrouiller ses pensées et endormir sa douleur. Se faire du mal pour oublier celui qu'elle avait au fond de la poitrine. Quoi de mieux que l'alcool pour ça ?

- Hé, je peux m'asseoir ?
- Non.
- Allez je v...
- Non !
- Mais p...
- Rah putain !


Amalia sauta à bas de son tabouret son verre à la main et bouscula l'opportun pour aller trouver refuge au fond de la salle. Elle chercha une place du regard et décida d'aller s'asseoir face à la seule personne qui semblait aussi dépitée qu'elle.

- T'inquiète je viens pas t'emmerder, je veux juste qu'on me foute la paix. Continue de boire et je ferai de même...



Dernière édition par Amalia Rankin le Mar 19 Mar 2019 - 21:59, édité 1 fois
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Re: We're fucked up anyway, so... [Johann]
Mar 19 Mar 2019 - 20:17






We're fucked up anyway
ft. @Amalia Rankin  et Johann Meister


La pluie battait les fenêtres d’un appartement vide du centre-ville.
L’air était lourd, oppressant. Au centre du salon, allongé par terre regardant inlassablement la même tache au plafond, Johann n’arrivait plus à chasser ses idées noires. C’était comme si le temps orageux, les nuages noirs et les rafales de vents avaient enserré toute sa négativité à l’intérieur de son crâne.
Il n’avait pas bougé de la journée, le sol était jonché de cartons et d’habits qu’il avait jeté par terre la veille en essayant de la ranger mais en se rappelant brutalement qu’il était simplement en train de s’installer seul.
Il y avait un mois de cela, il avait saisi la poignée d’une valise si fort que son cœur lui était remonté dans la gorge. Son cœur qu’il avait offert à cette femme…

Cette femme… Il ne pensait qu’à elle. Ses yeux, son visage, ses courbes, sa voix… Il l’aimait. Il l’aimait si fort qu’il aurait pu mourir pour elle. Mais tout était fini. Il n’était pas mort mais il n’était plus que l’ombre de lui-même, un ombre honteuse, informe, sans contenance, sans rien d’autres que sa honte pour se soutenir en rasant les murs de peur d’être rejetée par elle-même. Une ombre qui avait fini, épuisée, par s’étendre sur le sol.

Il avait l’impression de devenir fou. D’entendre sa voix lui murmurer que tous les souvenirs avec elle n’existaient plus, qu’ils partaient en fumée, une fois il avait même secoué les bras pour la faire taire comme s’il chassait une nuée d’insectes. Mais cette voix ne s’était pas tue. Au contraire, elle avait hurlé. Elle avait hurlé qu’il n’était plus rien à ses yeux, qu’elle aussi ne voyait que cette ombre informe. Alors puisqu’il ne pouvait pas la faire taire, il avait hurlé avec elle.
Il avait hurlé à s’en faire péter les cordes vocales, il avait hurlé à s’en faire tourner la tête et surtout, il avait hurlé jusqu’à ce que ses nouveaux voisins ne tapent contre le mur pour le faire taire. Là, il les avait violemment insultés et s’était recroquevillé, comme si les murs se rapprochaient autour de lui, qu’il était de plus en plus seul. Il n’y avait plus aucune issue possible, les fenêtres et la porte avaient été engloutie. Il n’y avait plus que lui et il avait de moins en moins d’oxygène.

Alors, il commença à suffoquer, pris d’une violente migraine.

Puis, semblant revenir à la réalité, il se releva d’un bond et se rua vers les toilettes pour y rendre ses tripes. Il n’avait rien mangé depuis quelques jours alors il ne fut pas surpris quand un filet de sang épais coula de ses lèvres. Il fallait qu’il mange. Mais comment faire quand la simple pensée de se nourrir le fit vomir une seconde fois ?
Comment profiter d’un bon repas quand il ne pouvait pas faire taire des voix qui lui assurait qu’elle était bien plus heureuse sans lui, qu’il avait échoué ?
Car oui, il avait échoué. Johann Meister n’avait jamais échoué dans sa vie, depuis la maternelle… Toujours avec cette même aisance, toujours avec les compliments de ceux qui l’entourait. Il avait vu sa vie toute tracée : des études brillantes, une femme, des enfants et peut-être même un chien… Ou deux.

Mais non. Bien sûr que non. Il était exceptionnel mais pas au point de prédire la vie, pas au point de tracer lui-même son futur. Et la vie l’avait très vite rappelé à l’ordre en l’enfermant dans cet appartement et en ne lui laissant pas d’autres volonté que d’y mourir.

Il avait dû quitter temporairement son travail il y avait deux semaines de cela. Car si Adelaïd avait été très présente dans sa vie et dans son esprit, elle l’était encore plus maintenant qu’elle était partie. Il n’arrivait pas à se concentrer, à peine arrivé au bloc qu’il avait pensé à elle, à son rire, à ses lèvres… A leurs nuits entières passées à faire l’amour ou même à celle où ils ne faisaient que parler…


Alors il était allé voir son supérieur, le chef de son département et on l’avait mis en arrêt maladie. Et s’il pensait être soulagé, la vérité était toute autre. Il ne pensait qu’à son échec, il ne pensait qu’à elle.


Manger n’était donc pas possible, il avait bien essayé de dormir mais dès qu’il fermait les yeux, il revivait le moment où il l’avait vue pour la dernière fois comme si elle était imprimée sous ses paupières… Tout ce qui lui restait, c’était de boire.
Réussissant à se lever et nettoyer le sang qui maculait son menton pour revenir au salon. Enfin, ce qui avait autrefois été un salon mais qui n’était plus qu’un champ de bataille de carton et d’affaires pas encore déballées, de meubles par encore montés…

Ne préférant pas les regarder, il attrapa son manteau et ses clés et finit par sortir sous la pluie. L’eau battant son visage et les rafales jouant avec ses cheveux le réveillèrent un peu et, aussi surprenant que ça pouvait paraître, il se sentait mieux. Mais pas assez mieux pour le savoir.
Alors il entra dans le premier bar qu’il trouva, commanda une bière et s’installa à la table la plus reculée du bar. Observant les gens entrer et sortir comme s’il était spectateur de leur vie, qu’il évoluait dans un autre monde, une autre dimension.
Cette dimension fut fracturée et il retomba dans le monde réel quand une jeune femme aussi trempée que lui fit irruption à sa table. Il leva les yeux vers elle, elle était belle mais Johann était beaucoup trop préoccupé pour le remarquer. Alors il hocha la tête et continua de boire…


Ce n’est qu’au bout de plusieurs longues minutes, quand le silence devint gênant, qu’il souffla, d’une voix à moitié couverte par le brouhaha ambiant


« Sale journée hein ? »



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Dernière édition par Johann Meister le Ven 29 Mar 2019 - 21:55, édité 1 fois
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Re: We're fucked up anyway, so... [Johann]
Mar 26 Mar 2019 - 13:34


JOHANN & AMALIA

WE'RE FUCKED UP ANYWAY, SO...



Avachie sur la table et sa main crispée nerveusement dans ses cheveux humides, Amalia buvait son verre à grandes gorgées avant de le reposer toujours sèchement sur la table. Elle était en colère. C'était une émotion bien plus simple pour elle à gérer que la tristesse... Pourtant c'était bien là l'émotion qui la dominait le plus ; son chagrin. Elle avait la sensation que son cœur était pris dans un étau de fer chauffé à blanc qui se resserrait sans fin jusqu'à vouloir le broyer. Elle le sentait craqueler dans sa poitrine à chaque fois qu'elle respirait et elle avait horreur de ça...
Elle n'était pas habituée à être dans cet état. A paraître vulnérable avec ses larmes au bord des yeux. Elle était incapable de gérer ce type de sentiment. On ne lui avait pas appris à faire face à tout ça. Elle était une femme qui avait grandi et avait été élevée dans un monde d'hommes par des hommes. Orpheline de mère, la jeune femme n'avait pas eu le loisir d'apprendre ce que c'était que de se laisser aller à ses émotions.
Non comme son père, elle se braquait plutôt contre elles. Comme son grand-père, elle tentait de les étouffer dans l'œuf plutôt que de les laisser l'emporter. Non pas qu'ils étaient insensibles, bien au contraire même car elle n'avait jamais manqué d'amour à aucun moment de sa vie et avait été choyée plus que de raison par ces deux hommes extraordinaires, mais ils avaient cette pudeur typiquement masculine quant à ce qu'ils éprouvaient. Et Lili en avait pris de la graine.  
Son enfance comme son adolescence n'avaient pas été celles d'une fille "normale". Le romantisme, le côté girly et fleur bleu, les rêveries naïves et romantiques, rien de tout ça n'avait eu de place dans son quotidien. Elle n'avait pas le temps pour tout ça au ranch et elle préférait amplement aider aux écuries et aux troupeaux que de rester dans sa chambre à rêvasser aux garçons de sa classe. Elle n'avait rien à voir avec les autres adolescentes de son âge dont les principales préoccupations étaient les fringues, le maquillage et avec qui elles allaient aller au bal du lycée... Non elle, c'était plus ; rodéos, galops dans le désert arizonien et bières le soir près du feu de camp sur un air de banjo.

Alors là, en proie à sa détresse au nez et à la barbe de tout le monde, Lily se sentait perdue et inconfortable. Elle aurait pu rester chez Harriet à l'abris des regards des inconnus, mais elle avait eu besoin de sortir. De se jeter sous les éléments déchainés à corps perdu afin de laisser la pluie se confondre avec ces larmes qu'elle n'assumait pas.
Elle n'avait pas honte de pleurer la mort de son père. Pleurer sur sa tombe ne la dérangeait pas lorsque chaque année elle s'y rendait. Mais aujourd'hui, la sensation était partagée. Oui il lui manquait, mais surtout, elle se sentait coupable. Comme elle s'en voulait de ne pas être là-bas ! Bon sang mais pourquoi est-ce qu'il avait fallu que son satané avion ait du retard et qu'elle manque sa correspondance ! Sa place était en Arizona avec son grand-père et non pas en mode loque dans un bar à la table d'un inconnu qui semblait aussi dépité qu'elle par la vie !
Amalia leva le nez de fit signe au barman d'apporter une nouvelle peinte, ce qu'il s'empressa de faire, posant sur elle un regard partagé entre le jugement et l'admiration. C'est qu'elle avait une sacré descente et il n'avait encore rien vu. La jolie brune avait bien l'intention de se saouler jusqu'à ne plus se rappeler son propre prénom ! L'alcool était après tout tout ce à quoi elle pouvait se raccrocher ce soir.
Ca elle connaissait. Elle savait qu'au bout d'un moment, cette précieuse compagne des pires moments finirait par faire son œuvre et endormir ce poids béant qu'elle sentait peser sur sa poitrine.

- Sale journée hein ?

Lily leva son regard bleu vers l'inconnu assis en face d'elle qui venait de lui adresser la parole. Elle soupira profondément et se redressa sur sa chaise en acquiesçant. Sale journée, c'était le moins qu'on puisse dire !
La jeune femme regarda aux alentours et capta plusieurs pairs d'yeux posées sur elle. Elle leva les siens au ciel, absolument pas d'humeur.

- Ouais...

Elle essuya rapidement une larme rebelle qui venait de rouler sur sa joue et toussota un peu gênée tout en jouant avec le contenu ambré de son verre qui pétillait sous la mousse blanche.

- Qu'est-ce que tu t'es pris sur la tronche toi ?

Quitte à déprimer finalement, autant le faire avec quelqu'un. Amy n'était pas le genre de personne à jouer les indiscrètes par curiosité mal placée. A dire vrai elle n'avait pas tellement envie de parler, mais quelque part elle se disait que ça l'aiderait peut-être à ne pas s'enfoncer dans ce cercle infernal de mal être.
Puis peut-être que parler avec un inconnu lui serait plus simple que de se livrer à Harriet. Elle ne voulait pas impliquer sa meilleure amie et la faire s'inquiéter pour elle à outre mesure. Elle savait que la jolie blonde pouvait parfois avoir des réactions démesurée et si elle la laissait entrevoir à quel point elle se sentait pas bien, Harri allait baliser complètement et se rendre malade pour elle, ce qui était hors de question. C'était ELLE qui était habituée à porter les autres et non l'inverse...

En revanche l'homme qui était en face d'elle, Amy ne le connaissait pas, alors...  


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Re: We're fucked up anyway, so... [Johann]
Ven 29 Mar 2019 - 21:57






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ft. @Amalia Rankin et Johann Meister

- Qu'est-ce que tu t'es pris sur la tronche toi ?



Johann eut un léger sourire qui n’avait rien de joyeux, au contraire. Que s’était-il prit ?

Il s’était pris son propre échec en plein dans la figure, la sensation d’avoir été impuissant, de ne rien avoir fait comme il fallait et surtout de s’être laissé couler et d’avoir laissé Adelaïd couler avec lui comme si des boulets étaient attachés à leurs pieds.

Il s’était pris sa tristesse, celle de se rendre compte qu’il ne savait pas comment aller mieux et qu’il avait envie de s’arracher le cœur pour fuir toute cette mélancolie. Il avait tout simplement envie de mourir, là, maintenant. Il se sentait enfermé dans son propre corps, il se sentait ralenti, comme s’il voulait courir mais qu’il ne savait que marcher.


Il s’était pris sa solitude, celle qui l’avait pris à la gorge comme un serpent qui ne voulait pas bouger, il savait qu’il devait voir du monde pour arrêter d’être seul mais il n’arrivait pas à s’y résoudre. Même parler à cette inconnue qui semblait dans le même état que lui était une épreuve. Il n’avait pas envie de parler. Il avait envie de s’arracher les cordes vocales, et le cœur avec.

Son cœur… Son cœur il ne l’avait plus. Son cœur était resté chez Adelaïd, bien au chaud dans un coffre-fort impénétrable. Et c’était certainement peine perdue pour le récupérer.
Adelaïd et lui, ça avait été une évidence très tôt, il s’était aimé beaucoup trop et beaucoup trop vite.

Tout le monde les admirait et les regardait avec un sourire tendre, parce qu’ils avaient toujours été ce couple que tout le monde voulait au soirée, bienveillants, amoureux, joyeux… Johann était loin de celui qu’il avait été pendant ces années… Il avait changé, et pas en bien.

Bien sûr, quand elle lui avait annoncé être enceinte, il avait été fou de joie, lui qui pensait que le bonheur ultime résidait dans le simple fait d’être avec elle, il savait que ce petit être de vie allait rendre sa vie encore meilleure, et allait le rendre encore meilleur. En plus, ils avaient prévu de se marier dans quelques mois, Johann avait même acheté le costume, un beau costume, un cher, un de ceux qu’on ne voit que dans les films américains. Lui qui ne dépensait son salaire assez important dans des cadeaux pour sa belle et dans quelques folies, parfois… Il avait claqué plusieurs milliers d’euros dans ce costume. Costume qui était toujours dans son emballage, dans l’armoire de son nouvel appartement. Il ne l’avait jamais porté. Il avait même pensé à le déchirer mais n’avait pu s’y résoudre. Il ne pouvait pas détruire tous les souvenirs de sa vie passée avec elle. C’était impossible, il ne pouvait pas l’oublier, il allait en devenir fou.

Ce qui le dérangeait c’était bien le sentiment d’être incomplet, qu’elle avait encore une partie de lui et qu’il ne pouvait pas vivre sans elle.

Et puis de toute façon, qu’avait-il à part elle ? Rien. Il avait toujours été très solitaire, du temps de ses belles années avec Adelaïd, il n’y avait qu’eux, il passait ses soirées, ses week-ends, ses vacances, les fêtes, tous les petits moments qu’il avait en dehors de son travail avec elle. D’ailleurs, même quand il était en pause à la clinique, il en profitait pour lui envoyer des messages ou l’appeler, il savait que son travail était contraignant et il ne voulait pas qu’ils en souffrent. Alors il faisait tout pour ne pas qu’elle se sente abandonnée.

Et pour quoi au final ? Pour que ce soit lui qui se retrouve allongé au beau milieu d’un appartement vide après avoir envie de mourir une bonne centaine de fois. Ce n’était pas juste, il fallait qu’elle souffre aussi. Et pourtant, il n’arrivait pas à le vouloir. L’injustice était certainement là. Quelqu’un devait souffrir, mais pas elle. Non, elle elle était intouchable.


Reprenant un peu ses esprits, il s’autorisa à lever les yeux vers la jeune fille qui venait de prendre place devant lui, elle était trempée, comme lui et ses habits en étaient devenus transparents, beaucoup d’hommes du bar s’étaient carrément retournés pour la reluquer ou même la prendre en photo, ce n’était pas le cas de Johann. Trop respectueux et trop triste pour penser à ça, il se contenta de lui offrir un regard triste de compassion factice parce qu’au fond, il ne ressentait plus rien. Ce n’était qu’une coquille vide.


Il finit sa bière en trois gorgées et en commanda une autre que le barman vint vite lui apporter sans trop poser de questions, même s’il sentit clairement son regard intrigué. C’est vrai que de les voir tous les deux, trempés jusqu’à la moelle, à boire sans même se regarder et en se parlant très peu…

Quand l’homme fut éloigné, Johann finit par soupirer


« Jsuis parti de chez ma compagne… Je pensais que ça allait être facile tu vois… De toute façon ça allait plus entre nous… Mais j’arrive pas à m’en remettre. J’imagine qu’une dizaine d’années de vie commune ça s’efface pas comme ça… Je ne pourrais pas revenir hein… Mais j’arrive pas à partir. Je me sens coincé comme si… Comme si j’étais à un carrefour sans savoir où aller… Et qu’en plus j’avais les pieds cloués au sol… »


La gorge sèche, il avala quelques gorgées de sa bière et sourit de nouveau


« M’enfin, j’imagine que t’as autre chose à faire que d’écouter les plaintes d’un vieux qui arrive pas à passer autre chose… Et toi ? Qu’est-ce qui te met dans cet état ? »




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Re: We're fucked up anyway, so... [Johann]
Mar 2 Avr 2019 - 18:36


JOHANN & AMALIA

WE'RE FUCKED UP ANYWAY, SO...



Amalia commençait à greloter légèrement mais à dire vrai, elle n'y prêtait pas la moindre attention... Le bar était chauffé, mais la pluie dehors était glacée... Le contraste sur sa peau était assez saisissant et désagréable, mais l'alcool et surtout son état pitoyable semblait l'anesthésier à tout le reste...
Elle se sentait vide de tout... Dans sa tête tout semblait figé et c'était comme si elle ne parvenait plus à réfléchir à rien. Comme si elle était condamnée à ne ressentir que sa douleur et sa culpabilité de ne pas être où elle aurait du être aujourd'hui... Elle n'était généralement pas du genre à se morfondre, mais là c'était bien plus fort qu'elle. Elle ruminait encore et encore et quelque part, sans doute préférait-elle que ce soit ainsi finalement...

Au fond... peut-être qu'elle était son propre problème. Peut-être qu'elle était son propre bourreau. Elle aurait pu relativiser, se dire qu'il était toujours temps de prendre un billet de dernière minute ou qu'elle ne manquerait pas le rendez-vous l'an prochain, mais elle n'arrivait pas à raisonner comme ça. Tout ce dont elle avait envie c'était de plonger sa tête entre ses mains et de la presser tel un étau de fer jusqu'à implosion... Et boire ! BEAUCOUP boire... En ça, elle était déjà bien partie...

La douleur sourde au fond de son cœur était au delà du supportable, mais quelque part elle voulait l'endurer et la laisser la ravager totalement. Elle voulait se sentir déchirée de l'intérieur et sentir ses poumons la torturer à chaque souffle qu'elle prenait.
Elle le méritait. C'était sa punition et elle voulait l'endurer. Elle avait besoin de ça. Elle avait besoin d'avoir mal en se répétant qu'elle aurait dû être en Arizona sur la tombe de son père et non en Allemagne à siroter des cocktails et manger des mini pizzas sur le canapé le soir avec Harriet et son mari... Ca rendait le manquement à son devoir de fille dont elle se sentait coupable moins horrible à ses yeux.
Son père était tout pour elle. Absolument tout. Son univers tout entier. Sa mère l'ayant abandonné à sa naissance et totalement reniée, c'était lui qui l'avait élevé. Il avait été à la fois le papa et la maman et s'était assuré qu'elle ne manque absolument de rien. Il lui avait tout appris, il avait fait d'elle celle qu'elle était et lorsqu'elle l'avait perdu, c'était son monde tout entier qui s'était écroulé. La seule chose qu'elle pouvait encore faire pour son père en échange de tout ce que lui, lui avait donné, c'était d'aller sur sa tombe une fois par an le jour de l'anniversaire de sa mort ! Et même une chose aussi infime, elle avait été incapable de s'y tenir...
Son grand-père lui avait bien dit de ne pas s'en vouloir, que ce n'était pas grave, mais ses mots ne parvenaient pas à trouver écho en elle.
Commençant à manquer d'air à force de ruminer, elle décida de tourner la conversation vers son voisin de table qui semblait lui également assez mal en point.

- Je suis parti de chez ma compagne... répondit-il.

Ah... soucis de cœur... Evidemment... Elle allait pouvoir l'écouter, mais clairement pas le conseiller sur le sujet. Elle n'avait jamais été en couple de sa vie et encore moins amoureuse. C'était un concept qu'elle ne comprenait absolument pas et à voir l'état de l'inconnu qui lui faisait face, elle s'en félicitait. L'amour pour elle, c'était un peu le Père Noël des adultes. Une espèce de fantaisie pour pimenter un peu la vie mais en ce qui la concernait, elle était intimement convaincue que l'amour n'existait pas. Tout ça n'était qu'une histoire de phéromones et de désir. Parfois plus intensément ressentis que d'autres ! Ça pouvait durer quelques semaines, mois, années, mais à force ça se dissipait et on allait voir ailleurs. C'était pas pour rien qu'il y avait tant de divorces et d'adultères dans la vie...

Lili écouta pourtant Johann avec autant d'attention dont elle était capable étant donné son état et l'accompagna dans sa beuverie. La vache... Dix ans avec la même personne ? Le seul mot qui lui vint à l'esprit fut ; angoisse !
Amalia n'avait jamais eu l'image du couple parfait heureux et amoureux... Elle n'avait pas du tout grandi bercée par la romance et la complicité infaillible de deux parents... Tout ça était un concept très abstrait pour elle... Elle était le fruit d'un coup d'un soir puis avait été confiée au Système lorsque sa mère l'avait laissé, préférant lui privilégier sa carrière et surtout son image de femme parfaite puisqu'elle était déjà mariée et mère d'un petit garçon de deux ans dont Amalia ignorait l'existence. Elle ne savait absolument rien de cette femme à vrai dire...
Robin Rankin l'avait récupéré non sans difficulté des services sociaux après avoir prouvé sa paternité, prévenu par un tiers et ramené au ranch familial aux Etats-Unis.  

- Un vieux ? Tu penses que j'ai quel âge, rit-elle sans véritable amusement dans sa voix.

Décidément, ils faisaient la pair tous les deux... De véritables rayons de soleils...!
Il devait avoir quoi la trentaine tout au plus ? Elle avait 25 ans... Certes elle avait toujours eu un visage plus ou moins juvénile à cause de la douceur de ses traits, mais tout de même elle n'en faisait pas 15 ! Ou alors c'était lui qui se voyait plus vieux qu'il ne l'était ?

- Oh... se rembrunit-elle lorsqu'il lui demanda à son tour ce qui la tracassait. Rien ça va.

Pfff non mais la blague ! Evidemment que non ça n'allait pas ! Elle était même à des années lumières d'aller bien ! Avec un soupire et consciente de la stupidité de ses dires, Lili se redressa sur sa chaise et tritura l'anse de sa peinte de bière.

- Disons que je devrais être quelque part et que... j'y suis pas...

C'était dur pour elle de se livrer. Amalia était toujours celle présente pour les autres habituellement. Elle était celle qui réconfortait et bougeait les fesses des autres lorsqu'ils en avaient besoin mais jamais celle qui s'épanchait...

- C'est l'anniversaire de la mort de mon père, lâcha-t-elle finalement. Je vais le voir chaque année et j'ai raté l'avion et je...

Que pouvait-elle lui dire d'autre ? Elle n'arrivait pas à justifier son état... Ce n'était pas un concours bien sûr, mais sa raison d'être ici pouvait paraître ridicule pour une personne qui venait de quitter une femme qu'il - apparemment - aimait depuis 10 ans.
Elle l'avait perdu il y avait aujourd'hui 7 ans. Mais la douleur était la même qu'au premier jour. Chaque fois elle revivait le moment où elle l'avait vu se tuer sous ses yeux. Le sentiment ne changeait jamais. Avec les années, il devenait même plus amer car à force de ressasser, de se repasser la scène encore et encore dans sa tête, elle en finissait par se dire qu'elle aurait pu éviter les choses. Ou du moins éviter qu'elles finissent de façon aussi dramatique...

- Bref... s'enfila-t-elle sa bière quasi d'une traite.

Son regard balaya la salle et croisa plusieurs pairs d'yeux toujours rivées sur elle et surtout son tee-shirt. Souvent le sexe était une réponse facile à tout pour elle. Ça marchait en toutes circonstances ! Quand elle avait quelque chose à fêter, quand elle était triste, quand elle était en colère...! Pourtant en entrant ici elle était loin d'avoir envie du moindre des types présents à la reluquer. C'était une première ça aussi tiens ! Elle n'avait même pas l'envie de s'envoyer en l'air.
Quoique...
La jeune femme tourna son visage vers l'homme près d'elle. Deux âmes brisées ensemble ça pouvait peut-être recoller quelques morceaux non...? En tout cas il était ici le seul qu'elle supportait de regarder sans avoir envie de lui en coller une. Il ne la regardait pas non plus comme un bout de viande en faisant un concours de bite avec ses voisins...

- Amalia, se présenta-t-elle. Tu... voudrais pas qu'on bouge...?

Ça avait le mérite d'être cash, mais la subtilité n'avait jamais été vraiment son fort. Amy ne s'embarrassait jamais de minauderies ou de non-dits. Elle avait été élevée dans un monde d'hommes par des hommes et en bien des aspects suite à ça, elle avait pris leurs travers.

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